Chapitre 10 (partie 1) - Des lentilles parmi les cendres.

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- Où sommes-nous ? m'écriais-je.

Après avoir toucher cette pantoufle d'or, Octave et moi nous retrouvâmes au beau milieu d'une petite route de campagne.

- Je n'en sais pas plus que toi.

Je soufflai et détachai mes cheveux rebelles. Je passai un coup de main dans ces derniers afin de les démêler.

- Je croyais que tu avais passé toute ton enfance près des contes.

Il me lança un mauvais regard puis se posta devant moi.

- Devrais-je te rappeler que j'ai oublié le conte, moi aussi ? Alors arrête tes insinuations et continuons.

Il commença à avancer et je le suivais.

- Mais que faisons-nous alors ? On marche sans but ?

- Il y a un village pas loin. Ce n'est pas en restant au milieu d'une route déserte qu'on en apprendra plus.

Je vis au loin le clocher d'une église. Octave me stoppa devant l'entrée d'une petite auberge rustique aux couleurs accueillantes. Une dame âgée se balançait sur une chaise à bascule devant la façade de l'auberge.

- Merde, jura Octave.

- Quoi ? soufflais-je.

- Regarde comment nous sommes habillés puis regarde comment les habitants sont habillés. Tu ne vois pas un léger décalage ?

Il était vrai qu'Octave n'avait pas tort ; nos tenues n'étaient pas d'époque et cela créait un énorme contraste. Il me poussa vers l'auberge de la vieille dame.

- Elle est aveugle, on pourra se changer dans l'auberge.

J'acquiesçais d'un hochement de tête.

- Excusez-moi de vous importuner, Madame, pourrions-nous, moi et ma fiancée, avoir une chambre dans votre charmante auberge ?

Je tiquai sur le nom qu'il avait employé pour me définir. Fiancée ? Il était vrai qu'à l'époque, le fait de partager une chambre avec une fille n'étant pas sa fiancée, était très mal vu.

Elle tournait sa tête vers nous comme si elle pouvait nous voir. Elle hocha doucement la tête.

- Cela vous coutera cinq sous pour la nuit.

Octave sortit de sa poche cinq pièces d'or que je n'avais jamais vu auparavant. Il échangea ces pièces contre la clé que lui tendait la veille dame puis nous entrâmes dans la petite auberge. Elle était très chaleureuse, elle avait des murs décorés de pierres et de boiseries. La salle m'avait tout l'air d'un espace pour manger ; l'auberge devait proposer le souper. Une grosse horloge faisait un tic-tac qui résonnait dans la pièce.

- C'est plutôt charmant, dis-je.

- Montons vite nous changer avant que quelqu'un ne nous voit, me répondit Octave.

Nous montâmes vite dans la chambre portant le numéro de la clé. Quand nous entrâmes, nous vîmes une chambre étroite avec un lit double et un fauteuil en velours vert. Un petit tapis ornait le sol de bois.

- C'est magnifique, dis-je, ébahie. Ça a l'air si confortable.

- Pas le temps de se reposer, dit Octave.

Il ouvrit son sac avant de plonger son bras dans ce sac qui avait l'air d'avoir des propriétés magiques. Il en sortit un corset d'un marron qui était semblable à l'écorce d'un chêne, quelques temps plus tard il sortit une longue chemise blanche puis un jupon d'un rose pâle très joli et un autre de la même couleur que le corset.

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant