Chapitre 1: Premiers pas

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Mo'at n'a pas voulu être Tsahik mais, c'était cela, ou renoncer à son amour pour Eytukan. Eywa en avait décidé ainsi. Elle avait donc suivi la formation de Tsahik jusqu'à la mort de la mère de son partenaire, Talxyn, partie rejoindre leur déesse dans son sommeil. Eytukan, lui, suivait sa formation de chef.

La future Tsahik était déjà mère de deux filles, qu'elle a mises au monde. Elle nomma son ainée de six ans, Sylwnanin, et sa cadette, Neytiri, qui était à sa deuxième année. Elle avait jusqu'au prochain levée du soleil, avant de prendre ses fonctions de Tsahik. Mo'at décida alors de chasser des Métabêtes, avec un groupe de trois saronyus (chasseurs) sur leurs Ikrans.

Mais au moment de trouver leurs proies, ils entendirent, loin à l'est de leurs positions, des bruits d'explosions. Elle pensait tout d'abord au Peuple du Ciel. Qu'est ce qu'il attaquait ? Ou plutôt qui ?

Mo'at: Ayoeng sweylu omilvun fwalen (On doit savoir ce qui se passe)
Taronyu 1: Srane ma Tsahik. Slä oeng kisya. Nga lu nihwang lestrantena fpi olo sngeyä. (Oui Tsahik, mais nous iront seuls. Vous êtes bien trop importante pour notre tribu).

Mais Mo'at ne l'écouta pas et mit son Ikran en direction de l'endroit d'où provenait le bruit, bientôt suivie par ses compagnons de route. Ils mirent du temps avant d'atteindre leurs destinations. Dans ce qui était autrefois un village peuplé par un clan, il ne restait que des incendies, consommant la végétation autour d'elle .Ils distinguèrent les cadavres de Pa'lis, des Ikrans et des membres du Peuple. D'après ce qu'ils purent observer de leurs positions, certains étaient couverts de trous rouges situés au corps ou à la tête. D'autres portaient de graves traces de brûlures ou étaient noircis.
Au loin, on peut voir un arbre gigantesque en flamme, renforçant l'aspect tragique de la scène.

Taronyu 2:Pesu soli tsa'u ?(Qui a fait cela ?)
Mo'at: Aystupe Kawnglanä pak! ( des personnes malveillants)

Ils atterrirent devant ce vestige, la colère dans leurs regards. Et là, ils écarquillèrent leurs yeux d'horreur en voyant la terrible scène devant eux.
Le spectacle des cadavres empilés, donnait un aspect plus macabre et organisé à la scène. Parmi les corps, ils ont pu remarqué certains appartenant à des enfants, ou à des personnes d'un certain âge. Ce détail alimentait davantage la rage naissante dans le cœur des indigènes.

Plus loin, ils distinguèrent les robots ayant des vitres brisées et des êtres de petites tailles n'ayant soit plus de tête, soit le corps tranché en deux ou ayant des entailles de la taille d'une lame d'indigène.

Contrairement aux cadavres de leurs frères et sœurs, ceux-ci étaient dispersés dans plusieurs recoins du terrain devant le Kelutral. Cette observation confirmait leurs soupçons et fit davantage grandir la rancœur en eux.

Mo'at, en serrant les dents de rage: Tawä haxpxitu pak !( Le Peuple du Ciel ! )
Taronyu 1: Tsa-hey ! ayoeng tsasypang faywrrtep pak ! ( Nous tuerons ces démons!)

La future Tsahik partageait ce sentiment terrible, mais elle savait qu'attaquer ce peuple serait du suicide, en raison de la supériorité de leurs armes et de leurs armures.

Mo'at: Pxoeng zene omilvun fiolo' fpi tslam fwa foltem (Nous devons savoir qui était ce clan pour comprendre ce qui s'est passé).

Taronyu 2: Tsaw lu ftuäng ! Sawtute skola'a fiolo ! (C'est simple, les Sawtute ont décimé ce clan !)

Mo'at: Srane. Slä tsalu lekin fpi leioae si smuktu sneyä. (Oui. Mais c'est nécessaire pour honorer nos frères et soeurs.)

Tout à coup, ils entendirent un cri, semblable à celle d'un nourrisson.

Taronyu 2: atemrey'aw ! (Un survivant !)
Taronyu 1: Fu 'awe . (Ou une)

En suivant les cris venant de leur droite, ils sortirent des ruines de l'ancien village. Ils marchèrent jusqu'à trouver, sur le chemin, une femme portant les lanières en cuir, troués de part en part par des balles et en partie, brûlée au visage.

Les fils du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant