Chapitre 4

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Je suis toujours dans mes rêves ou je suis somnambule ? Mais que se passe t-il donc ? Et où suis-je ? Quoi qu’il en soit j’ai l’impression de me réveiller à un concerto de violons. J’ouvre lentement les yeux et un écran pend à mon plafond, je sursaute. Les événements de la veille ressurgissent. Je ne suis pas dans ma chambre sur

Terre mais dans mes « appartements » sur Gaia ! Je m’appuie sur un coude pour me redresser et connaître la source de cette musique. Un violoniste aux allures officielles se tient près du balcon. Je rêve où il s’est permis d’entrer dans MA chambre et m’a vue endormie ? Un mouvement sur le côté me fait tourner la tête et j’aperçois Udes et Dilène. Laissez moi devinez tout le château est venu me réveiller et me regardez prendre ma douche ? Je les regarde gênée et comme s’ils avaient compris, ils se retirent emmenant dans leur sillage le violoniste. Ils s’arrêtent à la porte pour me dire qu’ils m’attendent dans le salon afin que je me rende à mon premier cours avant de disparaître. Je me lève, m’étire et me dirige vers le balcon. L’atmosphère bleue me choque toujours, mais beaucoup moins il me semble. J’aperçois quelqu’un dans le verger. A ses vêtements soignés, je devine que ce n’est pas un employé et en y regardant de plus près… Seigneur c’est Ludis, le conseiller ! Il se promène, s’arrête des fois, ramasse une feuille, souffle dessus et la regarde s’envoler. On dirait un gamin se livrant à son jeu favori. Il déteint sur ce bleu persistant, ces cheveux semblent plus brillants que dans mes souvenirs et sa silhouette vu de loin dévoile sa perfection. Il se retourne soudain, comme s’il avait senti la puissance de mon regard qui le détaillait. Je remercie la distance qui nous sépare et l’empêche de voir à quel point je suis rouge de confusion. Non seulement parce que j’ai été surprise la main dans le sac mais aussi parce que je ne porte pas grand-chose. Il me sourit, je lui rends son sourire et disparait rapidement dans ma chambre le cœur battant. Il est temps que j’aille prendre une douche.

Après avoir passé une éternité dans la magnifique salle de bain, je reviens dans la chambre et découvre avec surprise une robe posée sur mon lit. Décidément, on entre et on sort de ma chambre comme dans un moulin. En plus, les robes ça n’a jamais été mon truc. Je m’approche et me laisse tomber sur le lit à côté d’elle. Bon, il faut lui concéder qu’elle est magnifique, je décide donc de l’essayer

et me précipite vers le grand miroir d’ambre qui me montre toute entière

. Elle est taillée dans une étoffe bleu pâle incrustée de fil d’or tandis que les manches de mousseline ne recouvrent que les épaules de manière nonchalante.

A ma grande surprise, je me sens à l’aise dedans ; et même dans mes escarpins azurs. Il est grand temps que je descende rejoindre mes précepteurs au salon. Je les trouve en pleine discussion. Cependant, dès qu’ils m’aperçoivent ils redeviennent sérieux et se lèvent en me disant bonjour en chœur.

-Avez-vous bien dormi princesse, me demande Udes ? -Oh que oui, j’étais tellement fatiguée !-Nous imaginons, avec toutes les émotions d’hier. Nous espérons que vous vous êtes bien reposée car la journée ne sera pas de tout repos. Après le petit déjeuner avec vos parents vous aurez un cours sur la vie du château, ensuite nous allons faire une petite visite après le déjeuner. Le soir vous serez libre de faire ce que vous voulez.-Passionnant, je lance sans grande conviction. Allons-y je meurs de faim.- Oh excusez-moi princesse, il aurait été plus judicieux de vous en faire part après le repas au lieu de vous importuner alors que vous avez le ventre vide.-Non, ce n’est pas ce que je voulais dire ! Je ne suis pas si affamée que ça en plus vous ne dérangez aucunement.

-Vous nous soulagez princesse. Maintenant ne tardons plus.

Je les suis à travers ces murs qui me semblent déjà familiers. Nous arrivons à la salle à manger où sont déjà installés mon père et ma mère. Bien évidemment Udes et Dilène ne vont pas plus loin. Ils me font savoir qu’ils me retrouveront là à la fin du petit déjeuner. Comme Dilène me l’a conseillé je fais une révérence à chacun d’entre eux: « Père. Mère » et j’attends que mon père me fasse signe de m’assoir pour que je prenne place en face de ma mère. Tout se protocole pour un simple petit déjeuner ! Je me demande ce que je devrais faire pour qu’on me passe le pain à table ! Le petit déjeuner se passe assez calmement, pour ne pas dire trop calmement. Mes parents ne sont pas très bavards, ils me traitent avec précaution comme s’ils avaient peur que je m’envole. Certainement nous faudra t-il du temps pour nous « familiariser » réellement. Bon, je vais rejoindre mes précepteurs qui m’expliquent que le cours aura lieu en plein air pour que je ne me sente pas cloîtrée. Ça me plaît bien cette idée ! Nous sommes donc installer dans un belvédère du verger, tandis qu’Udes m’explique comment se déroule la vie ici. C’est très similaire à la Terre, il y a des entreprises, des cinémas, des restaurants ;la seule différence est que la planète toute entière est un immense royaume gouvernée par le roi Xarus et son épouse la reine Ida, en gros mes parents. J’apprends également qu’il n’y avait pas de gardes au château car les membres de la royauté, c’est-à-dire la famille royale, les Conseillers ainsi qu’eux-mêmes en tant que « protecteurs de la princesse », possèdent des pouvoirs ! C’est vrai que c’était assez étrange de n’avoir croisé aucun garde depuis mon arrivée mais je n’ai pas eu l’occasion de poser des questions la dessus. Alors comme ça nous avons des pouvoirs, j’ai hâte de voir ça. L’excitation se lit sans doute sur mon visage car ils éclatent de rire avant de s’excuser. Mais avant qu’ils n’aient eu le temps de dire quoi que ce soit, nous avons une visite : Ludis ! Je me demande ce qu’il peut bien venir faire là. Il n’est pas dehors depuis que je l’ai aperçu quand même ! A ce rythme il deviendra bientôt aussi bleu que l’atmosphère de Gaia. Tandis que je me demande s’il sera toujours aussi beau en bleu, il prend la parole et me tire de ma rêverie.-Bonjour princesse Ella, dit-il en me faisant un baisemain. Seigneur pourquoi cette pratique semble t-elle abolie sur Terre ? Rien n’est plus tendre que le contact des ses lèvres sur ma peau. Je me demande quelle sensation elles auraient sur mes…-Bonjour, lui lance Udes et Dilène qui ne se montrent pas très amicales à son égard. Je me demande bien pourquoi, Ludis est si gentil !-Bonjour à vous nobles précepteurs. Je me demandais si la princesse voudrait bien que je me charge de lui faire faire le tour du château cet après-mi…-C’est très aimable à vous mais nous nous en chargerons, le coupe Udes. Eh mais je suis là ! Pourquoi parlent-ils tous comme si je ne me tenais pas à quelques pas d’eux ?

-Peut être bien que la princesse pourrait décider, insiste Ludis. Enfin un qui se rend compte de ma présence !

-Je serai ravie de venir avec vous Ludis, je réponds avant q’Udes ne puisse parler.

-Le plaisir est pour moi. Dans ce cas retrouvons nous ici après le déjeuner, si cela vous convient bien évidemment.

-C’est parfait.

-A tout à l’heure alors.

Il me sourit, adresse un signe de tête à mes précepteurs avant de disparaître à l’intérieur du château. Ce sera sans doute beaucoup moins ennuyant de visiter le château avec un jeune comme moi. Les visages fermes d’Udes et de Dilène n’y changeront rien, ma décision est prise. Je ne sais pas pourquoi je suis si excitée, ce n’est pas un rencard quand même….

L'étrangèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant