Chapitre 20

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Du sang… des cris … du sang … la douleur. Je ne vois que ça, je ne ressens que ça. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de l'attaquer. Il a beaucoup plus de forces que moi. Je me retourne pour apercevoir le visage de Distor entre les coups. Il prend beaucoup de plaisir à me voir entre ses mains, sous ses poings. Ma tête me fait horriblement souffrir et m’empêche de réfléchir. Il faut que me sorte d’ici en vitesse avant de m’évanouir. Puis je repense à tout ce qu'il m'a fait subir. C'est pour cela que je me bats. Mais je me bats aussi pour autre chose. Une raison qui me tient à coeur. Mon pouvoir. C'est lui que Distor convoite, ce n'est pas moi. Mais c'est moi qui ait subi les coups. Je repense au scalpel de la veille, à la brûlure qui a pris place sur mes côtes. Ça ne peut plus durer, j’ai trop souffert. Il faut que je retrouve cette rage sanguinaire qui s’est calmée à cause de ses coups. Malheureusement, Distor n’est pas de cet avis. Il s’acharne sur moi, mon corps brûle. Son plaisir à me frapper, ma position très inconfortable, ma tête bourrée par ses coups, s’en est trop. Je n’ai pas besoin de penser à la rage pour qu’elle vienne. Il faut que je me concentre sur l’instant présent.
-Regarde tes amis mourir, il chuchote dans mon oreille en maintenant ma tête. La rage monte dans mon corps. Elle démarre du coeur, de la poitrine et gonfle, enfle dans mes bras et ma tête, dans mon ventre, mes cuisses, mes mollets, mes pieds, mes poings. Je remonte mes pieds sur son ventre et le pousse avec une force haineuse. Il atterrit quelques mètres plus loin.
-Tu veux que l’on rec…
Je ne cherche même plus à lui répondre. Je le frappe à tous les endroits possible avec une vitesse qu’il ne peut pas suivre. Toute la colère et la rage de mes années de fuite se déverse. Rien ne peut m’arrêter. Je n’ai plus la notion de ce qui est bien ou mal, de ce qu’il faut faire et ne pas faire ni même de ce dont j’ai le droit ou pas. Je ne suis plus consciente de ce que je fais. Ce sont mes émotions qui dirige mon corps, qui le contrôle et le commande. Ce sont elles qui frappent et battent à mort l’ordure en face de moi. Mon âme disparaît sous la quantité d’émotions qui se déchainent.
-Arrête, il supplit les yeux pleins de larmes.
Mais ses larmes sont inutiles. Je n'ai plus de compassion pour lui. Je n’ai plus de compassion pour personne. Je l’ignore et me sers de lui comme d’un sac de frappe. Il se protège avec ses bras mais je passe à travers.
-Toi qui veux la paix, pourquoi me faire tant de mal ? il demande avec un sourire maléfique voyant que la supplication n’a pas fonctionné. En plus, cela ne changera rien au sort de tes amis, il ajoute la bouche dégoulinante de sang.
Je m'interromps. Il a raison. Je suis en train de me transformer en monstre. J'ai pourtant des sentiments. Tout devient alors clair. Il veut que la rage me consume. Un passage éclair dans son esprit m’indique qu'il est heureux de m’avoir fait douter. Ses mots n'ont malheureusement pas eu le bon effet. S'il attendait que je le tue, il a gagné, s'il attendait que je perde mon humanité, il a perdu.
-Tu as raison, je vais éliminer le problème de la guerre.
Un sourire se dessine sur son visage. Mais de l'incompréhension arrive lorsqu’il me voit enlever les fourreaux de mes poignards attachés dans mon dos. Je l’attache avec les lanières de cuir contre l'arbre le plus proche.
-Mais qu’est ce que tu fais ? il demande soudain moins souriant.
Je me tourne et réunis toute la peur que j'ai en moi. Chaque petit moment qui m'a fait peur dans ma vie. Le moment ou j'ai vu pour la première fois Distor, celui en Russie où j'avais peur de sa venue. Tous les moments où j'avais peur de sa venue en fait. Je regarde la scène avec attention et ajoute toutes les fois où j'ai eu peur pour eux. Comme maintenant, Wanda qui peine à bouger ses bras, Steve est à terre, Nat maintenue par plusieurs pieuvres, Sam attiré vers le bas par d’autres qui s’accroche à lui, Vision dépassé et Tony sans son casque. Je ramasse toute cette peur et ouvre la bouche pour prononcer un mot.
-Arrêtez !
Je hurle ce mot et le laisse vibrer dans les airs. Il parcourt l’esprit de chaque agent et les arrête instantanément. L’émotion les submerge et ils s’enfuient. La plupart hurlent, d’autres se contentent de courir à toute vitesse. Les Avengers se relève épuisés et choqués.
-Tu as perdu Distor. Jamais tu ne dominera le monde et jamais tu ne me transformera en monstre sans coeur comme toi, je crache.
Alors je plante alors mon poignard dans son coeur. Il suffoque pendant plusieurs secondes.
-Regarde ton échec une dernière fois avant de mourir, je lui chuchote.
Alors qu’il allait répliquer, son corps se fige.
L’équipe se relève et se rapproche pendant que je détache le cadavre de Distor.

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