Jang-mi a vingt ans. Elle vit seule avec son père, sa mère a été vendue comme esclave pour pouvoir payer les dettes du foyer. Elle déteste les riches de la Corée du Sud, ils les exploitent tous, cependant, ils ne peuvent pas se rebeller. Son père bo...
Il ne me fera plus confiance. Il m'a parlé comme si j'étais une bête. Je n'ai pas d'arguments à lui apporter sur la grossesse. Il n'était pas au courant puisque je me suis aperçue que j'étais enceinte quand il était parti. Même s'il retrouve la mémoire, il ne pourra pas se souvenir de cela. Je suis assise au sol près de ma fenêtre. J'envisage de m'échapper d'ici de plus en plus. Je sais que D.O est vivant, mais il ne me reconnaîtra jamais comme sa compagne. Je suis encore sous le choc de sa réaction quand je lui ai annoncé que nous avons un fils. "Je n'aurais jamais fait un enfant à une esclave". Il oublie que pour lui, je n'étais pas une esclave. Je souffre trop à vouloir le récupérer.
La sonnerie de la porte d'entrée retentit. Qui peut bien rendre visite à D.O ?
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Non, je me reproche de m'inquiéter pour lui. Il me traite comme une moins que rien, chose qu'il n'a jamais faite auparavant. Je pose ma tête sur ma vitre, s'ils lui font tous du mal, ce n'est plus mon problème. Quand la porte de ma chambre s'ouvre soudainement, je pousse un petit cri de surprise. Je découvre Sehun, il marche vers moi, s'accroupit. Il pose son pouce sur ma joue, me sourit et m'aide à me relever. Il m'enlace, et me soutient pour quitter cette chambre et cet appartement. Je suis Sehun, je ne jette même pas un regard vers D.O. Je veux l'oublier, c'est un tyran. Il n'a plus besoin de moi dans sa vie. Désormais, je suis au courant.
Sehun prend ma main et croise ses doigts aux miens. Je pensais que le tyran était Sehun, j'ai fait une énorme erreur de revenir en Corée du Sud. Mon seul objectif c'est mon fils. Je dois pouvoir réussir à fuir et me réfugier dans la forêt jusqu'à ce que je retourne à notre campement.
Je retrouve le luxe de la chambre que Sehun a mise à ma disposition. Je sens qu'il est ravi de me récupérer. Il pose constamment ses mains sur moi, j'ai des hauts le coeur. Je suis trop malheureuse pour lutter contre lui. Il embrasse mon cou, il est doux et tendre. Je ferme les yeux, je suis perdue si je reste là. Je m'écroule sur le lit, il me laisse. Quand il referme la porte derrière lui, j'ouvre mes yeux. Je me lève. Je prends un sac à dos, et je prépare le nécessaire pour survivre quelques jours. Je vais m'échapper cette nuit.
J'entends parler dans le salon. Sehun a de la visite. J'entrouvre ma porte. Je découvre le beau-père de D.O. Ils discutent ensemble. Je tends l'oreille, j'entends Do Seung Soo affirmer à Sehun de continuer à donner les médicaments à son beau-fils pour qu'il ne recouvre pas la mémoire. Puis, il lui annonce que son prochain plan est d'exterminer le secteur gris de la Corée du Nord. Il ne récolte plus beaucoup d'impôts, ils sont de plus en plus pauvres. Et il commence à y avoir trop d'esclaves. J'ai un choc, il veut nous éliminer. Je ferme les yeux et les poings. Nous devons nous défendre, il va trop loin. J'approuve Sehun qui essaie de le raisonner. Rien à faire, il a décidé d'entreprendre cela rapidement.
Je referme la porte. Je vais me coucher. Quand plus tard ma porte s'ouvre à nouveau, je fais semblant de dormir en espérant que cela soit suffisant pour l'empêcher de venir vers moi. Il avance de quelques pas, mon coeur bat très vite dans ma poitrine. Puis, il renonce et fait demi-tour. J'attends patiemment derrière ma porte qu'il aille se coucher. Ce qu'il fait une heure après. Je me faufile dans le couloir. Je marche sur la pointe des pieds. Je déverrouille la porte d'entrée. Je la referme derrière moi. J'ai réussi à m'enfuir de la maison, le plus difficile est de réussir à se réfugier dans la forêt. Je lève la tête pour repérer les caméras. Je frôle les murs, je suis très discrète. J'anticipe dans ma tête tous les éventuels obstacles.
Cependant, je me souviens que j'ai un implant d'identification dans mon cou. Je caresse celui-ci, je le sens sous ma peau. D.O peut le réactiver, s'il le souhaite. Je dois m'en débarrasser sinon, ils me repéreront. Cette fois,D.O n'est plus avec moi. Il l'utilisera pour me situer. C'est comme cela qu'il m'avait retrouvée la première fois que j'ai fui seule, ce même jour où j'ai retrouvé mon père mort. Je prends un couteau dans mon sac. Je sais que cela va faire très mal, mais j'entaille ma peau doucement pour m'habituer à la douleur. Je creuse un peu plus, c'est très douloureux. Cette tâche m'arrache des larmes de souffrance. J'ai réussi à retirer mon implant, je pose un mouchoir sur ma plaie. Je l'attache comme je peux avec une chaussette que je noue autour de mon cou. J'ai mal, très mal même. J'abandonne l'implant dans une poubelle.
J'avance prudemment en longeant les murs. J'entends des pas qui proviennent de la rue perpendiculaire. Je me cache dans un recoin. Deux policiers suprêmes passent devant moi. Je m'enfonce encore plus loin dans l'obscurité. Ils ne m'ont pas vues. Je m'en sors bien pour cette fois-ci. Je sors de ma planque et une main retient mon bras. Mon coeur manque un battement. Je suis transie sur place. Je me tourne lentement pour me rendre compte à qui appartient cette main. Je découvre une jeune femme sale, décoiffée et blessée. Plusieurs coupures ornent son visage et ses bras dénudés. Elle m'implore du regard de l'emmener avec elle. Je ne peux pas, elle va me freiner dans ma progression. Je lui demande :
"- Tu es une esclave ?".
Elle me dévisage, et hoche la tête. Je ne peux pas l'abandonner, ici, dans son état. Je lui fais signe de me suivre sans faire de bruits et de recopier tout ce que je fais. Je lui indique qu'il y a des caméras partout et que quand nous serons en sécurité, il faudra que je lui enlève également son implant. J'ai encore de grosses douleurs dans le cou quand j'y pense. Nous sommes plusieurs quartiers plus loin de celui de Sehun. Je me tourne vers l'esclave inconnue qui est à mes trousses. Je lui annonce que je vais devoir lui enlever son implant d'identification. Elle hoche la tête, je trouve qu'elle ne parle pas beaucoup. Je sors mon couteau et je me crispe parce que je dois lui faire du mal et elle ne semble pas plus âgée que seize ans.
Nous avons réussi à regagner la forêt. Ma compagne de galère pleure encore en se tenant le cou. Je sais que c'est douloureux, mais c'était nécessaire. Nos implants ont été abandonnés à des endroits différents. Nous nous enfonçons dans la forêt. Il ne fait pas très chaud, c'est encore la nuit. Nous nous arrêtons et je lui tends la couverture que j'ai emmenée. Nous la partageons. Nous devons dormir pour prendre des forces et continuer notre fuite. J'allume un feu pour éloigner tous les animaux, et, également pour nous réchauffer.
