Chapitre 7 - Une certaine clé en or.

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Un bruit sourd vint résonner dans toute la bibliothèque, faisant se retourner pas mal de monde. Les regards noirs des bibliothécaires me firent détourner bien vite le regard pour me concentrer sur le brun.

- Je te présente la bête, plaisanta-t-il.

Je posai mes yeux sur le bouquin imposant qu'il venait de poser sur la table. Je scrutais Octave de mes billes vertes.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Le Grimoire. La chose la plus importante avec cette clé, dit-il en prenant la clé que je portais autour de cou entre ses doigts.

Je lui fis une légère tape sur les doigts afin qu'il les ôte de ma peau.

- Bien, dis-je. Raconte-moi tout, je veux savoir.

Il se posa en face de moi. Il prit l'élastique qu'il avait autour de son poignet et s'attacha les cheveux en une queue de cheval.

- Tu veux tout savoir ?

J'opinais.

- Bien. Ce Grimoire est celui qui renferme tous les contes, les Originaux comme on les appelle. Si l'histoire s'efface dans le Grimoire, elle s'efface partout, même des mémoires.

- C'est ce qui est en train de se passer, non ?

Il hocha la tête. J'observais de plus près le Grimoire, il était vieux, ça oui, je n'imaginais pas le nombres de décennies qu'il avait enduré. Il ressemblait à peu près à mes recueils ; il avait une vieille couverture de cuir usé et je pouvais apercevoir que les pages étaient jaunies.

Je passais mes doigts sur la couverture.

- Impressionnant, soufflais-je.

- Il est lourd, très lourd, le fit-il remarquer. Donc on fait appel à la magie...

Je levais les yeux du Grimoire pour les ancrer dans le regard sombre d'Octave.

- Qu'entends-tu par « la magie » ?

Il pencha sa tête sur le côté.

- On le rapetisse pour le transformer en un petit Grimoire qui se glisse facilement dans une poche.

- Époustouflant, soufflais-je de nouveau.

Il ria. Son rire ne changeait pas de sa voix, ils s'accordaient bien.

- Je vois que tout ça t'intéresse.

Je hochais la tête vigoureusement.

- Tu n'as pas idée, Octave.

Je mis une de mes mèches derrière mon oreille gauche puis je ramenai le Grimoire vers moi où j'étudiais de plus près les écritures que possédait la couverture.

- C'est tellement beau.

Il y avait marqué « Fabulas » en écriture dorée. Je levai les yeux.

- Ton nom de famille veut dire « conte » ?

Je ne savais pas si je devais rire ou alors si je devais fermer ma bouche légèrement charnue que je tenais de mon père.

- Ouais, dit-il en haussant les épaules. Contes, histoires, mythes... Je m'en fous, personne ne sait réellement la traduction de mon nom.

- Tu n'as pas tort. Personne ne cherche à savoir la signification des noms. (Je marque une courte pause). Continue.

Il tira le Grimoire vers lui et tapota légèrement dessus.

- Ce grimoire est une chose à ne pas perdre, ne pas se faire voler - surtout à ne pas se faire voler. Beaucoup de gens cherchent à s'en accaparer.

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant