Ruby et le Maître des contes

Chapitre 6 - La confrérie.

J'étais toujours très dubitative devant l'homme à la cape. Aller chercher des contes ?

Je m'attendais à tout moment l'apparition d'un présentateur criant dans un micro que c'est une caméra cachée, mes amis et ma famille morts de rire sur le côté.

Mais rien. Juste monsieur Fabula en face de moi me regardant avec ses yeux gris.

Devant ma non-réaction le Maître des contes se leva.

- Ruby, suivez-moi, m'ordonna-t-il.

- Quoi ?

- Je vais vous montrer quelque chose.

Je l'ai suivi sans trop réfléchir... Après tout, pourquoi pas ? Peut-être que ce n'était un fou, mais sur le moment j'ai eu confiance en lui.

Il m'emmena devant le rayons des contes, vérifia qu'il n'y avait personne autour de nous et fit une combinaison en sortant des livres dans un ordre qui semblait très précis.

La bibliothèque s'ouvrit comme une porte et un escalier se dessina derrière. Le bel escalier de pierres - qui devaient sans doute être très froides - s'effaçait dans la pénombre.

- Bon, ça, je dois avouer que c'est cool...

L'homme à la cape fit un petit sourire discret devant mon air béat.

Même devant le côté risqué de suivre un homme inconnu dans une cave, je ne pouvais pas résister devant cette espèce de porte secrète dans une bibliothèque.

Et puis de toute façon, vu son âge avancé si je me mettais à courir vers la sortie - certainement grâce à mes deux formidables années d'athlétisme de 8 à 10 ans - je gagnerais.

En le suivant, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre - après tout je n'allais pas dans des passages secrets tous les jours - je regardais autour de moi, à chaque marche franchie par monsieur Fabula, les torches aux murs s'allumaient.

- Je dois dire que ça aussi c'est cool...

Une fois en bas, nous nous retrouvâmes dans un immense couloir avec des portes à perte de vue.

- Alors là, voyez-vous, vous êtes dans un couloir horriblement important pour la confrérie, toutes les portes ici même, mènent à des bureaux de membres qui s'occupent du bon déroulement des contes.

Toutes les secondes, on pouvait voir des personnes aux allures aussi différentes les une que les autres. Courant tous, ayant l'air de savoir parfaitement où aller mais en même temps, ne plus savoir où donner de la tête.

J'entendais de brefs éclats de conversations.

- Pas possible ! Et vous osez vous appeler conteur ? Béatrice Tanaka doit se retourner dans sa tombe...  Allez, du ballet et allez faire votre travail !

- La réunion de cette après-midi tient toujours ? Je pensais que Caro...

- Et c'est là que je lui ai dit de se taire, non mais oh ! M'appeler Barbe Bleu ?

Mais dès monsieur Fabula fut remarqué par une personne, ce fut le silence de mort.

Une jeune femme s'approcha de lui, l'air affolé. Elle avait le chignon en bataille et un café à la main.

- Monsieur Fabula, c'est horrible, Cendrillon disparaît de plus en plus ! Je ne sais pas quoi faire ! J'ai parlé aux conteurs, eux aussi ne s'en souviennent pas ! Que va devenir Cendrillon ?

- Calmez-vous Sophie, je m'occupe de ça. Continuez de propager les autres contes pour que ça n'arrive plus. Faites une petite pause vous m'avez l'air à bout, la porte 204 est là pour ça après tout.