L'ALPHA ROYAL ET L'OMÉGA INNOCENT Vol.1

XXXV.

Bonjour ♥️

Petite nouvelle, le tome 1 fera 40 chapitres ! Comme pour L'ALPHA SUPRÊME ET L'OMÉGA INSOUMIS
♥️

*Chapitre écrit en juillet 2018, corriger en janvier 2020

***

Je ne m’étais pas préparé à un tel rejet de sa part. Muglerina me repoussa et hurla quand je posais mes mains sur lui. Plus d'une fois, il ameuta le palais. Mais je comprenais parfaitement sa position. Tous les jours, le guérisseur venait pour l’aider à prendre son traitement et des tranquillisants. Muglerina devait se reposer car il manquait cruellement de force dans les jambes.

Je repensais à son geste. Il était prêt à se suicider pour trouver le chemin de la paix. Cela me détruisait parce que je me sentais incompris.

Je reconnaissais être responsable de ce qui était arrivé à ses jambes, c’était indéniable. Néanmoins, j’étais le seul à essayer de le comprendre. Muglerina ne portait pas d'attentions particulières à ma nature de sang pur et cela me faisait mal. J'avais l'impression de vivre une relation à sens unique.

—Hm ? Soupira le médecin qui examina l’Oméga.

Je gardais mes distances pour que Muglerina puisse rester concentré pendant la séance. Grâce à mon sang, il avait récupéré grandement. Sur son cou, il ne restait qu’une vilaine cicatrice que je serais seul à pouvoir voir.

— Quoi ? L'interrogeais-je ?

De nature impatiente, je tapais du pied pour passer mes nerfs.

—Je ne m’attendais pas à ça. M’autorisez vous a poussé mon diagnostic un peu plus loin pour vérifier si je ne me trompe pas ?

Il semblait tenir quelque chose qui m’échappa. Bien que cette idée de tripoter son corps sous mes yeux me déplaisait, je lui donnais mon accord.

Il porta alors ses mains sur lui un peu partout. Muglerina sursauta de surprise en fermant les yeux fortement, se tendant. En général, les guérisseurs évitaient d’employer la magie sur les omégas pour ne pas les brusquer. Il utilisa simplement son expérience et ses mains pour travailler Muglerina, et son instinct pour diagnostiquer mon compagnon. J'allais devoir regagner sa confiance. Mais pour l’heure, l’examiner était notre priorité. Le guérisseur s’attarda particulièrement sur son ventre, touchant sa peau par moment d'une manière très… indescriptible et irritable. Oh diable les formalités, je le saisis par le poignet pour qu'il n'aille pas plus loin.

—Je pense que vous avez assez touché son corps, vous ne croyez pas ? Signalais-je.

Le guérisseur qui n’était clairement pas un guerrier prit légèrement peur avant de contrôler ses émotions et de me répondre avec un naturel déconcertant :

— Il est enceint, votre Majesté.

Ma première réaction fut d’éclater de rire. Si le médecin s’offusqua de mon attitude, Muglerina me comprit. J’étais nerveux. Nerveux car cela me tombait dessus comme une bombe venant d'un canon. Le choc destructeur n’épargna pas mon être qui se retrouva complètement retourné.

Je ne comprenais pas, j’étais certains qu'il prenait ces pilules.

—Comment est-ce possible ?

Albert l’avait simplement embrassé. Enfin j’espérais. Mais je connaissais mon compagnon, il était mon opposé. Les adultères, il était tout simplement incapable d'en commettre.

— Vous êtes un sang pur. Votre lignée est puissante. Vous êtes un Alpha d'exception et votre semence l'est tout autant que votre sang.

Muglerina se redressa du lit en caressant son ventre.

— J-Je sens sa présence, mon roi !

Il était complètement perturbé par cette idée. Muglerina ne savait pas comment réagir et laissa ses émotions prendre le dessus. Il fondit en larmes en chuchotant à plusieurs reprises : non, impossible… comme si c’était regrettable d’être dans cet état.

—Les pilules ne sont pas fiables, Majesté.
—QUOI !? Tapais-je contre le mur, formant un impact profond dans la pierre.

Muglerina continua de pleurer pendant que le médecin chercha quelque chose dans son sac en tissu pour en sortir une poudre blanche.

—C'est le seul moyen pour votre compagnon de ne pas tomber enceint, mais elle a des effets secondaires important pour votre corps, Majesté. Les pilules marchent contre ceux qui ne vous sont pas destinés. Mais le seigneur Muglerina est différent.

Voilà donc encore un aspect de notre lien que je ne connaissais pas.

—Mais la bonne nouvelle c'est que cet enfant est un alpha.

Muglerina se crispa aux mots du médecin, comprenant ce que cela signifiait.

Mettre au monde un bébé de cette nature n’était pas sans douleur. Si la grossesse durait moins longtemps que celle d'un oméga, les alphas se nourrissaient de la chair de leur mère en dévorant à l'intérieur. Mais si les omégas avaient la capacité à se régénérer, Muglerina pas. Et tout l’enjeu résidait là.

Néanmoins, je fus rassuré par cette annonce. Il était inconcevable d'avoir un oméga en héritier et je n'aurai pas hésité à me débarrasser de cet enfant s'il n'avait pas été un alpha. J'en avais déjà un à mes cotés, et c'était déjà bien compliqué.

— Il vous faudra donner votre sang à votre compagnon pour qu'il survivre. C'est la seule solution pour le préserver d'une mort certaine. Mais cela ne permet en aucun cas de garantir sa survie non plus.

Un oméga qui buvait du sang comme un alpha ? C’était ironique et déstabilisant. J’étais troublé parce que pour survivre, il allait devoir s'en remettre à moi.

—De toute façon, l'avortement le tuerait.

Oui, je le savais. Muglerina était beaucoup trop faible pour supporter une telle manipulation. Fort heureusement, cet enfant était un alpha. Il n'aurait donc aucun mal à reprendre le trône le moment venu. Et j’avais déjà une petite idée de prénom pour lui.

Je vins m'assoir à côté de Muglerina qui cessa de pleurer en sentant ma présence. Notre amour nous tuait mais nous empêchait de nous séparer. Notre lien était malsain. Mais nous ne pouvions rien y faire. Il continuerait à souffrir en restant à mes cotés. Je me contentais de rester près de lui, sans l’observer. Simplement lui montrer qu'en un sens, je lui étais dévoué et que j'allais l'aider à vivre sa grossesse.