Prisonnière

Chapitre 18

J’ouvre les yeux. Je suis dans une petite pièce sombre. Des murs en brique, une ampoule jaunâtre qui pend par un fil, des instruments chirurgicaux sur des étagères. Je ne sais pas où je suis. L’endroit m'est totalement inconnu. Je décide d'explorer l’endroit mais je n'y parviens pas. Des sangles en cuir attachées au lit me retiennent les poignets et les chevilles. Je remarque que j'ai de longues cicatrices sur les bras qui me font souffrir. Je ne comprends pas ce qu'il m’arrive. Je ne me souviens pas comment je suis arrivée là, comment sont apparues ces blessures, comment je m’appelle. Devant toutes ces questions sans réponse, je fonds en larmes. Je ne comprends rien à ce qui m'arrive, cet endroit sombre me fait peur, c'est peut-être un trafic d’organe. Mais on ne m’aurait pas taillé les bras. On m’a peut-être enlevé les os des bras, ça existe ça ? Je ne sais pas. Je tente de les faire bouger et c'est une victoire. Au moins j’ai toujours mes os. Mais pourquoi suis-je ici alors ? Prise d’une crise de panique, ma respiration s’accélère et mon corps tremble. J'ai de moins en moins d’air et commence à suffoquer. Soudain un homme entre dans la pièce avec empressement. Je tente un mouvement de recul par réflexe mais ils s’approche et dit:
-Ne t’inquiète pas, je ne veux pas te faire de mal. Laisse moi t’approcher.
Je le regarde avec interrogation, juge son attitude et me replace correctement sur mon lit toujours apeurée.
-C’est bien. Maintenant regarde moi … et respire doucement. Tu vas y arriver ... Prend une grande inspiration par le nez, puis souffle par la bouche … Voilà, c’est ça …
Je me concentre sur sa voix si douce et si apaisante. Sa technique me calme aussitôt. Je respire de mieux en mieux et deux minutes plus tard, l’incident est oublié.
-Ça va mieux ? me demande l’homme qui vient de me sauver la vie.
-Oui, j'acquiesce. Mais qu'est ce qu’il m’est arrivé ?
-Tu ne te souviens pas ?
-Non, je dis en secouant la tête. Et pourquoi j'ai ça ?je demande en secouant mes bras.
-J’avais peur que tu te blesses dans ton sommeil. Je vais te les enlever, maintenant qu’elles ne sont plus utiles.
Il s'exécute puis s'assoit sur une chaise et m’explique:
-Je t’ai retrouvée hier soir alors que je faisais une ronde dans la ville. Tu saignais de partout et tu semblais épuisée. Tu m’as expliqué que tu avais rencontré des gens qui t'avaient fait du mal, qui ont fait des expériences sur toi. Je t'ai amené ici et je t'ai soigné. Ici, c'est notre base secrète qui a été établie pour se protéger de ceux qui t’ont fait du mal. Il y a plusieurs personnes comme toi.
-Pourquoi ils ont fait des expériences sur moi ?
-Parce que tu as un pouvoir extraordinaire que personne n’a et ils le veulent.
J’avale toutes ces informations une par une. J'ai un pouvoir, des gens font des expériences sur moi pour l’avoir aussi.
-Merci de m’avoir sauvée heu, comment vous vous appelez ?
-Distor, mais tu peux me tutoyer.
-Merci Distor. Qui sont les gens qui nous veulent du mal ?
-Ils se font appeler les Avengers.
-Et pourquoi nous sommes là ? Parce que l'on pourrait avoir un lieu un peu … -je regarde la pièce- mieux, je termine.
-Nous sommes des vagabonds. Mais nous avons prévu une attaque de leur base principale pour les tuer ce soir.
-Les tuer ?
-Ils t'ont fait souffrir, il me rappelle en désignant mes bras.
-Oui tu as raison.
-Tes bras ne te font pas trop mal, il s'inquiète.
-Non ça va c'est supportable, mais je trouve que ça guérit très vite.
-C'est normal. Je vais t’apporter à manger et après je te présenterai les autres.
-Une dernière question, est ce qu’un jour je vais retrouver ma mémoire.
-Oui bien sûr, mais n’y pense pas trop elle reviendra toute seule.
-Ok merci.

Je suis prête. Je porte une super tenue toute noire et deux armes sont accrochées à chacune de mes cuisses. La fille vient me voir et me rassure. Elle est vraiment très sympa. Distor nous a expliqué le plan. Mon rôle sera de les déstabiliser et de les tuer en entrant pendant qu’ils seront occupés par les autres. Il m'a dit qu'en me voyant, ils perdront leurs moyens. Je monte avec eux dans leur camion et deux heures plus tard on arrive à une centaine de mètres de leur base. On marche dans la forêt. Il y a plein d’arbres. Ils se ressemble tous. Mais il y en a certains que je distingue. Comme le gros avec une branche très basse. J'ai une image qui revient dans ma tête.
-On va te laisser, tu continues tout droit et puis c'est bon.
-Ok merci, on se revoit à l’intérieur de toute manière.
-Oui.
Je m’éloigne du groupe et marche en direction de leur base. J'adopte une démarche douce pour éviter de ressentir des vibrations dans mes bras. Cette douleur, j'imagine de plus en plus ce que ça a dû être de ressentir ça. Le pire c'est que je devrais être en colère pour ce que j'ai subit. Je devrais être en colère contre eux. Les Avengers. Mais je ne le suis pas. J’essaie de me souvenir de ce moment de torture, je sais que ça va alimenter ma colère. Si je suis aussi puissante que Distor le dit, je pourrais les éliminer. Maintenant je cours vers le QG. J'ai plein de questions qui tournent dans ma tête et les Avengers sont les seuls obstacles à la vérité. J'aurais préféré prendre le temps de découvrir mon pouvoir, m’entraîner un peu même si je remarque que j'ai beaucoup de réflexe. Ma course est plus rapide que celle d’un être humain normal et j'évite les branches avec une incroyable habilité. La forêt disparaît soudain et je me retrouve face au QG. Je regarde le bâtiment en face de moi et suis attirée par la dernière petite fenêtre tout en haut. Je m'accroche au rebord de la fenêtre et grimpe. J’escalade les autres de la même manière jusqu'à la dernière. La colère s’élève en même temps que moi. Elle devient de plus en plus forte. Elle s’enroule autour de mon coeur et m’oppresse. Je la sens qui coule dans mes veines, qui alimente chacun de mes muscles. Je me souviens de la sensation de la lame qui passait dans ma peau. Je me souviens de la douleur de la brûlure sur mes côtes. Je donne un coup dans la fenêtre. Elle se brise en mille morceaux qui retombent avec un doux tintement sur le sol.J’entre dans ce qui ressemble à une chambre. Petite mais douillette. Je ne sais pas ce qui m’a attiré là. Sûrement le calme qui y règne malgré les petits bouts de verre sur le parquet. On croirait voir une chambre d’hôtel sauf que l'on voit bien que c’est habité. C'est calme et apaisant.
Mais je ne suis pas venue pour ça. Je suis venue pour cette colère qui avait été recouverte depuis les quelques minutes. Elle gonfle encore, me rend plus forte, plus impulsive aussi. Je m’avance pour sortir de cette pièce, pour aller les tuer, quand je suis retenue. La poignée ne veux pas s’ouvrir. Je force encore et encore mais impossible. Devant la résistance de la porte fermée, je tente de la faire tomber avec un coup de pied. Mais rien n’y fait. Je m’acharne sur elle, coups de pied, de poings, de genoux, avec de l'élan.