Chapitre 9 - Au fin fond de la France.

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Une grande porte de bois se tenait devant moi. Elle était imposante et vieillie par le temps. Octave y frappa trois coups à intervalles différentes.

La porte s'ouvrit dans un grincement qui me fit grimacer. Un homme habillé d'une cape noire fit son apparition dans l'entre- bâillement de la porte. Il fit un petit signe face à nous et nous invita à entrer.

Nos pas résonnaient dans l'immense couloir fait de pierres qui me rappelait étrangement la confrérie.

Nous arrivâmes dans une petite pièce où trônait une table au milieu de la pièce. Il y avait quatre personnes attablées à cette table de bois. Je les scrutais étrangement ; ils étaient tous habillés de la même manière, ils avaient une cape sombre.

On nous incita à s'asseoir à leurs côtés et c'est ce que nous fîmes. La personne qui nous avait accueilli - un confrère comme m'avait expliqué Octave quand nous étions arrivés en France - se racla la gorge.

- Vous avez fait bon voyage ?

- Bien malgré qu'il fut bref, plaisanta Octave.

- Je suis le confrère Christian, je me charge de la confrérie en France avec mes collègues Adeline, François, Henri et Yves.

J'acquiesçai, attentive. Je ne pouvais me détacher des paroles du confrère Christian. Il devait avoir la cinquantaine, il avait des cheveux grisés et une barbe de quelques jours de la même couleur que ses cheveux.

J'étais, par contre, très surprise du jeune âge du confrère Henri, il devait avoir la vingtaine sans dépasser les 25 ans. Il en était de même pour Adeline, elle était si jeune.

- Il y a beaucoup de contes français, Cendrillon en fait partie. L'objet-porte nous est inconnu mais on pense que c'est un objet phare du conte soit la pantoufle d'or. On ne sait pas où elle se trouve, on pense qu'elle est dans un château ou un musée dans la région où on se trouve. On l'a changé de place mais on sait toujours la localisation des autres contes, comme Rapunzel.

Octave avait l'air aussi attentif que moi, il grattait sa barbe avec une moue réfléchie plaquée à son visage fermé. À l'entente de la dernière phrase du confrère Yves, Octave sembla gêné.

- Il doit bien y avoir une cinquantaine de châteaux - voire une centaine - dans votre région ainsi qu'une petite dizaine de musées ! Ça ne nous aide pas du tout. Si ça continue sur cette lancée, le conte de Cendrillon disparaîtra avant qu'on puisse trouver l'objet-porte.

J'étais de l'avis d'Octave, c'est comme si on cherchait une aiguille dans du foin ; c'était impossible à trouver en si peu de temps.

- Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous, il faut qu'on trouve cet objet et qu'on accède à la faille ! D'autres contes auront le temps de disparaître si ça continue comme ça !

- Bien sûr, je comprends, concéda la consœur Adeline.

- On ne sait toujours pas qui produit tout ce carnage ? demandais-je.

Les confrères se tournèrent vers moi, comme surpris de ma présence. Je n'avais pas participé à la conversation depuis le début mais delà à m'en oublier.

- Non, on ne sait point. À vrai dire, nous n'avons point d'idées aussi, m'informa le confrère Henri.

- Il faut quand même être assez malin pour réussir une telle prouesse, fis-je remarquer.

La consœur Adeline approuva d'un signe de tête.

- Je pensais au château de Villandry à Villandry, il correspondrait parfaitement ou au Château-Musée de Balzac.

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant