Une vie de Kwami

Chapitre 26: Les miracles, ça existent

J'ouvre les yeux et les referme aussitôt. Il y a trop de lumière ! Me tournant sur le côté, je les ouvre de nouveau et aperçois le maître en train de s'activer dans sa cuisine, qui ressemble davantage à un atelier. Je me redresse pour m'asseoir en tailleur. Ma tête me tourne. Impossible de me souvenir pourquoi je suis étendue par terre, ni de savoir qu'est-ce que je fais ici. Je prends ma tête dans mes mains et réfléchis. Non, rien. Je me lève avec une sensation de tournis et manque de trébucher en me prenant les pieds dans un tatami. Je crois que je vais rester encore un peu assise. Je scrute la pièce des yeux. Une petite bille rouge attire mon attention. Mes souvenirs reviennent d'un seul coup, tel un boulet de canon. Paniquée, je saute sur mes jambes avant de m'écrouler tel un phoque sur une banquise. Rien a faire, mon corps est trop engourdi pour que je tienne sur mes jambes. Alerté par le bruit, le vieil homme accoure dans la pièce pour m'aider à me relever :

"Tout va bien ?

-Ou-oui ça va.

-Que s'est-il passé, Tikki ? Il y a eu une lumière rouge puis tu t'es écroulée.

La tête encore dans le coton, il me faut plusieurs minutes pour comprendre ce qu'il veut dire. Minute. Tikki ?

"Maître, c'est Marinette."

Surpris et soulagé, le gardien me saisit fermement dans ses bras, se laissant aller aux larmes. Émue, je me laisse également aller aux larmes. J'ai eu tellement peur. Soudain, un fracas nous fait sursauter. La porte grande ouverte laisse place à une rouquine à lunette, complètement paniquée. Je m'approche à pas tremblant, avant de me jeter à son cou pour m'y accrocher fermement :

"Alya !!! Crie-je"

Je sens le corps de mon amie se raidir, puis se relâcher lentement, accompagné de soubresauts, sans doute de larmes de joie. J'ai vraiment cru, après avoir détruit le miraculous, que jamais plus je ne pourrai ni les revoir, ni les serrer dans mes bras à nouveau. J'enfoullis ma tête dans les cheveux de mon amie, tant pour cacher mes larmes qui ne cessent de couler que pour me persuader qu'il ne s'agit pas d'un rêve ou d'une dernière vision avant ma mort. Non, elle est bien réelle. Je l'entends murmurer d'une voie étranglée par l'émotion :

"C'est Ma... rinette.. elle ... elle est ..."

Sa phrase n'est pas fini que je sens la pression se resserrer autour de moi. Je relève doucement la tête et m'aperçois que Nino, Adrien et même Chloé, à sa manière, se sont joints pour un câlin collectif, chacun y allant de sa petite larme aux grands sanglots. La séance émotions terminée, un kwami noir posa la question qui brûlait toutes les lèvres :

"Et Tikki ?"

Me dégageant doucement de l'étreinte de mes amis, je ramasse la perle rouge resté au sol. Le cadeau de Tikki. À peine l'objet entre-t-il en contact avec ma peau qu'une puissante lumière s'en dégage pour former une demi-sphère rouge tâchée de noir. Je fais tourner quelques instants l'objet dans ma main, avant de le porter à mon oreille. À l'instant même, une petite boule rouge s'en échappe, attérrissant avec délicatesse au creu de mes mains. La petite créature s'étire comme réveillée d'un profond sommeil, et se fut une nouvelle effusion de joie. Tikki et moi étions belles et bien toujours vivantes, et en pleine forme.

Alya reste fermement agrippée à mon bras, comme si je pouvais disparaître d'une minute à l'autre. Après les effusions de joie, s'en suivit un véritable sermont :

" Mais qu'est-ce qui t'as pris de faire quelque chose d'aussi dangereux ! T'es consciente que tu aurais pu y laisser ta vie ! me reproche la rouquine.

-J'avoue ne pas avoir réellement réfléchis... mais quand je vous ai vu en danger, mon corps s'est mit à bouger tout seul. Mais tout est bien qui fini bien.