Le soleil frappait notre visage, le faisant luire et faisant ressortir mes nombreuses tâches de rousseurs. Mes cheveux roux virevoltaient légèrement grâce à la légère brise d'été et je remarquais que les cheveux d'Octave aussi se mettaient à danser dans l'air.
Je ne pouvais toujours pas croire l'expérience que je vivais en ce moment. Je possédais le meilleur job d'été de tous les temps : je sauvais des vies, des histoires. Je ne suis pas médecin, non, mais je suis l'employée du Maître des contes. Je sauve les contes, je sauve les mémoires des jeunes enfants, ils pourront connaître le bonheur de se coucher le soir avec la pensée d'une belle - pas toujours - histoire en tête.
Je plantai mon regard dans celui du jeune brun. Je me posais beaucoup de questions à propos de son enfance, de la vie qu'il a mené en tant que fils du Maître des contes et en tant que futur Maître des contes. Il devait avoir beaucoup de responsabilités et sa vie était déjà toute tracée.
- Quoi ? me demanda-t-il. J'ai un truc sur le visage ?
Je lâchai un petit rire tout en secouant ma tête.
- Je me posais juste des questions, dis-je en haussant les épaules.
- Sur quoi ?
- Sur toi.
Un de ses sourcils se haussa, signe qu'il était amusé de ma réponse. Il passa une des mèches de ses cheveux bruns derrière son oreille droite.
- Eh bien, pose-moi des questions. Qu'est-ce que tu veux savoir de moi ?
J'étais légèrement surprise de sa franchise mais la soif de curiosité que j'avais au fond de moi grandissait au fur et à mesure de notre quête. Je m'allongeais alors sur la petite couverture sur laquelle on était puis je mis la paume de ma main contre ma joue afin de retenir ma tête.
- Comment c'est ? De grandir dans la confrérie et dans le monde magique qu'est celui des contes ?
Il s'allongea aussi à son tour et se tourna face à moi. Je baissais légèrement le regard.
- Tu sais, quand j'étais petit, j'étais élevé dans la confrérie d'Angleterre donc celle d'Oxford. Il n'y avait pas beaucoup de lumière naturelle (il lâcha un petit rire) et puis c'était - et ça l'est toujours - humide. C'est marrant parce que la confrérie d'Oxford et même celles partout dans le monde ne sont pas du tout modernes et ne s'adaptent pas vraiment à la nouvelle technologie.
Il est vrai que depuis que j'ai visité les confréries d'Angleterre et de France, je n'avais pas remarqué beaucoup de technologie mis à part le codex qu'avait Octave même si ça relève plus de l'alchimie - qui est leur propre technologie - que notre technologie actuelle.
- Tu avais beaucoup d'amis ?
Un petit rictus s'afficha sur son sourire et je pouvais déjà deviner sa réponse : non.
- Depuis petit, je suis formé pour devenir le Maître des contes qui est une responsabilité très lourde et je n'avais pas vraiment le temps pour me faire des amis, surtout que les enfants se font rares dans la confrérie.
- Et à l'école, tu ne jouais avec personne ?
Il secoua la tête, faisant bouger sa chevelure.
- Je faisais l'école avec Sophie, elle m'apprenait tout, c'était elle mon école.
L'image de la femme au chignon en bataille et au café à la main me revient en tête. Cette Sophie avait l'air de tenir à coeur à son rôle au sein de la confrérie.
- Je comprends, ça ne devait pas être facile tous les jours.
- Ouais. Je me rappelle de mon père me forçant à sortir de la confrérie et à tisser des relations extérieur. Cela n'a pas vraiment pas marché, sourit-il.
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Ruby et le Maître des contes
FantasiRuby est une jeune lycéenne passionnée par les livres, elle se rend d'ailleurs à l'une des bibliothèques de sa ville très régulièrement. Un jour, son quotidien tranquille de lycéenne se voit basculer dans une aventure à la fois féérique et pleine d...