Chapitre 7

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Laura

Je sors de mon cours de sport, avec le plus fou des professeurs, Monsieur Alberto, rien que son nom est drôle.
Je croise Thomas qui séchait le cours. Le prof le déteste, vas savoir pourquoi, il est complètement timbré !
J'allais demander à Thomas si il venait en colle tout à l'heure mais je crois que c'est sa routine du soir maintenant. Il est collé tous les jours, sans exception, sauf quand il est renvoyer du collège, évidemment.
Il vient me voir.

- Alors comme ça la petite Laura va me tenir compagnie ce soir ?

- Ouais ! T'as fais les avions ?

- Ahah ! Nan j'ai oublié !

Je hausse les épaules.

- Tant pis.

- Et tu sais qui va surveiller la perm ?

- Nan.

- C'est Alberto. Je pense qu'on peut signer mon arrêt de mort !

Il fait semblant de s'étrangler et je ris.

- Sinon on sèche la colle ?

- Treeeeees bonne idée ! Je tiens pas spécialement à mourir aujourd'hui.

- Ouais. Et on ira où ?

- Eh bien Mademoiselle.

Il met son bras derrière mes épaules et m'emmène voir toutes les cachettes où on pourra aller.

Avec Thomas, on s'est cachés derrière un buisson. J'allume mon téléphone : 17:15. La colle finit dans quinze minutes.

- Tu sais quoi Laura ?

- Nan.

- J'ai réfléchi et j'en ai marre d'aller en colle tous les jours.

Je rigole.

- Par ce que t'es en colle là ?

- Tais-toi.

Je lève les mains en l'air en riant.

- Ok !

- Nan mais sérieusement. J'ai pensé à devenir un bon élève. Ça prendra du temps mais je vais y arriver !

- Ahah ! Tu me fais marcher hein ?

Le temps d'une seconde il paraît triste et d'un coup il se met à rire.

- Ouais ouais, c'était drôle quand même ?

- Ouais !

On se regarde dans les yeux pendant un long moment. C'est vrai qui est plutôt pas mal. Avec ses yeux marrons, ses beaux cheveux blonds en bataille et son petit sourire à tomber. Il a toujours eu pleins de filles à ses pieds, mais moi, non merci. Je préfère être seule dans ma vie, libre et autonome. Dehors il fait presque nuit.
Je me demande à quoi il pense.

Il s'approche de moi et je l'entends respirer. Il m'embrasse, je ne le repousse pas.
Il recule et après un long silence, je continue.

- T'avait pas une petite copine ?

- Nan mais, maintenant oui.

Sa remarque me mets en colère mais je me calme.

- Désolée, mais je préfère en rester là, à demain.

Et je le plante ici, tout seul.
C'est vrai que j'y suis peut-être allée un peu fort... Mais je n'aime pas passer pour une fille facile. Et Thomas n'est pas mon genre.

Toute la soirée, je repense à ce qu'il s'est passé. Je n'arrive pas à virer Thomas de mes pensées. Mais je ne l'aime pas, enfin je crois.
Et ce baiser n'avait pas d'importance, n'est-ce pas ?
Quelqu'un toque à la porte de ma chambre.

- Oui ?

Mon père ouvre la porte avec son petit sourire habituel.

- Je viens de recevoir un appel de ton collège.

D'un coup j'ai peur. À tous les coups ils ont appelé pour tout lui dire ; les heures de colle, les mots négatifs, tous mes retards...
Mais je me rassure en me rappelant qu'il sourit toujours.

- Ils m'ont dit que tu devras passer voir la psychologue demain matin. Je ne sais pas pourquoi mais ils ont dit que beaucoup de gens étaient dans le même cas. Tu me répèteras ce que la psy t'auras dit.

- Ok !

Il s'en va et referme la porte derrière lui.
Je comprends rien du tout. Surtout que la psy du collège est en congé maternité. Je pense qu'ils ont du la remplacer et que la nouvelle veut faire connaissance avec certains élèves. Mais pourquoi moi ?
Soit c'est pour m'engueuler à cause de mon comportement, soit c'est pour me féliciter de quelque chose. J'opte pour la première solution.
Conclusion : je n'irai pas à ce rendez-vous !

La vie en doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant