Level 5

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Il s'était rapproché d'elle, trop à son goût. Pas moyen de lui échapper. Ça la stressait, Alice n'aimait pas cette proximité. Lui et ses amis passaient leurs temps à rire d'elle et à l'humilier. Inévitablement son corps s'était mis à trembler.

Une grande main au long doigt se déposa sur le fin poignet.

- tu trembles?... tout vas bien ?...

Alice bougea immédiatement son bras pour dégager la main baladeuse. La jeune fille se serait bien roulée en boule mais elle était bien éduqué, ça ne se faisait pas de mettre ses pieds sur un fauteuil et encore moins chez quelqu'un d'autre. Elle croisa les bras contre elle même en les agrippant de ses mains tremblante.

- Alice... je vais rien te faire... promis... je vais juste te montrer les bases...

Elle baissa instinctivement la tête.

- tu n'as pas confiance ?...

Alice acquiesça faiblement de la tête. Comment avoir confiance en quelqu'un qui pourrait si facilement la détruire un peu plus? Il lui suffisait de vraiment pas grand chose en plus.

La manette apparu dans son chant de vision et fut déposer délicatement sur ses genoux. Un long et fin index lui indiqua les quatre boutons disposer en un carré sur pointe. Faust lui expliquait chacune des commandes de base.

- tu es une surdoué tu devrais facilement retenir

- Je ne suis pas surdoué, marmonna la jeune fille, juste que j'étudie, je prend note, je fais des synthèses, je travaille, je fais mes devoirs, je vais à l'école et surtout, je ne suis jamais en retard...

Faust compris de suite l'allusion au fait qu'il était toujours à la bourre. C'était rare de le voir à l'heure. Ça énervait les professeurs.

- Depuis quand tu lances des piques aussi subtiles ?

Alice baissa la tête en marmonnant un timide désolé. Le garçon repris:

- sinon en dehors de travailler pour l'école, la lecture, tu fais quoi ? Quel sont tes occupations ?

- Je... commença Alice en baissant la tête avant de continuer timidement, nettoie la maison...

Elle se traita mentalement d'idiote de ne pas avoir réussi à inventer un mensonge.

- tu nettoies ta maison ?!?

Faust sembla choqué et encore plus lorsqu'elle acquiesça en fixant le sol.

- mais et tes parents ?...

Alice semblait hésiter, ce qu'elle pouvait lui avouer pourrait se retourner contre elle a tout moment. Une main rassurante vint se poser sur son épaule, pour une fois elle n'avait pas envie de la faire dégager.

Ce geste affectueux lui avait rarement été porter depuis la mort de son père, personne ne lui avait porter une réelle affection. La situation avec sa mère ne l'aidait pas. Elle fuyait le réconfort puis le contacte était désagréable depuis qu'elle n'était plus qu'un squelette. Son père avait toujours été très tactile avec elle en plus.

Le cœur serré, la manette tomba sur le sol. Ses pensées avaient été bien trop loin, dans des souvenirs douloureux de bonheur partagé avec son paternel. Ses mains tremblaient, son ventre se tordait, ses yeux pleuraient avidement, son nez coulait, impuissante face à ses émotions trop fortes. Elle aurait voulu ne pas pleurer mais c'était trop tard.

Le contacte se rompit soudainement. Entre ses larmes, elle perçu Faust prendre la manette et mettre le jeu en pause. Très vite deux bras entourèrent son corps.

- chut... calme toi... tout va bien...

De plus puissant sanglots firent surface à ses mots.

Non rien allait, son père lui manquait terriblement, il n'était plus là. Elle était perdue et incapable de faire son deuil. Et ses traces de tendresse... de réconfort... combien n'en avait-elle pas besoin?... pourquoi avait-elle tout refusé ?... alors que c'est dans les bras d'une des personnes les plus en proie à la détruire qu'elle y trouvait du réconfort...

Aucun mot ne sortir d'aucune de leur bouche, Faust sembla avoir compris qu'il ne devait rien ajouter.

Vider de son énergie, les paupières d'Alice se fermèrent lentement après plusieurs minutes à avoir laissé coulé un peu du torrent qu'elle retenait... jusqu'à quand le barrage tiendrait-il encore ?...

Faust n'avait pas très bien compris ce qu'il était arrivé à son invitée. Il éteignit l'écran géant sans la lâcher. Évidemment, il y avait une chambre d'amis à l'étage. Elle semblait déjà assez perdue pour l'installer dans ce petit lieu sans vie. Il opta donc pour sa propre chambre plus agréable à son goût.

C'est délicatement qu'il la transporta. En la soulevant, il fut très étonné du poids plus de la jeune fille. Il avait déjà remarqué par le peu de contacte physique qu'on pouvait aisément deviner chacun de ses os sous ses vêtements. Il avait rapidement compris qu'elle n'appréciait pas les contacte physique, pourtant elle venait de lui prouver qu'elle en avait besoin.

Doucement, il la coucha sur son lit et lui retira ses chaussures avant de la mettre sous la couverture repliée en boule au milieu de son grand lit. Son visage était devenu paisible. Le jeune garçon la laissa se reposer tranquillement et la veilla.

Alice au pays des GeekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant