28 - It's time to act

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Tchernobyl version Labyrinthe. Voilà ce à quoi nous devions maintenant échapper.

On aurait dit que les murs devenaient fous, qu'ils étaient affamés à un point tels qu'ils étaient bien décidés à se nourrir de trois pauvres coureurs totalement effarés.

Alors que Thomas voulait poursuivre sa course effrénée, Minho accéléra et passa devant lui pour l'arrêter.
Il lui bloqua le passage en tendant le bras et j'en compris la raison en levant les yeux.
Nos pieds tressautaient sur le sol agité de secousses mais ce n'était probablement rien comparé à ce qu'il allait suivre si nous ne bougions pas en vitesse.

Deux mètres devant, le sol venait de s'ouvrir en deux et les plaques rocheuses qui le constituait montèrent vers le ciel comme une levier, révélant une gorge béante prête à nous engloutir. Sur le côté, des fissures serpentèrent entre nos pieds et des geysers de poussières sifflèrent dans l'air. Et puis le comble de la terreur, la cerise sur le gâteau : la chute d'un mur porteur.

Ces monstres rocheux qui dépassaient les trente mètres de hauteur, vieux et grinçants. Il amorçait lentement sa chute, assombrissant tout sur des dizaines de mètres devant.
Soulevant des volutes de poussières et masquant le soleil généreux pour une fois, le titan en pierre défit toutes les lois de la physique en arrachant ces centaines de tonnes du sol dans un vacarme ahurissant.

<< ON BOUGE !! Hurla Minho en m'entraînant sur le côté.

Je secouai la tête et l'adrénaline refit surface, propulsant mes jambes à toute vitesse.
Autour de nous, des centaines de blocs de roches chutaient, projetant leur ombre sur le sol. Si l'on voulait s'en tirer, il ne fallait pour aucune raison regarder en arrière ou tenter d'esquiver quoi que soit.

Filer tout droit était notre seule chance.

Mes pieds mordaient la poussière, des gravas éraflaient mes genoux et venaient buter contre mes cuisses, mes bras, mon visage.
Mes ongles déchiquetaient mes paumes et en balançant les poings d'avant en arrière sous l'effet de la course, j'entrevis même un maigre filet de sang s'en échapper.

À ma grande surprise je ne ressentais pas le moindre picotement.

<< Juliette, à gauche ! S'égosilla Thomas en attrapant mon bras.

Je manquai de trébucher et suivis péniblement les garçons qui sautèrent souplement sur une plaque coulissante - haute d'un bon mètre soixante dix - alors que celle-ci était lentement entrain de remonter pour venir se fermer contre celle qui nous surplombait.

Je poussai de toutes mes forces pour puiser dans mes dernières ressources, posai les mains à plat sur la plaque avant de me hisser en m'appuyant sur mes pieds.

Portée par l'adrénaline et le voyant dans ma tête qui me hurlait de dégager avant de me faire aplatir comme une crêpe, je rampai péniblement à la manière d'un lézard, sans quitter des yeux le corps de Thomas qui venait d'atterrir sur le sol, de l'autre côté.

La roche écaillée éraflait mes genoux et je commençais à ne presque plus pouvoir avancer tant la situation était critique. Alors que je croyais mon heure venue, une main que j'identifiai à celle de Minho me tira brutalement en arrière et je poussai un petit cri en chutant à terre.

Immédiatement, je relevai la tête et observai avec effroi ou soulagement ( je ne saurais dire lequel prenait l'avantage sur l'autre ) les deux plaques coulissantes venir claquer l'une contre l'autre dans un cliquetis sourd.

Ensuite, avant de m'autoriser à reprendre mes esprits, j'évaluai rapidement l'environnement qui nous entourait, dans le but d'identifier un présumé danger.
Nous étions dans un énième couloir et à ma grande surprise, les murs paraissaient tenir debout. Il n'y avait rien d'alarmant. Pas de projectiles, pas de trou, pas de griffeurs.

SUJET A0 : Juliette, la CléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant