6-réseau associal-

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    Instagram. Ou la pire erreur de toute ma vie.

   J'ai créé mon compte dans l'espoir de créer une facette de moi sociable et intéressante. Je pensais ainsi pouvoir m'échapper de la réalité encore plus facilement qu'avec Jade. Les jours passaient, les photos se postaient, mais rien ne venait. Dans la cour j'entendais des histoires de garçons venant draguer les filles en message privé. Au fond de moi, j'avais envie d'essayer. Mais je n'attirais personne. Pas même sur les réseaux sociaux, qui étaient pour moi des réseaux asociaux, vu le désert de mon fil d'actualité. Je desespérais d'avoir un peu d'attention, juste assez pour me sentir légitime. Légitime de quoi? Peut-être de vivre, ou d'être une femme, simplement. Dans la tête d'une adolescente de 14 ans (dans la mienne du moins), une femme "parfaite" est toujours désirée, voire jalousée. Elle est belle et charismatique, a une vie sociale palpitante... bref, je n'étais pas cette femme parfaite.

   Malgré tout, je me pris au jeu. Poster des photos, liker celles des autres, m'indigner quand quelqu'un disait ne pas avoir Instagram ("Quoi?! Mais Insta' c'est la vie!")... quelle erreur.

   Puis un jour comme les autres, un message atterrit dans mon univers solitaire.

"Hey"

S'en suivit une conversation avec cet inconnu, où je lui expliquais que je ne parlais pas la même langue que lui. Mais après réflexion, je ne me débrouillais pas si mal en anglais. Pourquoi ne pas continuer à discuter?
  
   Au bout d'environ une semaine, il m'envoya un message enflammé me parlant d'amour, de lui et de moi. Je me rappelle avoir faiblement repoussé ses avances, sourire aux lèvres. Mais une semaine encore plus tard, il avait eu raison de moi. Il avait su manipuler ses mots pour que je tombe dans le piège. J'étais tombée amoureuse. Amoureuse d'un garçon bien plus âgé, ayant une heure de décalage horaire avec moi. Quelle erreur, cet amour.

T'es gouine?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant