Chapitre 34

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P a r t i e t r e n t e - q u a t r e


« On rencontre quelques fois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter. »


Huit mois avaient passés depuis le jour où Alexie avait annoncé à Zayn qu'elle portait son enfant. Huit mois de douleurs et de joies. Huit mois qui n'avaient été facile pour personne. Huit mois où il avait fallu éviter à tout prix les questions et les photos des journalistes. Huit mois où Zayn était sorti en pleine nuit pour acheter diverses cochonneries, divers fruits. Alexie savait à quel point il avait été fort, à quel point il s'était assuré qu'elle aille pour le mieux. 

[...]

- Aaaie ... C'est impossible de bouger autant. Je crois que cet enfant ne se rend pas compte d'où il est.
- Il te montre qu'il est là, rigolait Zayn en caressant le ventre de son amoureuse. Je sens que cet enfant sera parfait.
- Je sens que je vais mourir s'il ne sort pas très vite de mon ventre !

Alexie n'y tenait plus. Elle ne supportait plus les bouffées de chaleur, les changements d'humeur, les positions inconfortables durant la nuit, le fait de toujours devoir réveiller Zayn, les envies d'aller au toilettes toutes les trois minutes ... Un ras-le-bol généralisé, qui ne diminuait pas. Une peur panique, peut-être, de devenir parents à seulement une vingtaine d'années ...

- Et si je n'y arrivais pas ? Je veux dire, et si je détruisais la vie de cet enfant ? Si je n'étais pas capable de prendre une décision responsable ? Imagine que ce que je choisis pour cet enfant n'est pas ce qu'il faut ? Il y a tellement de choses sur lesquelles je peux me tromper ... Imagine qu'on lui donne un prénom qui ne lui convient pas, imagine qu'on le met dans une école qui n'est pas la bonne ? Et si il devient un petit délinquant ? Si il finit en prison ? Je me sentirais coupable pour le reste de ma vie. Je serais la seule fautive, juste parce que UN jour, un seul, dans ma vie, j'ai pas assuré ? Juste parce que ce jour-là, j'ai pas pu avorter ...
- Je t'interdis de dire ça ! Jamais un seul instant tu n'as pas fait ce qu'il fallait. Tu y arriveras, car je serais toujours à tes côtés. Il faut les faire, ces choix, dans la vie. Même si on pense qu'ils ne sont pas bons, même si on pense qu'ils peuvent faire mal. Il faut les faire. Car cet enfant ne pourra pas les faire seul. Nous serons la seule chose qu'il aura. La seule certitude qu'il aura, c'est que nous l'aimerons. Car oui, nous l'aimerons. Et je l'aimerais autant que je t'ai aimé. Autant que je t'aime. Et tu pourras bien l'appeler ... Poubelle ! Ou même, Table ! Je m'en fiche ! Cet enfant sera magnifique, il sera parfait. Et tu sais comment je le sais ? Parce que tu es magnifique. Ce bébé sera le plus chanceux de la planète d'avoir une mère comme toi.
- Et un père comme toi ...
- Non, c'est toi qui fait tout le travail. Je t'assure que jamais je me suis senti aussi fier d'avoir une petite-amie comme toi. Tu sais, je te l'ai jamais dit, parce que tu étais pas en état de voyager ... Mais, ma mère était tellement heureuse que ce soit toi qui porte mon enfant. Elle s'est mise à pleurer au téléphone. D'ailleurs, j'aimerais qu'elle puisse venir pour le jour de l'accouchement ...

Elle acquiesçait. Bien sûr qu'elle voulait que Madame Malik soit présente. C'était un peu comme sa mère en l'absence de celle-ci. 

[...]

Alexie s'était rendue au match de son frère. C'était l'un des rares moments en dehors de la maison qu'elle s'autorisait. Ce soir, son frère avait besoin de soutien. Elle avait donc retrouvé avec plaisir son siège habituel dans sa tribune habituelle. Personne ne s'asseyait sur son siège, même lorsqu'elle était absente. Elle faisait très peu de caprices, mais elle tenait à celui-ci.

Le match avait commencé depuis vingt bonnes minutes, quand son frère accéléra pour attraper le ballon que l'un de ses partenaires lui envoyait. Il entreprit son accélération vers le but, cherchant toujours à défier ses limites corporelles. Il accélérait toujours plus, frôlant la vitesse du son. Il frappa dans le ballon, qui finit par s'écraser au fond du but, tournant encore sur lui-même sans pour autant avoir touché le sol. Alexie se levait de joie, malgré son corps imposant. Elle hurlait. 

Soudain, énorme silence dans le stade. Alexie n'avait jamais entendu un stade si silencieux, malgré les heures qu'elle y avait passé, seule. Chaque supporter se taisait, surveillant les réactions du joueur demeurant au sol. En effet, Fernando s'était effondré dans la surface de réparation, la face au sol. Ses bras étaient ballants, il semblait comme figé, sans vie.
Alexie s'efforçait de passer entre les supporters qui lui bloquaient le passage. Elle courait sur le terrain, suivie de près par le Staff médical. Elle s'effondrait près de son frère, le suppliant de se réveiller, le secouant de part et d'autre. Elle relevait la tête, les yeux écarquillés la bouche entrouverte. 
Elle tentait d'appeler Zayn, qui ne répondait pas. Elle essayait d'appeler en vain.
Aucune réponse. Alexie se rappelait. Zayn et le groupe s'étaient rendu à un concert de charité. Aujourd'hui, elle détestait plus que tout ces sales gosses pauvres et malades, elle voulait juste que Zayn les abandonnent, et qu'il rapplique illico-presto auprès d'elle. Elle savait bien qu'elle était égoïste. Elle s'en voulait de penser aussi mal à de pauvres petits enfants qui n'avaient rien demandé, mais elle n'arrivait pas à penser aux autres. Elle avait besoin de se sentir égoïste.

Par dépit, elle composait un numéro dont elle n'avait pas l'habitude ...

Fiction OneDirection 4 (Alexie & Zayn)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant