Chapitre 23 : La poursuite

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La vitesse est telle qu'elle m'empêche presque de respirer. Isis hurle à travers le vent :
- On retourne au camp. Ça ne sert à rien de tenter de les en éloigner, je suis certaine que beaucoup d'autres soldats sont en ce moment même en train de parcourir la forêt. La seule chose à faire est de prévenir les autres et partir le plus vite possible.

J'ai l'impression d'être un lièvre poursuivi par une meute de chiens sauvages. Tous ceux qui étaient auparavant sous mes ordres veulent désormais me tuer. C'est effrayant à dire mais c'est la vérité... Je rebondis durement lorsque notre animal esquive un tronc couché sur le sol en sautant par-dessus. Sa respiration est saccadée et il semble épuisé.

Mais nos vies dépendent de lui, et il semble bien le savoir.

Je me retourne, pour voir où se trouve nos poursuivants. Ils sont dix. Dix soldats, dix Maokas. Vingt menaces de mort.

Soudainement, un oiseau referme son bec tranchant à quelques centimètres de mon visage, coupant une mèche de cheveux. Je reprends nerveusement ma place et encourage notre monture, qui accélère encore. Je jette un regard en arrière. Les Maokas ont légèrement ralenti, et nous les distançons de quelques foulées. Nous n'aurons pas beaucoup de temps pour prévenir le reste du groupe avant l'arrivée des soldats... Nous ne savons même pas où aller pour être en sécurité. J'espère que Lory aura une idée.

J'évite une branche de justesse et la renvoie sur le soldat le plus proche de nous, qui tombe de sa monture. Celle-ci s'enfuit en glapissant. J'aimerais pouvoir dire que je n'ai pas peur, mais ce serait le plus grand mensonge de ma vie.

Je n'ai éliminé qu'un seul soldat sur la dizaine qui nous poursuit. Il faut absolument que je parvienne à en faire tomber le plus possible. J'attrape une poignée d'orties en grimaçant et la lance sur un Maoka, qui fait un bond et éjecte son cavalier au milieu du chemin. Plus que huit.

Deux autre énormes oiseaux sont surpris par cette chute et s'agitent, faisant s'envoler les soldats sur leurs dos. Plus que six.

Je me retourne pour me mettre face à eux. Un volatile aux plumes bleu s'approche un peu trop près de nous. Je tente de me mettre à genoux, mais la vitesse de la course me déséquilibre, et je me rattrape de justesse grâce à une poignée de fourrure touffue. Le Maoka s'est maintenant tellement rapproché que je pourrais toucher son bec rien qu'en tendant le bras. Ou la jambe.

C'est ce que je fais, en envoyant rapidement mon pied dans le bec de l'oiseau. Il lève la tête et son soldat se retrouve rapidement entre les hautes herbes. Nous arrivons bientôt, et encore cinq soldats sont à nos trousses.

Isis doit se concentrer pour que l'ours nous mène au bon endroit et ne peut actuellement rien faire d'autre, Oren pourrait bien en éliminer quelque uns, mais il est encore très faible. Lory ne pourrait blesser personne avec son pouvoir de guérison. Et Elia... est sûrement assez féroce pour décimer une armée, mais mieux vaut ne pas prendre de risques, ils sont peut-être déjà en plein combat avec quelque patrouille...

Il faut que je trouve un moyen d'empêcher ces monstres d'arriver au camp. Il n'y a plus d'orties, et ils n'y a aucun soldat assez proche de moi pour que je puisse le frapper. Enfin... aucun, sauf ce soldat qui vient de brandir son épée à quelques centimètres. Je me jette au cou de son Maoka. J'envoie mes jambes par-dessus la nuque de l'oiseau, et me retrouve assise face au soldat. Un coup de poing maladroit le fait basculer sur le sol. Plus que quatre.

Je lance ma monture sur le reste de nos poursuivants. Les autres oiseaux aux yeux blancs trébuchent et tombent en essayant de m'éviter, aucun soldat ne parvient à rester assis et ils se retrouvent tous couchés sur le sol. Zéro. Plus de soldats. Elia est définitivement un bon professeur.

Valandia. T1_MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant