Chapitre 1 - Le Nom.

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La sonnerie avait retenti depuis pas mal de temps déjà. J'attendais Charles - de son surnom, Chuck -, adossée à son casier. Nous étions amis depuis que nous étions enfant, étant mon voisin, je ne pouvais pas y échapper.

Le lycée se vidait petit à petit. Je voyais passer devant moi de nombreux lycéens qui se hâtaient de rentrer chez eux, me faisant de plus en plus m'impatienter. Beaucoup d'entre eux me faisaient des signes de mains afin de me saluer après cette longue journée bien remplie. Chuck se faisait manifestement attendre et il aimait ça !

Je regardais sur mon téléphone les horaires de fermeture de la bibliothèque. Même si j'y allais pratiquement tous les jours depuis plusieurs années, il m'était impossible de me souvenir des horaires de celle-ci. J'espérais pouvoir y faire un tour après avoir déposer mon sac à dos chez moi.

J'habitais dans une petite rue d'Oxford à dix minutes en voiture du lycée. C'était ma mère qui m'emmenait chaque jour à l'un des petits lycées d'Oxford. Je résidais au 39 rue Trinity dans une petite maison de briques rouges où je vivais avec mes parents et mon petit frère, Louis.

- Te voilà enfin ! m'exclamai-je. Tu en as mis du temps, Charles !

Il fronça les sourcils à l'entente de son prénom.

- Arrête de m'appeler comme ça... et puis depuis quand m'appelles-tu par mon prénom ?

Je le poussai dans le dos afin qu'il commence à avancer.

- Depuis que tu prends une demi-heure pour sortir de ton cours de biologie. J'ai autre chose à faire que de t'attendre jusqu'au dernier bus.

Il leva les yeux au ciel afin de montrer que j'en faisais peut-être un peu trop. Nous sortions du lycée vide pour enfin se rendre à l'arrêt de bus.

- Davy n'est pas resté avec toi ? me demanda Chuck.

Je levai les yeux au ciel. Comme si Davy allait rester avec moi ! Il préférait parler avec sa copine de la semaine. Je me demandais bien avec qui il allait sortir la semaine prochaine.

- Tu rêves, mon pauvre ! On parle de Davy. Il est trop occupé avec son jouet de la semaine.

- Et elle pense encore que c'est elle avec qui il va finir sa vie. Qu'elle est naïve !

Nous rions en choeur. Davy n'était pas méchant. Il aimait juste un peu trop les femmes. Avec ses cheveux châtains, ses yeux verts et ses pommettes, il en avait fait tombé plus d'une. Toutes aussi naïves les unes que les autres, elles me faisaient mal au coeur.

Nous attendions les bus avec cette chaleur étouffante. Les vacances d'été n'allaient pas tarder à pointer le bout de leur nez. Le bus passant toutes les douze minutes, je pouvais parler un bout de temps avec Chuck. Mais aujourd'hui, nous arrivions pile au moment où le bus était là. Nous montions dedans et nous n'avions pas la surprise de le voir bondé. C'était alors debout, que nous continuions notre discussion.

- Tu vas à la bibliothèque - encore - ce soir ?

- Oui, Chuck. Je vais encore à la bibliothèque ce soir. Tu ne vas pas me reprocher de me cultiver.

- Tu es si susceptible, Ruby...

- Tu ne vas pas me reprocher quelque chose alors que je t'ai attendu ce qui m'a semblée être une éternité !

Il souffla, se cramponnant plus à l'une des barres du bus.

- Je suis désolé, ma petite Ruby. Je te promets que je ne te ferrai plus attendre désormais.

Je lui souriais et il me fit un clin d'oeil. Nous rions.

- Qu'est-ce qui t'a retenu si longtemps ? Un professeur ? Ou bien une fille ? disais-je sur le ton de la rigolade. Ou bien un garçon ! Je n'ai rien contre le fait que tu sois gay, Chuck.

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant