Ruby et le Maître des contes

Chapitre 8 - Départ.

J'étais devant mon armoire, ne sachant pas quoi emporter pour mon expédition.

Octave m'avait dit de prendre le minimum dans un grand sac à dos et que pour les vêtements de cas particulier, il aviserai.

Je ne voyais pas vraiment ce qu'il voulait dire par « cas particulier » mais je m'en suis tenue à ses recommandations.

Mon sac à dos était fait.

J'avais pris tout ce qui me semblait utile. Je dois dire que j'avais peut-être vu un peu large mais ce n'est pas tous les jours qu'on part à l'aventure afin de sauver des contes.

Il ne restait plus qu'à mettre mon appareil photo pour capturer tous les décors que j'allais voir.

Mon départ était prévu demain - c'est-à-dire samedi, premier jour des vacances - cette après-midi j'allais au parc avec Davy et Chuck, je m'en voulais un peu de les avoir oubliés la dernière fois et voulais un dernier moment avec eux pendant ces deux mois.

Le dernier jour de cours était comme tous les autres derniers jours, très drôle, les profs nous laissaient faire un peu ce que l'on voulait pendant les dernières heures avant les vacances tant attendues depuis la rentrée de septembre.

Ma classe de cette année était très bien - même sans mes chers Chuck et Davy - il y avait toujours une bonne ambiance.

J'étais un peu triste de devoir en changer, mais bon jusqu'à en pleurer il ne fallait pas abuser.

Au final, j'étais vite devant le portail à attendre mes compères.

Je refaisais dans ma tête la liste de tout ce que je devais penser pour mon départ, je ne réalisais toujours pas ce qui m'arrivait.

- Notre petite rouquine favorite ! dit Davy en venant poser son bras sur mon épaule, suivi de Chuck.

- Je suis surtout la seule à qui vous parlez.

- Ça n'enlève rien au fait que tu sois notre rouquine préférée, dit Chuck avec un petit sourire.

Nous nous étions dirigés vers notre parc. Bon... l'appellation était peut-être un peu exagérée - théoriquement ce n'était pas notre parc - mais dans nos petits cœurs d'adolescents, il était le nôtre.

Nous avions juste fait un détour pour prendre quelques bonbons et boissons pour enfin nous installer sur l'herbe, dans l'ombre d'un arbre.

- Alors demain c'est le grand départ, me demanda Chuck.

- Eh oui, ce n'est que pour deux mois.

- Oui mais deux mois d'été ! Ah ma Ruby, qui va m'accompagner faire des tonnes de bêtises ? Tu connais Chuck. Beaucoup trop angélique, dit-il d'un ton théâtrale.

- Tu sais très bien que je ne suis pas la plus grande des loubards, répondis-je.

- Déjà, utiliser le mot "loubard", t'as raison, Davy, tu as devant toi une déglingo, dit Chuck en riant.

- Loubard, déglingo... Ce n'est pas avec vous que j'irais brûler des voitures.

Nous riâmes de bon cœur.

- De toute façon j'espère que vous ne pensiez pas que je ne vais pas vous HARCELER de photos et de messages pendant mes vacances, dis-je.

- Comme c'est étonnant, dit Chuck en levant les yeux au ciel.

- Ruby en 4ème, vacances en Corse. Un harcèlement permanent. Alors dans tous les pays du monde, compléta Davy.

- Notre conversation Insta' va être bombardée de moi ; je vous le dis. Et puis... je veux aussi savoir ce que vous faites. Certainement des trucs de Loubard.