Sur le chemin, Sebastian pensa à sa nièce. Il lui avait demandé de bien écouter Georgina quand elle lui demanderait de faire quelque chose. Lorsqu'il lui avait annoncé qu'il repartait, elle avait pleuré et s'était accrochée à lui de toutes ses forces. Il lui avait fait un gros câlin en lui promettant de revenir le plus rapidement possible. Les larmes de sa nièce l'avait attristé. Il en avait même fait un triste constat.Il était absent trop souvent.
Ce n'était pas un équilibre pour une enfant de six ans. Sa femme parviendrait peut-être à instaurer un équilibre dans à vie de la petite fille. Elle était encore trop jeune pour vivre dans ces conditions.
Sebastian arriva à Londres transis de froid. Le trajet avait été rapide mais glacial. Il orienta son cheval vers la maison qu'il possédait à Edimbourg. Son statut de duc lui permettait d'avoir un pied-à-terre dans la capitale ecossaise. Il aimait bien Edimbourg mais préfèrerait les paysages et villes des Highlands.
Devant la porte, il descendit de cheval et le confia à son écuyer. Il monta les marchés et entraperçut une ombre se dessiner près de la porte. Sur ses gardes, il s'approcha lentement. Il avait eu assez de frayeurs ces derniers jours.- Qui est-ce ?
Une silhouette apparut dans la lumière et Sebastian la reconnut toute de suite. Il s'agissait de la comtesse Elisa Gainsborough avec qui il entretenait une liaison. Incrédule, il n'eut pas le temps de la repousser quand elle se jeta dans ses bras.
- Oh mon chéri ! S'exclama la comtesse. Vous m'avez tant manqué. Où étiez vous donc passé ? Je me faisais du soucis pour vous.
Sebastian se dégagea lentement de l'étreinte de la comtesse. Il fallait mettre les choses au clair avec elle.
- Que faites vous ici ? Vous ne devriez pas être là !
- Il fallait que je vous voie. Supplia Elisa. Je n'ai pu vous croire lorsque vous avez mis un terme à notre histoire. Nous étions si bien ensemble.
- C'est pourtant le cas, nous ne devons plus nous voir. Écoutez Elisa, nous avons passé de bons moments ensemble mais vous saviez que tôt ou tard, cette relation s'arrêtera. Je suis marié à présent et je ne souhaite pas faire de mal à ma femme dès le début de notre mariage en restant un séducteur invétéré.
Effarée, la comtesse se mît en colère.
- Vous mentez ! Vous n'étiez pas marié la dernière fois que je vous ai vu. Qui est-ce ?
- Je me suis marié, récemment en effet, mais vous ne saurez pas qui elle est pour le moment.
- Quoi ?? Croassa Elisa. Vous vous êtes marié ! Et notre relation qu'en faites-vous ?
Pour ne pas me dire qui elle est, c'est qu'elle est sûrement laide à souhait. Ajouta la comtesse d'une voix remplit de mépris. Elle ne vous mérite pas. Mais vous pourrez toujours venir me voir. Murmura-t-elle d'une voix aguicheuse.- Je ne vous permets pas d'insulter ma femme ! Tonna Sebastian. Elle a beaucoup plus de classe que vous et ne tromperait pas son mari avec le premier venu. Finalement j'aurais dû rompre avec vous bien avant !
Elisa devint livide sous l'argument de Sebastian et son visage se peint d'une moue méprisante. Dire qui l'avait trouvée belle... Les traits de la comtesses étaient tirés, il remarqua comme ses chevaux étaient ternes et ses yeux sans éclats. Elle n'avait plus les attraits d'autre fois.
- Vous ne valez pas mille fois ma femme. Partez avant que je ne mette votre mari et tout Londres au courant de votre adultère !
La comtesse partit aussi vite qu'elle put dans son attelage. Sebastian méprisa les femmes de ce genre, trompeuses et méchantes. Finalement, ce qu'il avait fait avec ces femmes lui portait préjudice. Il entra et alla se changer dans sa chambre. Il avait prévu de faire la tournée des orphelinat afin de trouver celui où Mary avait déposé sa fille. Il devait être dans Londres. Une femme n'aurait pas pu faire un long voyage avec un bébé de quelques jours seulement. Elle devait forcément venir d'ici. S'il se souvenait bien, les orphelinats étaient situés dans le centre de Londres afin de ne pas laisser les enfants face aux dangers de la ville. Il faudrait retrouver le bon orphelinat puis le directeur ou la directrice. Il espéra que les personnes travaillant dans le bon orphelinat puissent reconnaître Mary.
Il n'avait pas d'autres pistes pour retrouver la famille de Georgina. Il ne saurait comment faire s'il ne trouvait aucune nouvelle information.
Sebastian demanda à son majordome de lui préparer un petit en-cas afin de se rassasier. Il ne serait pas de retour avant un moment. Il mangea rapidement et enfila son manteau dans le vestibule. Il sortit de la maison aussitôt après. Il prit la décision de se déplacer à pieds dans la ville. Il ne dérangerait pas son cocher inutilement.
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Sur le chemin de l'amour
RomantizmEdimbourg, 1870. Georgina Mackenzie est une jeune fille de dix-huit ans appartenant à la noblesse d'Edimbourg. Un soir, elle assiste à un bal et se fait enlever par deux inconnus. Elle se réveille dans une pièce sombre et insalubre en compagnie d'u...