Prisonnière

Chapitre 14

Cela fait maintenant deux mois que je suis arrivée chez les Avengers. Deux mois que je m'entraîne à fond, que je me lève plus tôt le matin, que je me couche plus tard le soir, pour parfaire un nouveau mouvement, étendre un peu plus mon pouvoir ou reprendre un combat que j'ai perdu sans comprendre. Ce matin c'est samedi. Il n'y a pas d’entrainement mais je vais tout de même chauffer mes muscles et améliorer mon agilité. J’ai beaucoup évolué ces deux derniers mois. Je me bats bien mieux, mon agilité déjà présente et mes réflexes ne cessent de se multiplier. Ma force croît aussi mais surtout grâce aux combats contre Steve qui m’aide beaucoup.
Une fois mon entraînement fini, je pars me détendre sous une douche bien chaude. J’enfile un pantalon de jogging tout doux et un gilet que je laisse ouvert. Je descends dans la salle commune et m’étale sur le canapé, trop fatiguée.
Soudain, la télé qui montrait un documentaire animalier s'éteint et se rallume en montrant ce coup ci, un gros plan sur l’horrible face de Distor.
Un frisson parcourt mon corps, Natasha et Rodey qui étaient venus là pour la même raison que moi sursautent. Rodey se jette sur son portable et appelle les autres pour qu’ils viennent. Pour l’instant, Distor ne fait que sourire. Il a l’air de nous voir tellement ses yeux fixent la caméra avec intensité. Tout le monde arrive en trombe dans la salle télé et personne ne parle. Tony pianote sur son portable, sûrement pour enregistrer ce qui se passe sur l’écran. Mais il ne se passe rien. Distor continue de sourire comme un idiot. L'attente est interminable. Je le connais assez pour le savoir capable de nous fixer pendant des heures.
-C’est bon vous êtes tous là ? demande Distor au bout de dix minutes d’inactivité. Je suis désolé pour l’attente mais je ne voulais pas que quelqu’un loupe ça. Bon je sais que vous attendez tous avec impatience ce que je vais vous dire alors je me lance. C’est d’abord à toi que je m’adresse Aliénor, ma petite chérie. Je sais que tu n’as pas très envie de rentrer à la maison mais je ne compte pas te laisser le choix. J’espère que tu as passé de belles vacances ces deux dernières années, à voyager tranquillement parce que c’est fini. Maintenant que tu as vu que le monde est rempli de merdes sans importance, tu vas pouvoir les écraser avec moi. Et vous tous qui prenez plaisir à regarder ma jolie tête, étant donné que vous m’empêchez d’atteindre mon but, je vous promets que je vais vous tuer, un par un. C’était prévu de toute manière, ne te sens pas coupable Aliénor chérie, ils me faisaient de l’ombre depuis un moment alors tôt ou tard, ils vont partir. Bon je vais vous laisser, j’ai plusieurs choses à faire. N’oublie pas petite chérie que je t’aurais même s’il faut remuer ciel et terre pour cela. Tu me connais assez bien pour savoir ce dont je suis capable. Bonne soirée et bonne semaine.

L’écran devient noir et un aigle royale apparaît. Distor est sûrement parti de l’écran, enfin je l’espère. Personne ne parle. Je ne lève même pas les yeux, trop peur de rencontrer des regards. Je ne cherche pas à savoir ce qu’ils ressentent ou ce qu’ils pensent. J’ai envie de recommencer cette journée et de l’arrêter quelques minutes avant que Distor apparaisse et qu’il foire tout. J’ai envie qu’il n’existe pas, qu’il ait choisi un autre jour pour dire ça.
Je me rends compte que tout l’équipe a tourné ses fauteuils de manière à ce que l’on puisse parler ensemble. Je relève ma tête et affronte le monde réel.
-Aliénor, m’interpelle Steve, je crois qu’il faut que l’on parle de certaines choses.
-Oui, je réponds timidement.
-Ecoute, je ne veux pas que tu penses que l’on va te laisser tomber, que c’est à cause de toi que l’on va risquer notre vie et tout ce que tu peux penser qui va dans ce genre là.
Son intonation laisse entendre qu’il sait que je vais y penser et il a raison. Mais je sais qu’en m'inquiétant je ne ferai pas avancer la lutte contre Distor. Alors je retiens toute la peur que j’ai pour eux et approuve d’un signe de tête.
-Il va falloir que l’on renforce la sécurité des bâtiments et que l’on se camoufle encore plus dans la nature, propose Tony. Ali, que penses tu qui pourrait l’arrêter ?
-La mort, je réponds simplement.
Devant leurs regards interrogatifs, je développe.
-Il veut votre mort, me laver le cerveau pour que je fasse partie de sa super armée et conquérir le monde. La seule chose qui peut l’empêcher d’agir est de le tuer, de tuer ses hommes de main, ses soldats et ses petits protégés.
-Mais il faudrait tuer Hydra en entier, conteste Rodey.
-Non parce que c’est une partie un peu détachée d’Hydra. Il faut juste tuer cette partie, j’explique.
-”juste”, relève Sam.
-Ecoutez, je sais que c'est compliqué. Pourquoi croyez vous que je fuis, c'est parce que les tuer est impossible pour moi toute seule. Mais avec vous … je pense que l’on a une chance de réussir.
-Ouais carrément, on est plus et on va te soutenir et tout, ça va être génial ! ajoute Sam.
-On parle quand même de tuer des gens, rappelle Steve.
-Oui et alors ? blague Natasha.
Je suis heureuse de savoir que je peux, une fois de plus, compter sur eux. On règle encore quelques détails puis on va manger.