Chapitre 2: De plus en plus bizarre...

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(si vous devinez qui est en média, c'est que vous êtes surdoués, clairement)

Ok, ma première intuition était bonne, ce mec est vraiment pas net. Après le lycée, il a disparu. Evaporé. Tout simplement. Et pendant toute la journée il n'a pas arrêté de me fixer. Et ça me met très mal à l'aise.

 Le lendemain, en cours d'histoire, pour l'exposé, il demande à faire équipe avec moi. Je le regarde avec un air étonné:

"-Et voilà, tu me fixes encore, me dit-il avec un sourire.

-Pourquoi tu veux qu'on fasse l'exposé ensemble? je lui demande en retour.

-Tu es déjà prise? fait-il en fronçant les sourcils.

-Non mais...

-Alors je vois pas le problème," dit-il en m'interrompant.

Je le regarde pendant quelques secondes encore puis renonce. De toutes façons, Sara n'est pas dans ce cours alors...

A la fin des cours, on se retrouve pour aller chez lui, à pied. Au bout de quelques minutes de silence gênant, je tente maladroitement d'engager la conversation:

"-Il y a quelqu'un chez toi?" est la seule chose qui me passe par la tête. Oui, maladroitement, c'est bien le mot.

"-Non, je vis seul, mes parents sont morts et jusqu'à l'année dernière je vivais avec ma grand-mère. Mais elle aussi est morte donc maintenant je suis seul."

Il a débité ça d'une traite, comme s'il l'avait appris par coeur, sans la moindre once de douleur ou de souffrance. Je fronce les sourcils mais dis quand même:

"-Désolée".

Nous continuons à marcher en silence puis on arrive chez lui. On entre et dans la cuisine, il me propose:

"-Tu veux manger ou boire quelque chose?

-Pourquoi pas?" je réponds en haussant les épaules.

Il ouvre le réfrigérateur pour prendre une bouteille de coca et avant qu'il la referme j'ai le temps de les apercevoir. Ce sont des petits flacons alignés au fond du frigo et qui contiennent un liquide sombre. Je me demande ce que cela peut bien être. Je m'apprête à poser la question lorsqu'il referme brusquement le frigo et me demande:

"-Tu veux qu'on aille travailler dans ma chambre?

-Ok je te suis."

Et ce que j'ai vu ou plutôt cru apercevoir est vite oublié.

Au bout d'une heure à travailler en silence je n'y tiens plus:

"- Ca doit être cool de vivre tout seul. Pas de règles à respecter, de couvre-feu ou d'horaires imposés. Tu peux faire tout ce que tu veux quand tu veux.

-Euh...en fait, hésite-t-il, en se mettant en tailleur. Du coup on se retrouve face à face, sa jambe collée contre mon pied.

Arrête Emma! Concentre-toi bon sang! Je vous l'avez dit, n'allez pas vous imaginer que je suis schizophrène. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à sa peau contre la mienne (enfin concrètement  c'est son jean qui est collé contre mon pied mais laissez moi fantasmer tranquille), et du coup je n'entends pas sa réponse. Mais c'est pas plus grave que ça.

A tous les coups je suis en train de rougir. Donc je fais mine de me replonger sur la feuille de l'exposé. Et un quart d'heure plus tard, on a enfin fini. Je lui marmonne donc un "Salut" et il me raccompagne à la porte.

Je me retrouve donc sur le pas de la porte il me dit au revoir mais ne bouge pas. Moi non plus d'ailleurs. Et je ne sais pas pourquoi. Mon instinct me souffle de partir le plus vite possible parce que je ne sais pas exactement  ce que je lis dans les yeux de Dylan mais on dirait une genre de faim.

Je me surprends à fixer ses lèvres et me ressaisit. Je lui fais un vague signe de la main et me retourne. Sauf qu'au moment de traverser je ne regardes pas, pressée comme je suis de m'éloigner de ce type. 

Et j'aperçois trop tard la voiture qui fonce sur moi.



Les liens du sang EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant