Chapitre 37

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P a r t i e t r e n t e - s e p t 


« Parfois ne plus voir la vie d'avant, c'est mieux. »


Z a y n 

Ses yeux noisettes ne me quittaient plus. Parfois, alors que je me perdais dans les océans qu'étaient ses petites perles marbrées, je me demandais auquel de nous elle ressemblait le plus. J'aurais pu mourir pour elle. Je n'avais pas encore vraiment eu l'occasion de la serrer dans mes bras, mais je sentais déjà ce lien indestructible qui me liait à elle, qui m'oppressait de la manière la plus délectable et la plus aliénante qui soit. 
Alexie n'avait pas souhaité la voir. Elle attendait là, les mains devant ses yeux qui se vidaient de larmes. Elle attendait qu'on lui apporte des réponses. Elle me l'avait dit, juste après que je l'ai prit dans mes bras, qu'elle ne supporterait pas de voir son enfant si son frère était mort. Alors elle attendait. Et moi, je ne savais pas quoi faire. D'un côté j'avais envie de la serrer dans mes bras, de la rassurer, de lui dire que tout ira bien -mais je n'en savais rien. De l'autre, je n'arrivais pas à me défaire de ces chaînes que les yeux de ma princesse m'avait accroché. Elle me regardait. Je le jure devant Dieu, ses yeux étaient les plus beaux. Mais elle ne souriait pas. Elle semblait déjà curieuse du monde.
Etait-ce ça, être père ? Savoir que l'on souffre sans pouvoir rien y faire. Se retrouver déchiré entre les êtres que vous savez aimer le plus au monde ? Je me sentais partagé entre les deux femmes de ma vie. J'avais besoin de leur présence à elles deux. Je sentais que sans l'une d'elle, ma vie n'avait plus de sens. J'étais plongé dans ses yeux depuis à peine douze petites secondes, que déjà, ma tête se retrouvait parasitée par des pensées confuses. Oui. C'était ça, être père. 

[...]

F e r n a n d o

Ma tête me fait horriblement mal. Pour tout dire, je ne sais pas si c'est un leurre. Car après tout, je fais une attaque, c'est au coeur que je devrais avoir mal. Etrangement, depuis quelques minutes, je me sens mieux. J'ai l'impression qu'on m'a ôté un poids du corps. Comme si l'on me disait : "Tu peux partir, tout va bien pour elle, maintenant. Pour elles."
Je ne la connais pas encore, mais je sais qu'elle est magnifique. J'ai bien compris que ma nièce est née. Je vais m'en aller sans lui avoir soufflé un Je t'aime. Mais bon, je sais que la vie est cruelle. 

Je sens que la porte s'ouvre. Je le sais, car je sens l'air s'engouffrer dans la pièce et venir heurter mes paupières closes. Les médecins se sont arrêté. Ils imaginent sans doute qu'il n'y a plus rien à faire. Quelque chose vient se glisser dans mes narines. L'odeur inconnue de pêche. Puis, après quelque réflexion de mon esprit, il y a cette odeur que je connais si bien. Oui, celle de ma soeur. 

[...]

Elle avançait doucement, sûrement de peur de faire mal au petit être qui s'était lové parfaitement dans ses bras. C'était d'ailleurs assez incroyable de voir ce spectacle. On aurait dit que les bras de la jeune maman avait été taillés pour accueillir cette adorable créature. Elle s'y logeait parfaitement, son petit bonnet sur le crâne, la main du papa sur la tête. Cette petite famille était un morceau de bonheur qu'on arrachait au coeur. 

La porte de la salle stérilisée s'ouvrait sur ce joli spectacle, laissant le champ libre au vent de jouer avec leurs odeurs. Celle d'Avalon était si nouvelle, et pourtant, Alexie ne pouvait s'en passer.
Elle se sentait gauche, ne sachant pas vraiment quoi faire. Bien sûr, elle avait une petite idée. Mais, elle sentait le poids du regard inquisiteur de Zayn dans son dos. Quoique agacée par les agissement du papa, elle se laissait aller à son imagination.

[...]

F e r n a n d o

Je sentais une masse inconnue se poser sur mon torse musclé. Ce poids était vivant, je le sentais gigoter sur moi. Quoique incapable de bouger pour m'en délester, je me sentais agacé. Mes paupières jouaient d'elles-même, faisant vaciller mes yeux sous cette fine membrane de peau. La commissure de mes lèvres vibrait légèrement. 
Un son au départ désagréable parvint à mes oreilles. Je tentais de l'identifier, en vain. Puis, au fur et à mesure que mon ouïe s'y habituait, je compris.
Une perle salée transperçait mes yeux, trouvant son chemin parmi mes joues, dévalant mon visage pour se nicher au creux de mon cou.
J'ouvris les yeux, tentant de reprendre ma respiration, sentant mon coeur se contracter de plus belle sous l'effort que je le forçais à accomplir. J'avalais une goulée d'air frais, reprenant mes esprits.

Je voyais ses yeux noisette me fixer, les mêmes que ma soeur. Je la voyais me sourire. 
J'avais trouvé une raison de vivre.

Fiction OneDirection 4 (Alexie & Zayn)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant