Chapitre 3 - L'homme à la cape.

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J'arrachais quelques brins d'herbes, par-ci, par-là tout en écoutant la conversation.

Nous étions assis dans l'herbe qui gardait son éclat vert même en ce début d'été. Elle le gardait grâce aux nombreux arbres qui cachait la plupart du Paradise Square.

Le Paradise Square était un parc où nous avions l'habitude d'y aller avec Chuck et Davy. Il était vraiment bien pour se reposer, parler de tout et de rien tout en restant à l'ombre.

La première fois que nous sommes venus ici était un soir d'automne. On s'était réfugiés ici après les cours et nous étions restés ici jusqu'à ce que nos parents se rongent les ongles d'inquiétude - nous avions, évidement, oublié de les prévenir que nous ne rentions pas directement après l'école. Nous avions dû accueillir chacun une jolie punition.

- Je me sens nul, avait-il soudainement dit Davy.

Je le regardais avec incompréhension, ne sachant pas de quoi il parlait. Je jetai un regard à Chuck, lui demandant de quoi il parlait. Il haussa juste les épaules.

- De quoi tu parles ? demandais-je.

Il souffla et frotta ses cuisses avec ses mains.

- Je ne sais pas... j'ai l'impression de m'amuser un peu trop. Je vais m'accorder un moment de répit avec les filles.

- D'accord, disais-je. C'est une sage décision, Davy.

- Je suis d'accord avec Ruby, disa Chuck. C'est bien que tu arrêtes avec elles.

Il nous souria et nous lui rendions son sourire.

Davy a toujours été quelqu'un qu'on remarquait en entrant dans un endroit, que ce soit un pièce ou autre chose. Il dégageait vraiment quelque chose qui attirait et c'était pour cela qu'il avait tant de compagnes. Il pouvait être gentil comme drôle et attentionné mais il n'était surtout pas prêt à s'engager dans une relation sérieuse et c'était pour ça qu'il préférait sortir avec une fille par-ci, par-là. Il pourrait ne sortir avec personne mais je crois qu'il avait juste besoin d'affection.

~ • ~

Je caressais doucement la couverture de cuire de ce recueil de contes ; j'adorais cette sensation sous mes doigts.

L'odeur de cette vieille bibliothèque était un mélange de l'odeur de chez mes grands-parents et celle du vieux papier. L'odeur des bouquins neufs ne se sentaient que quand tu plongeais ton nez entre deux pages d'un de ces bouquins.

J'ouvrais alors mon livre et commençais à lire le prochain recueil.

La Lune.

Il était autrefois un pays où les nuits étaient sombres, et le ciel couvrait cette contrée comme un drap noir. La lune n'y sortait jamais, pas une seule étoile ne scintillait dans l'obscurité. Les ténèbres y régnaient comme à la création du monde. 

Quatre jeunes hommes de ce pays partirent un jour en voyage et arrivèrent dans un autre royaume où tous les soirs, lorsque le soleil se couchait derrière la montagne, s'allumait dans les cimes d'un chêne un disque étincelant qui répandait au loin une douce lumière. Cela permettait aux gens de tout bien voir et distinguer, même si la lumière n'était pas aussi forte et éclatante que celle du soleil. 

Les voyageurs s'arrêtèrent et, abasourdis, demandèrent au paysan qui passait par là avec son chariot quelle était cette lumière. 

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant