Schizophrénique || h.s. (vf)

Chapitre 22

Point de vue de Harry

Cent quarante-quatre heures. Huit mille six cent quarante minutes. Cinq cent dix-huit mille quatre cent secondes. En d'autres termes, six jours. Cela fait six jours calmes et terriblement lents. Il ne restait aucune trace du rire de Chloé dans l'air de mon appartement. Aucune trace de son parfum fleuri enivrant ne pouvait être sentie. La seule petite chose qui me restait était une belle image de son visage quand je fermais les yeux. Même cela ne suffisait pas pour satisfaire mon besoin de sa compagnie.

Des chuchotements silencieux circulaient autour de moi alors que j'étais assis devant le tribunal, mon avocat rassemblant ses papiers à côté de moi. En raison de la courte attente de la date, je devais trouver l'avocat le plus rapide que je pouvais trouver et espérer qu'il était bon dans ce qu'il faisait. Juste après la sortie d'Elizabeth il y a six jours, j'étais allé sur internet pour commencer ma recherche. Cet homme - Will Stevens - avait des critiques dignes sur son site, je lui ai donc téléphoné et nous avons pris rendez-vous. Bien sûr, je lui ai tout raconté dès le premier jour, et même il avait été d'accord pour dire que tout cela n'était qu'un tas de conneries. C'est trop extrême pour un petit mensonge que fait une fille désespérée et jalouse, mais au moins je n'étais pas allé directement en prison. Il y avait au moins un minimum de décence dans cette situation.

Je voulais voir Chloé, mais une autre partie de moi, la partie très protectrice, savait qu'il était préférable de ne pas la voir. Je savais qu'elle serait dans une tenue de patiente. Je savais qu'elle aurait des menottes. Elle ne méritait pas cela non plus, et ça m'énerverait plus que je ne l'étais déjà. Elizabeth avait raison au sujet de mes sentiments pour Chloé, mais je ne pouvais pas lui révéler la vérité. Elle n'était pas encore tout à fait elle-même et je voulais m'assurer qu'elle pourrait supporter une telle confession. Mais néanmoins, Elizabeth avait raison sur un point:

J'étais amoureux de Chloé Williams.

Les gens la qualifiaient de folle, mais je la qualifiais de confuse. Ils disaient qu'elle était schizophrène, je pensais qu'elle avait juste peur. Cette fille avait traversé des problèmes familiaux toute sa vie, surtout ces nouvelles informations sur la mort de sa mère et la façon dont tout cela s'était passé. Que l'histoire exacte soit vraie ou non, je ne le saurai peut-être jamais, mais il était difficile de gérer ça tout de même. Chloé ne s'en souvenait peut-être pas, mais elle savait qu'elle avait eu un tas de frustration de la part de sa famille. Elle ne savait pas pourquoi, elle pensait juste qu'elle était mal aimée. Honnêtement, je pensais que cela faisait partie de son problème.

Personne ne l'aimait, mais maintenant je l'aimais. À travers ses yeux, elle n'était rien, mais à travers les miens, elle était tout. Elle avait parcouru un long chemin avec pendant seulement deux mois, mais j'avais l'impression d'avoir changé à ses côtés. Honnêtement, nous essayons tous les deux de déchiffrer qui nous étions réellement par rapport à qui la société nous considérait. Elle pensait que je ne faisais que l'aider, mais elle ne savait pas à quel point elle m'aidait.

"Ne t'inquiète pas, Harry." Je levai les yeux pour voir Will remuant ses papiers, puis ses yeux rencontrèrent les miens. Il me fit un doux sourire, mais je ne pouvais pas dire s'il était empathique ou tout simplement gentil. "Nous allons gagner ça, d'accord?"

Soufflant l'air de mes joues, je passais simplement une main dans mes cheveux et priais pour qu'il ait raison. Je ne savais pas ce que je ferais de moi-même si Chloé et moi étions tous les deux enfermés. Je ne serais pas capable de le supporter, ne la voyant pas. Six jours avaient duré comme six ans et c'était trop pénible pour moi. J'avais juste besoin qu'elle revienne le plus tôt possible. la façon dont sa petite silhouette s'est moulait contre la mienne quand je le serrais dans mes bras me manquait. Croyez-le ou non, mêmes ses pleurs m'avait manqué de. Au moins, elle était toujours là avec moi au lieu d'être entreposée dans un endroit qui ne méritait pas sa présence réconfortante.