Chapitre 32 :

681 44 27
                                    

Nous étions encore chamboulé par ce que Eweleïn venait de nous dire. Un tel lien et une telle puissance ne pouvait exister ! J'ai eu affaire à beaucoup de chose étrange depuis que je suis là, mais ça ... Tout ça me dépasse.

Moi : J-je ... J'ai un peu de mal avec tout ça ... Il faut que je réfléchisse ...

Eweleïn : Ecoute, je suis consciente que tout ceci doit te paraître flou et vraiment invraisemblable mais c'est la vérité ... Elle n'est pas forcément toujours bonne à entendre, mais c'est comme ça. Vous deviez savoir, surtout si ça implique que vos vies sont en danger. On nous avait prévenus avec Edwyn, des effets et du danger que ça impliquait, par la mauvaise personne certes, mais ça n'a rien changé au résultat final. Vous deviez savoir, et cacher votre lien assez longtemps pour que vous soyez invincibles.

Moi : Mais pourquoi ? Pourquoi notre amour est un danger si grave aux yeux des autres ?

Eweleïn : Pour l'instant, votre amour ne représente rien ... Et c'est bien, vous ne devez pas éveiller les soupçons. Mais dans quelques semaines, vos aptitudes vont augmenter considérablement, et c'est à ce moment que vous deviendrez un danger. Pour le moment, contentez vous de simplement agir normalement, même de vous éviter si possible, si vous êtes trop proches les gens vont se poser des questions. L'amour n'existe pas dans ce monde, et vous, ça crève les yeux que vous vous aimez. Cachez vous un peu plus, les autres ne doivent pas se poser de question, il se peut que vous soyez même déjà démasqués. Ezarel qui a toujours crié sa haine envers le monde, qui tombe amoureux d'une inconnue aussi rapidement ... ça ne laisse pas indifférents, les soldats de sa garde ont commencé à parler entre eux...

Ezarel : Et donc, qu'est ce qu'on est censé faire ? Rester là et attendre de devenir invincible ? Attendre que l'un de nous se fasse tuer ? Qu'est ce qu'on fait Eweleïn ? Je n'attendrais pas ici que l'histoire se répète !

Ezarel se lève, le torse nu et bandé, et enfile sa chemise. Sa posture montre qu'il est encore un peu faible, mais sur bonne voix de guérison.

Ezarel : Il est HORS DE QUESTION que je reste ici sagement à attendre en faisant semblant, attendant que quelqu'un s'en prenne à elle !

Il est énervé, sur la défensive, et semble parler à Eweleïn comme si je n'étais pas là.

Ezarel : Je ne laisserai personne gâcher ça, je ne laisserai personne l'approcher, je ne laisserai personne la toucher et encore mieux ... Je ne laisserai personne me dire de faire semblant de l'aimer !

Ezarel attrape les clés sur le bureau d'Eweleïn, il ouvre la porte et s'en va en furie. Nous sommes restés quelques secondes dans le silence avec Eweleïn, chamboulées par la situation.

Eweleïn : Les gens réagissent différemment face à ça ... Il faut lui laisser du temps

Moi : Non, je suis sur qu'il n'a pas besoin de temps, mais de moi.

Eweleïn : Et je suis sur que tu sais mieux que moi ...

Moi : Et moi j'ai besoin de temps pour digérer.

Eweleïn : Peut être que votre lien est plus puissant que ce que je pensais, vous n'aurez pas à attendre longtemps loin de l'autre ...

Moi : Je crois qu'il y a une partie que tu n'as pas bien comprise Eweleïn. Ni lui, ni moi n'avons l'intention de rester éloignés l'un de l'autre. A bien réfléchir, ça serait peut être même plus étrange aux yeux des autres, que du jour au lendemain nous ne nous prêtions plus attention.

Eweleïn : Vous ne comprenez pas, je suis votre amie, et je veux vous protéger de ce danger ! Je ne veux pas que vous viviez ce que j'ai vécu !

Moi : Nous sommes grands Eweleïn. On va gérer ça, mais il faut qu'on prenne du temps tous les deux.

Je me dirige vers la sortie, prête à rejoindre Ezarel, et me retourne une dernière fois en direction d'Eweleïn.

Moi : Sache qu'on part avec un avantage ... Moi. Je suis humaine, je viens donc d'un peuple, où l'amour est la clé de tout, mon comportement ne paraîtra pas étrange, devant personne.

Sur ces derniers mots, je sors à la recherche d'Ezarel.

Après avoir trouvé un laboratoire et une chambre vide, je décide de sortir dans les jardins à la recherche de mon elfe. Bingo ! Je le trouve, en train de faire le cent pas sous le cerisier en fleurs des jardins. Je m'approche lentement derrière lui, et passe mes bras autour de lui. Il n'a pas besoin de ma regarder pour savoir que c'est moi, et sa main vient se poser sur la mienne.

Ezarel : Pourquoi tout ce qui m'arrive de bien dans ma vie, se transforme en désastre ?

Moi : On forme un couple désastreux alors ...

Je dis ça sur le ton de la plaisanterie, et Ezarel se retourne pour me regarder dans les yeux.

Ezarel : Je ne laisserai plus jamais rien t'arriver ... Et je te promets que je tuerais la première personne qui essayera de te faire du mal. Mais jamais je ne pourrais te laisser, ou faire semblant ... Ne me demande pas ça pitié ...

Je dépose mes mains sur son visage, et plante mes yeux dans les siens.

Moi : Et moi je t'ai promis que je me battrais pour toi, jusqu'à la fin, et que je ne t'abandonnerais jamais. Et je compte bien tenir parole Ezarel ! On se battra ensemble, jusqu'à ce que le monde nous craigne s'il faut !

Comme simple réponse, ses lèvres se posèrent sur les miennes, un baiser désireux et passionné. Comme si jamais elles ne se sépareraient, comme si celui-ci liait définitivement nos âmes en une.

Au moment ou nous nous décollons, nous faisons volte face, près à aller à la bibliothèque pour collecter d'autres informations.

En se retrouvant dans l'allée des arches, nous nous stoppons net, face à une foule immense. Des trompettes se mettent à hurler en cœur, et un elfe s'adresse à tout Eldarya en criant.

« A tout le QG, gardes, soldats et habitants ! Veuillez accueillir comme il se doit la reine Eliza du peuple des fées ! »

Je me tourne vers Ezarel, qui venait de pâlir, le regard inquiet.

Ezarel : Putain, il manquait plus que ça ...

Visiblement il n'était pas totalement ravis de voir une partie de son peuple venir au QG, et étrangement je peux le comprendre.

La reine des fées descend alors de son carrosse fleuri, et salut le peuple de la main, un faux sourire nié collé au visage. Elle marche en direction du QG mais s'arrête à notre hauteur, en nous lançant un regard en biais.

Eliza : Et bien c'est ainsi que tu accueilles ta reine Ezarel ? Visiblement rester ici t'en a fait oublier les bonnes manières.

Son agacement pouvait se ressentir, et le long soupir qu'il a lâché n'a fait que confirmer son état de colère. Mais ca réponse fut loin d'être celle que j'attendais ...

Ezarel : Bonjour ... Mère. 

SavedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant