Sale

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Avertissement : ce chapitre est susceptible de heurter votre sensibilité. Donc si vous êtes sensibles et bien déjà vous ne devriez pas lire un contenu marqué mature mais surtout vous devriez éviter ce chapitre en particulier. Merci et bonne lecture.

Les flancs d'Aube ondulaient entre ses mollets alors qu'elle la poussait dans un galop effréné. Elle pouvait clairement entendre le souffle saccadé de sa jument, synchronisé au sien, alors qu'elle était penchée au dessus de son encolure. Il lui semblait que le vent qui faisait voler ses mèches portait déjà l'odeur salée de varech qu'elle affectionnait tant.

La porte de corail marquant l'entrée d'Ursa apparaissait à l'horizon. Elle y était presque.Après trois longs jours de voyage, elle allait enfin pouvoir accomplir sa mission.

Laissant sa monture à l'endroit même où elle l'avait rencontrée plus d'un an auparavant, elle se dirigea non pas vers la forteresse qui surplombait la mer du haut de sa falaise, mais vers les archives qu'elle connaissait déjà bien. Il lui fallait les plans du château.

Elle emprunta les rues piétonnes dont elle n'avait rien oublié, frayant son chemin à travers la ville. Cette ville qu'elle l'aimait autant qu'elle la haïssait.

La mer lui avait manqué. Elle se sentait chez elle là où les mouettes faisaient entendre leur rire moqueur. Et le ressac était la plus douce des musiques à ses oreilles. Elle aurait voulu retourner nager dans une crique paisible, tout oublier pour un instant.

Mais cette ville était aussi celle où elle avait vécu ses pires moments, celle où elle avait craint pour sa vie au point de prendre la fuite.

L'idée de mourir noyée ne lui semblait plus si horrible après tout. Elle avait vu tellement de compagnons succomber à bien pire sur le lit rouge de l'infirmerie.



***


La salle des archives était comme elle s'en souvenait. L'accès qu'elle avait trouvé quelques années plus tôt à forte de recherches acharnées était toujours là : une vieille porte mal condamnée qui s'ouvrait sans problème à condition de savoir crocheter une serrure. Elle l'avait laissée ouverte à sa précédente visite et personne ne semblait s'en être aperçu.

La petite ouverture donnait sur l'arrière d'une étagère massive haute de plusieurs mètres, il y avait tout juste la place pour son petit gabarit de se faufiler vers la lumière à l'extrémité. Enfin, pour peu que l'on puisse parler de lumière.

Afin de protéger les documents plus ou moins officiels qu'elle abritait, l'immense pièce ne disposait de presque aucune fenêtre. Elle était entièrement éclairée grâce à des lampes à huile posées à l'extrémité de chaque rangée d'étagères. L'éclairage était si faible que l'on ne voyait ni le plafond ni les extrémités de la salle, ce qui donnait l'étrange impression de se trouver dans une grotte.

Ellyn se fraya donc un chemin en direction de la faible lueur qui se glissait dans l'interstice et tenta tant bien que mal de passer son corps à travers l'espace rétréci qui marquait le bord du meuble. Elle avait désormais des formes d'adulte qui la gênaient plus qu'elles ne la réjouissaient.Elle dut contorsionner ses épaules pour enfin réussir à sortir.

Un fois à l'intérieur, elle n'eut aucun mal à trouver son bonheur. Les plans du château trônaient tranquillement à hauteur d'yeux, une indication précise inscrite sur la planche qui les supportait, ne laissant aucun doute quant à leur contenu. Elle sortit le large parchemin de son étui cylindrique, le plia soigneusement et le plus silencieusement possible, et le glissa dans son pantalon.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 19, 2018 ⏰

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