Chapitre 10 (partie 2) - Les hommes masqués.

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Cette jeune fille devant nous avait un air hautain plaqué sur son blême visage. J'apercevais dans ses mains, de jolis tissus bleus et rouges. Elle les posa sur le comptoir et porta de nouveau son regard sur moi et Octave.

- Puis-je savoir pourquoi vous la chercher ?

J'échangeai un regard furtif avec Octave ; nous devions préparer un mensonge convaincant auprès de sa soeur.

- Nous devons lui parler, c'est tout, dit Octave.

Elle passa ses longs doigts sur le torse d'Octave avant de me jeter un mauvais regard.

- Cendrillon n'a pas d'amis.

Elle se tourna vers le tailleur et lui donna quelques sous, elle mit ses tissus sur son avant-bras gauche et se tourna vers nous.

- Je ne peux rien pour vous et Cendrillon ne pourra rien pour vous non plus. Nous nous verrons peut-être au bal, dit-elle en jetant un coup d'oeil à nos tenues.

Je lui fis un signe de la main lorsqu'elle quitta la boutique, ce qu'elle me rendit par un regard méprisant.

- Pourquoi lui avoir fait un signe ? me sermonna Octave.

Je haussai les épaules.

- Je voulais paraître amicale.

- Paraître amicale ? Tu rigoles ? il fit une pause. Bon, allons nous préparer pour le bal. Si la soeur de Cendrillon y est, Cendrillon y sera probablement.

- Mais comment on va faire pour reconnaître Cendrillon ? On ne sait pas du tout à quoi elle ressemble !

Octave me poussa en dehors de la boutique tout en échangeant des politesses avec le tailleur.

Je passai deux-trois coups de mains sur ma robe de bal afin de la défroisser au maximum : il fallait avouer que c'était légèrement le désordre dans le sac d'Octave. Ma robe était bouffante à cause des paniers qui étaient très larges et dû aussi aux nombres d'épaisseurs que possédait ma robe. Elle était d'un jaune qui rappelait celui de l'éclat du soleil, il y avait cousu de nombreuses fleurs qui faisaient penser à un champ au printemps et mes cheveux roux étaient relevés en un chignon élégant.

- Je n'arrive pas à marcher avec ces foutues chaussures ! Elles sont vraiment inconfortables !

- Arrête de te plaindre, me dit Octave.

Il sortit du paravent, bien apprêté pour le bal. Il était étrangement coiffé - je devais l'avouer -, on aurait dit qu'il avait enrouler la partie supérieure de ses cheveux avec des bigoudis et il avait attaché la partie inférieure en une queue de cheval. Il avait un bas qui faisait penser à un pantacourt très différent de mon époque et il possédait une chemise tout aussi étrange que le manteau long qu'il portait.

- Mon Dieu ! dis-je en réprimant un rire. Tes chaussures !

Il portait des talonnettes noires, cirées au possible. Il me jeta un mauvais regard.

- Ce n'est pas mon style, je sais, mais c'est pour le bien de la mission.

Je lui souri et il me tendit son bras que je saisis.

- Etes-vous prête pour le bal, madame Fabula ?



La foule était très étendue dans la cour du château. Nous pouvions voir toutes formes de personnes, que ce soit une paysanne ou un comte, tous se mélangeaient très bien pour ce bal. Une fanfare retentit afin d'annoncer l'ouverture des portes du château. Nous pouvions voir de nombreuses jeunes filles se précipiter aux portes du château dans l'espoir d'atteindre le prince la première.

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant