Chapitre 19 :

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Moi : Reste ...

Ezarel : D'accord ...

Sa voix est calme, posée, il a vite compris que je ne voulais pas rester seule, que j'avais besoin de lui. Je me décale pour lui laisser de la place dans le lit, et me glisse dans ses bras, là où je me sentais si bien. Ses doigts caressaient mon dos, ce qui m'apaisait, ma tête posée sur son torse, j'entendais son cœur battre contre mes tempes.

Il faudrait que nous ayons une conversation lui et moi, concernant notre baiser, et ce soir là, où je lui ai raconté mon histoire. Je suis certaine de ressentir quelque chose pour lui, quelque chose d'inconnu, un peu effrayant mais attirant à la fois. Je devais lui dire, savoir ce qu'il en pense, connaitre ses impressions. Il se passe quelque chose entre nous, une alchémie particulière, et nous devions arrivés à une conclusion ... Ensemble.

Mais pour le moment, je ne voulais rien d'autre, que rester là, en silence dans ses bras protecteurs, profiter du moment présent que j'avais avec lui.

Je m'endors paisiblement, contre Ezarel, avec la sensation agréable d'avoir enfin trouvé ma place.

-Mon corps tremble, j'ai froid, j'ai peur et je n'ai plus de vêtement. Le bruit de mon estomac se fait entendre dans le silence pesant de la pièce, ma gorge est sèche, et elle me picote. Je tente de me relever, mais ma jambe est affreusement douloureuse, et m'empêche de le faire. Je ne sais pas si prendre conscience de mon incapacité à me lever, amplifie ma douleur, ou s'il faut simplement un peu de temps à mon esprit pour revenir dans le monde réel, mais mon genou est tellement douloureux que ça en est presqu'insupportable. Je mets ma main à l'endroit de la douleur, et à cet instant, je compris que c'était la pire idée ... Mes doigts se retrouvèrent plongée dans le liquide visqueux et chaud, ainsi que la chair ouverte de mon genou. Un frisson parcourut mon corps tout entier, causé par le mélange de peur, de douleur et de dégout. Je voulu crier, demander de l'aider, mes cordes vocales refusaient d'emmètrent le moindre son. Je sentais la crise de panique monter en moi, difficultés à respirer, battements de cœurs rapide, j'ai l'impression d'étouffer !

Quand la lumière entra dans la pièce, je pense avant tout à un secours, mais les jambes de mon beau-père me ramènent à la dure réalité. Terrorisée, j'essaye de mettre le plus de distance entre lui et moi, il me hurle de me taire, et je sanglote de plus belle. Une fois à ma hauteur, je remarque qu'il a sa vieille batte de baseball à la main, il fend l'air avec celle-ci, et de toutes ses forces, donne un coup dans mes côtes. –

Je n'ai pas le temps de sentir la douleur sur mon corps, du à la batte, que je me réveille dans un cri déchirant.

Ezarel : Hey ! hey ! Tout va bien, calme toi ....

Ces bras s'entourent immédiatement autour de mon corps, je mets quelques secondes avant de me calmer réellement, les yeux pleins de larmes, blottie contre le torse d'Ezarel, encore tremblante, je tente de m'apaiser avec les battements de son cœur, qui ont accélérés. Ils sont presque aussi rapide que les miens, j'ai du le réveiller par mon cri, ce qui explique sa peur. 

Ezarel : Je suis là, tout va bien, tu es en sécurité ... Tout va bien.

Ses bras autour de moi se resserrent un peu plus, et la pression agréable m'apaise. Les yeux pleins de larmes je regarde Ezarel.

Moi : Je veux que ça s'arrête ! J'en peux plus ...

Ezarel : Je sais .... Ca va aller je te promets ...

Il se penche pour me donner le verre d'eau sur la table de chevet à côté de lui, et j'en bois tous le contenue. Je ne devais pas oublier le « traitement » d'Eweleïn, même si la douleur mentale l'emportait sur la physique pour le moment. Comme si celui-ci avait été un remède miracle, je remet de l'ordre dans mes pensées et calme mes sanglots. Je passe mes mains sur mon visage, me lève, et me passe un coup d'eau pour me rafraichir.

Moi : Heu, je crois que je vais aller voir comment va Jill ...

Ezarel : Aly ...

Moi : Je pense que j'irais voir Ykhar ensuite, pour lui demander des nouvelles du rapport et ...

Ezarel : Arrête ! Je pense qu'il faut qu'on discute tous les deux. De ça ... Tu m'as fais flipper !

Moi : Ouais, je comprends, je suis désolée ... Je ... On en parle plus tard d'accord ?

Ezarel : Je pense qu'on devrait en discuter maintenant ...

Je voulais esquiver le sujet, il voulait en parler maintenant, mais je ne suis pas prête à en discuter. 

Moi : Hum, je vais aller voir Eweleïn, j'ai quelque chose à lui demander ... Je n'en ai pas pour longtemps, on en reparle ce soir, ça te va ?

Ezarel : Aly ... Ne me fuis pas s'il te plait ! Parle-moi ...

Moi : Ce soir promis.

Je lui souris en essayant d'être la plus convaincante possible, lui dépose un baiser au coin de lèvres et le laisse dans ma chambre avant de partir en direction de l'infirmerie.

Je frappe quelques coups avant qu'Eweleïn m'invite à entrer.

Eweleïn : Oh Aly, quelle surprise. Ne me dis pas que ta gorge te fait encore mal ? Si ? Installe toi je vais regarder ça.

Moi : En fait Eweleïn, je viens pour tout autre chose.

Eweleïn : Quoi donc ?

Elle me fait signe de m'asseoir en face d'elle à son bureau, et non plus sur la table d'auscultation. 

Moi : D'abord, je dois savoir si, en tant qu'infirmière tu es tenue au secret médical.

Eweleïn : C'est-à-dire ?

Moi : Si je te dis quelques chose ? Tu dois garder le secret quoi qu'il arrive ?

Eweleïn : Hum oui oui, en principe oui, s'il n'y pas de danger pour toi ou les autres. Pourquoi cette question ?

Moi : Je vais t'expliquer, mais avant toute chose, j'ai besoin d'une feuille et d'un stylo s'il te plait. 

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