Chapitre 14 - Evelys

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Je suis réveillée par les hurlements de ma meilleure amie qui mérite que je l'étouffe avec mon oreiller. Et encore cette mort serait trop lente pour elle. Bordel ! Qu'est-ce qu'il lui prend de beugler comme ça, un dimanche matin ? On attend personne ! Du moins pas à ma connaissance.

Je m'extirpe de ma couette, enfile un jogging ainsi qu'un vieux sweat. J'attache mes cheveux dans un chignon désordonné, rejoins le salon où les cris se font de plus en plus fort.

- Bordel Athénaïs, si tu ne la fermes pas, je t'étouffe avec la télécommande de la télévision, crié-je à mon tour.

Enfin le calme. Je contemple l'heure sur l'horloge et râle qu'il n'est que 9 h30. Je ne prête pas attention à ce qui se passe dans le salon et file dans la cuisine me servir mon café, ce magnifique breuvage brun qui me rend folle et plus sociable. De retour dans la pièce, on pourrait entendre les mouches voler tellement c'est tendu. Je relève la tête de ma tasse et lâche un cri strident en voyant qui se trouve assis près de moi.

- Bonjour à toi aussi Evelys, me salue Kieran.

Merde ! Comment j'ai pu oublier que le cousin de Naïs débarquait à l'appartement.

Une minute papillon ! Il devait arriver cette semaine et non ce week-end mais qu'est-ce qu'il fiche là ?

- Kieran, on t'attendait dans la semaine, dis-je sarcastiquement

- Evelys, s'écrie Naïs.

Ben quoi ! J'ai horreur de me faire réveiller un dimanche matin par les cris. Je l'accorde, je suis un tantinet sur les nerfs suite aux événements qui ont lieu dans ma vie en ce moment. Je ne sais plus trop qu'en penser.

L'abcès qui a éclaté entre nous ne peut que faire revenir notre « relation » sur de bonnes bases... ou pas. Que c'est compliqué tous ces sentiments qui se mélangent ? Moi qui le rendait responsable de mon malheur. J'étais bien loin de m'imaginer l'horreur qu'il a dû vivre en me perdant puis Elyas.

Mon dieu Elyas. Cet homme était pour moi une deuxième figure paternelle toujours présent dans les bons comme les mauvais moments. Mon père est formidable mais j'avais cette petite complicité avec cet homme qui m'a vu petite fille puis adolescente. J'aurais tellement aimé qu'il voit la femme que je suis devenue. Je sens de l'humidité sur mes mains et me rends compte seulement que je pleure.

Sous le choc de la révélation d'hier soir, je ne m'en suis pas aperçue, trop prise à nous déchirer. Merde, merde, merde, Elyas. Une crise de larmes me prend soudainement. On m'enlève ma tasse et des bras m'enveloppent dans une étreinte réconfortante.

- Evie, tu m'inquiètes. Que se passe-t-il ? S'enquiert Naïs.

Toute la colère que j'avais contre le réveil de ce matin se dissipe et je la serre chaleureuse.

- Souvent, elles sont passées dans mon lit avant qu'elles ne pleurent en me revoyant, dit Kieran

- Bordel Kier, tu n'as pas fini avec tes vannes débiles. Tu vois bien qu'elle ne pleure pas pour toi. Ma puce dis- moi, tu veux que je fracasse la gueule à qui ? Notre patron ? Sa femme ? Leur marmot, s'il en a ? Dis-moi et je le ferai.

- Avec ta force de minus, tu ne ferais pas de mal à une simple mouche, réplique Kieran.

- Ferme la sinon je te castre avec cette foutue cuillère, le menace-t-elle.

Toujours blottie dans les bras de ma meilleure amie, je pouffe de rire suite à leur échange qui en surprendrait plus d'un. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Toujours là dans les bons comme les mauvais moments.

Dangerous Revelation : tome 1  (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant