Ruby et le Maître des contes

Chapitre 2 - Deuxième rayon.

Il faisait de plus en plus chaud, l'été se faisait bien sentir. Je n'avais jamais très bien supporté la chaleur. Le week-end enfin là, je pouvais enfin me rendre à la bibliothèque comme bon me semblait. Mes cheveux roux aux boucles globalement indisciplinées étaient attachés en tresses, j'avais l'impression d'être Lara Croft, aventurière à la recherche de trésors, en même temps ce n'était pas totalement faux. J'étais extrêmement curieuse, la moindre petite incertitude se transformait en immense mystère que je devais absolument résoudre.

Et aujourd'hui mon mystère était : Abraham Fabula.

Je savais que j'avais déjà vu ce nom. Mais où ? 

Une fois arrivée dans mon petit sanctuaire, je me mettais à réfléchir à la manière de procéder pour retrouver le propriétaire du nom.

N'étant pas encore totalement stupide, je m'étais dirigée en premier lieu à l'accueil pour demander qui était ce fameux monsieur. Quelle ne fut pas ma surprise quand la bibliothécaire m'indiqua, toute sourire, qu'aucune personne n'était enregistrer à ce nom dans leur registre.

Je n'étais donc pas plus avancée... Je décidai donc d'aller dans le rayon où j'avais emprunté mes derniers livres, car, bon, je m'étais peut-être emballée, peut-être que ce nom n'était que dans trois pauvres livres et que j'avais l'air d'une pauvre idiote à me faire tout un mystère de si peu.

Je retournai donc dans le deuxième rayon de la bibliothèque, celui des contes et mystères en tout genre et ouvris un peu chaque ouvrage aléatoirement.

Tous, absolument tous avaient été empruntés par ce mystère.

Abraham Fabula...

Voilà certainement pourquoi ce nom me disait quelque chose. C'est vrai que j'avais lu pas mal de livres de ce rayon.

Mais il y avait plus de 200 livres ici ! Et certains étaient énormes !

J'étais aussi allée voir d'autres rayons mais rien, pas une trace de Monsieur Mystère.

Bon, je me montais certainement la tête mais c'était quand même intriguant. Premièrement, cet homme n'était pas enregistré dans le registre de la bibliothèque alors qu'il était sur les fiches d'emprunts. Deuxièmement,  il était absolument sur tous les livres d'un rayon qui comporte plus de 200 livres (que j'avais d'ailleurs tous ouverts, il faudrait peut-être revoir mes priorités). Et, dernièrement, ce n'était seulement sur ce rayon.

J'allais devenir chèvre à force de réfléchir alors je décidai de m'asseoir à un bureau pour continuer l'un des livres que j'avais emprunté et lu le second conte du recueil.

Riquet à la houppe

Un jour, une reine mit au monde un petit garçon fort laid. Le pauvret avait une vilaine bosse dans le dos et une drôle de houppe de cheveux sur la tête.
On l’appela donc Riquet à la Houppe.
La reine était triste, car elle savait que son fils ne serait jamais beau et qu’il risquait d’être très malheureux.
Heureusement, une fée qui passait par là, se pencha sur le berceau et dit à la reine de se rassurer, que son fils n'est pas beau mais qu'il serait très intelligent et que le jour où il tombera amoureux d’une jeune fille, je lui donnerai le pouvoir de la rendre aussi intelligente que lui.

Au même moment, dans le royaume voisin, une autre reine mit au monde une ravissante petite fille. Mais le soir, la même fée apparut et déclara à sa mère de ne pas trop se réjouir, sa fille était belle mais elle sera bête comme ses pieds !

La reine la supplia un peu contrariée de lui donner un peu d'esprit. La fée lui dit non. En revanche, le jour où elle aimera un garçon, elle aura le pouvoir de le rendre aussi beau qu’elle.