Chapitre 17

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On arrive dans une petite pièce, avec trois fauteuils en cuir noir et un tapis de la même couleur au centre. De la lumière sort de la grande fenêtre qui nous montre cette éternelle étendue de sable. L'employé nous demande de nous asseoir et nous prévient que son patron va mettre cinq minutes à venir. Il ferme la porte en bois et nous laisse seules.

-On attend Distor, j'informe dans le micro. Vous viendrez après quand on l'aura neutralisé.

-Il va falloir faire vite.

-Oui.

Dix minutes plus tard, personne n'est venu.

-Mais qu'est ce qu'il fait, je râle à cause du stress qui commence à venir. Si c'est un coup monté ?

-Non ils ne peuvent pas prévoir ça. Il doit sûrement prendre un peu plus de temps c'est tout.

-Je vais voir dans le couloir.

Je me dirige vers la porte pour sortir mais je n'arrive pas à l'ouvrir. Je force mais elle ne s'ouvre pas. Je tire tellement que la poignée me reste dans la main. Nat me regarde, inquiète. Je me baisse à la hauteur de la poignée disparue et vérifie que la fente entre la porte et l'encadrement ne montre pas le petit bout de métal qui signifierait que nous sommes enfermées.

-Alors, me demande Nat qui comprend ce que je regarde.

-On est enfermées. Ces connards nous ont enfermé. Viens, il faut que l'on défonce la porte.

Elle se lève mais retombe brutalement sur le sol, inconsciente. Mon sang ne fait qu'un tour. Pourquoi est-elle tombée ? Je me précipite vers elle pour savoir ce qui l'a fait tomber. Je vérifie d'abord son pouls et remarque alors une petite seringue. plantée dans son cou. "On est observées" je souffle à moi-même. Je me lève et tente de me calmer. Il faut que je sache pourquoi je suis encore debout et d'où provient la seringue ainsi que la caméra. Je fais glisser mes yeux dans tous les recoins une quinzaine de fois avant de découvrir une tête noire dans un vase. Je la prends et l'écrase entre mes doigts. Mon cœur bat de plus en plus vite si bien que je peux l'entendre. Je pose encore une fois mon pouce sur le poignet de Natasha pour m'assurer qu'elle est vivante. Leur but n'est pas de la tuer mais de la garder. Pour mon sort en revanche, je n'en sais rien. Il faut que je nous sorte d'ici. Je ne reçois pas de réponse de l'équipe donc je pense que Distor a fait brouiller le signal. Le dernier ordre étant d'attendre, je pense qu'ils ne viendront pas nous sauver tout de suite. Prise de colère pour ce monstre, je m'écrase sur la porte plusieurs fois, je donne des coups à m'en faire saigner les mains mais elle ne cède pas d'un millimètre ni d'une fissure. L'adrénaline me force à continuer de taper sur la porte. Je m'acharne dessus et cris. Alors que j'étais devant, la porte s'ouvre avec un grand fracas et me projette contre le mur en face. Je me relève mais un gros poing noir me frappe et me recouche. Je ne perds pas mes instincts pour autant et malgré la douleur dans le dos et à la tête, je roule sur le côté pour m'écarter et sortir de cette zone d'inconfort. La main noire me tire par la blouse que je porte encore et me plaque contre le mur. Je lève les yeux et vois Distor.

-Comment c'est possible, je m'étonne, surprise et paniquée. Tu n'étais pas si fort avant.

-La Black Lava fait des miracles ma chérie, il me répond avec un sourire de dégoût.

Il plante ses yeux dans les miens et j'y décèle tout le mal du monde. La terreur et le malheur règnent dans son paradis. Une violente douleur dans ma tête survient et c'est la dernière chose dont je me souviens.

Mes yeux s'ouvrent petit à petit sur un plafond noir. Lorsque je peux les ouvrir totalement, je tourne la tête et me relève péniblement à cause des grosses chaînes à mes poignets et à mes chevilles qui alourdissent mes mouvements. Je me souviens de tout ce qu'il s'est passé avant que je m'endorme. Le site de forage, l'employé, Distor, Natasha... Je ne sais pas comment elle va et m'inquiète. J'espère qu'il ne l'a pas tué mais je crains sérieusement qu'il l'ait fait étant donné son objectif. Une vague de douleur s'empare de moi. Quelques larmes que je m'autorise coulent sur mes joues. Je pense à tout ce que je leur ai apporté comme malheur. Cinq minutes. Puis j'arrête. Parce que ça ne va pas me permettre d'avancer et que ça m'empêche de réfléchir. Il faut que je sorte d'ici. La pièce est sombre, sans fenêtre -la seule source de lumière vient d'une ampoule à faible luminosité- et elle sent l'humidité et le renfermé. Je déduis que je suis dans une salle sous terre. Les murs en briques sont salement peints en blanc-jaune, tachés tout le bas de terre et plus haut de giclées de sang. Quelques étagères branlantes sont accrochées en face de moi. Des outils de torture sont posés dessus, prêt à servir. Mais le pire est le lit avec les sangles sur ma gauche, ce qui signifie tests et expériences. Je ne trouve pas de moyen de m'échapper mais j'ai une autre idée. J'ai compté énormément de base d'Hydra, mais des bases pour Distor, il n'y en a qu'une dizaine. Neuf exactement. Il n'y en a que deux que je n'ai pas visité. Celle en Russie, et une autre dans le sud des Etats-Unis. On doit sûrement être le lendemain de l'attaque donc je dois être dans celle aux Etats-Unis mais il faut que j'en sois sûre. Je m'avance pour aller taper sur la porte en fer devant moi, histoire de les prévenir que je suis réveillée mais les chaînes m'en empêchent. Je suis alors contrainte à rester assise, en attendant la venue de mes bourreaux. Mais le stress ne me permet pas de tenir en place et je fais des allers-retours pour me calmer, passer le temps.

PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant