Chapitre 11 (partie 2) - Une pantoufle perdue.

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Lorsque mes paupières papillonnèrent, je vis l'ombre d'Octave, penchée au-dessus de moi. J'étouffai un cri de surprise, ce qui fit rire le brun. Je m'aidai de mes coudes afin de me relever et une fois assise, Octave me tendit gentiment sa main afin que je puisse complétement me relever. J'époussetai ma robe - qui était dans un piteux état - à l'aide de mes mains. Je soufflai un coup avant de planter mon regard dans celui d'Octave. Mes cheveux n'étaient plus relevés en un chignon et mes boucles tombaient en cascade sur mes épaules. Quant aux cheveux d'Octave, ces derniers étaient relâchés et emmêlés.

- Je t'ai sauvé la mise. Ne l'oublie pas, lui dis-je.

Ses lèvres se relevèrent en un petit sourire et il secoua la tête tout en riant.

- Je le sais. Le prince et Cendrillon ont pu danser ensemble et c'est en partie grâce à toi. Je te félicite, Ruby.

Je lui lançai un franc sourire avant de commencer à marcher.

- Où vas-tu comme ça ? me demanda Octave.

Je haussai les épaules. À vrai dire, je ne savais pas vraiment où aller maintenant. Devions-nous continuer à ce que le prince et Cendrillon se voient ? Ou alors devions-nous rentrer dans notre petite auberge ? Je n'en avais aucune idée.

Octave me devança et je restai de marbre sur le gazon vert et parfaitement tondu. Qu'allions-nous faire ? Je me décidai à lui emboîter le pas. Ma robe était en lambeaux et je me voyais mal retourner au bal avec cette tenue que certaines personnes pourraient qualifier d'indécente.

- Je ne peux pas retourner danser comme ça, Octave !

Il se retourna vers moi, un rictus plaqué au visage.

- On ne retourne pas au bal puisqu'il est fini, m'informa le brun.

Je haussai les sourcils, surprise. Le bal était alors fini. Je me demandai bien dans quelles circonstances le bal avait pris fin.

- Comment s'est-il fini ?

- J'ai entendu qu'une fille s'était enfuie du bal aux coups de minuit et le prince serait parti à sa recherche avec pour seul indice une chaussure ! railla-t-il. Une chaussure !

Il secoua la tête et ses yeux étaient moqueurs.

- C'était Cendrillon ? demandai-je.

Le fils du Maître des contes hocha lentement la tête.

- Comment, Diable, va-t-il retrouver Cendrillon avec une chaussure ?

Je n'en avais aucune idée. Il est vrai que Cendrillon ne doit pas être seule dans la royaume à pouvoir chausser la chaussure qu'elle avait perdu en chemin ; une pointure de pieds c'est commun ! Je soufflai, défaitiste.

- Ne sois pas pessimiste, me dit Octave. Un conte commence toujours par "il était une fois" et se termine toujours par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants".

Arrivés à notre auberge, je me débarrassai de mes chaussures qui me faisaient atrocement mal aux pieds et je m'engouffrai dans notre chambre. Octave était déjà derrière le paravent à se dévêtir de ses habits du bal.

- Je n'en peux plus ! dis-je en m'avachissant sur le lit. Mes pieds sont horriblement douloureux.

J'entendis un rire provenant de derrière le paravent.

- Arrête de te moquer de moi. Essaie de marcher avec des chaussures comme ça toute une soirée, je pense que tu rigolerais moins !

Je passai mes mains sur mon visage et soufflai.

Ruby et le Maître des contesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant