Chapitre 5 : La bataille

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- Mais que se passe-t-il ?

Isis me pousse à l'intérieur d'une tente sans répondre à ma question. A peine une seconde plus tard, un cri retentit à quelques mètres de nous, derrière les rideaux de la tente. Alors que je deviens encore plus pâle, Isis semble parfaitement calme.

- Assis-toi, je vais soigner tes blessures de l'entraînement.

Je lui obéis et elle sort des herbes médicinales.

- Isis, qu'est-ce que... c'était ?

- Un cri de guerre.

Elle lâche ces mots comme la plus simple des évidences, ne paniquant pas le moins du monde. Elle ne bouge même pas. Cependant, une question persiste :

- Mais de qui ?

Ma voix est presque recouverte par les cris d'attaque, ou de souffrance, pourtant elle semble ne pas y faire attention :

- Des soldats. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu d'attaque....

- Mais on ne peut pas laisser Oren seul face à ces hommes !

- Elia est en train de se battre avec eux, Oren ne fait qu'assurer ses arrières.

- Toute seule ? Mais elle va y laisser sa peau !

- Inquiète-toi plutôt pour les soldats.

- Ils ont quelque chose contre vous ?

- Non. Mais de temps en temps, une patrouille tombe sur notre camp. Alors ils essayent de nous capturer pour nous ramener au palais. Ils n'aiment pas les... «sauvages».

- Et comment y échappez-vous ? Ils sont pourtant entraînés, et...

- On les tue.

Je reste sans voix. La jeune fille si calme et douce vient vraiment de me dire qu'elle assassine des hommes, sans broncher. Face à mon air abasourdi, elle tente de s'expliquer :

- C'est le prix pour notre liberté. Je n'aime pas tuer, mais nous n'avons pas le choix.

Je ne réponds pas, alors que tous mes sens restent fixés sur ce qui ce passe derrière la toile de tente. Des hurlements, des armes qui s'entrechoquent, des gens qui s'affrontent dans un combat à mort. Un appel retenti, la voix d'Oren :

- Isis, c'est fini, ils étaient deux.

Aucune forme de peur n'apparaît dans sa voix, il est complétement calme. A peine une seconde plus tard, un cri rauque retenti. Un cri de victoire cette fois. Isis sort alors, et, de longues secondes plus tard, je me risque à me laisser porter par mes jambes tremblantes pour la rejoindre. Je n'aurais pas dû. En sortant de la tente, je ne vois rien d'autre que ce liquide écarlate qui recouvre tout. Deux corps sont sur le sol. Du sang recouvre chaque parcelle d'herbe. Ce lieu est devenu un champ de bataille. Et un cimetière. Je relève les yeux pour faire face à ceux qui ont massacré ces soldats. Je sais que c'était pour leur liberté. Je sais qu'ils n'avaient pas le choix. Mais un seul mot résonne en moi alors que je redresse la tête. Monstres.
- Voilà tout notre groupe.

Mais ma surprise face aux combattants fut plus forte que cette impression. Je m'attendais à un groupe puissant, fort, soudé. Je m'attendais à ce qu'ils soient nombreux, pour avoir pu survivre dans la nature. Pourtant, devant moi, une seule personne est couverte d'un sang qui n'est pas le sien. Elle est entourée de personnes armées. Ils se tiennent droits et fiers. Quatre. Ils sont quatre.

Il y a les Jumeaux Méridians et Elia, accompagnés d'une femme plus âgée, qui s'adresse à Isis :

- C'est la gamine que l'on a recueillie ?

Valandia. T1_MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant