Chapitre XIII

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Foutue nuit blanche !

Pas à un seul moment je n'avais pu fermer l'œil pour espérer reposer mon cerveau en ébullition. Tout ça à cause de la peur qui coulait encore dans mes veines et cette ombre que j'avais l'impression de toujours voir planer au dessus de moi. Même la présence d'Athénaïs n'avait pas réussi à m'apaiser. J'avais tremblé sans pouvoir me contrôler et l'aura glacée de la brume m'avait congelée.

Et au bout d'un certain temps à réfléchir, une révélation fit son apparition et me paralysa dans mes draps.

Cette brume... c'était la clef. Cet homme... me menaçait et me protégeait. Et c'était certainement de lui dont parlait Ludwig lors de la nuit où il m'avait attaquée dans la forêt. C'était la personne avec laquelle j'étais le plus en sécurité mais qui semblait perdre patience face à mon comportement autonome. Je ne comprenais pas pourquoi il voulait demeurer invisible à mes yeux. En quoi me montrer son visage, me donner son nom le dérangeait ? Si je pouvais mettre une expression sur cette voix qui hantait mon esprit depuis longtemps, peut-être que j'aurai plus confiance en lui et que je comprendrais ce qui le motivait.

Sans pour autant lui apporter mon aide, bien sûr.

Je ne lui appartenais pas comme il se plaisait à le répéter. Je ne recevais d'ordres de personne. Je suivais mon intuition et rien d'autres. Je n'étais pas un pion qu'on manipulait aisément. Hors de question.

Je me rendis compte que je m'étais endormie après cette pensée lorsqu'un son désagréable et répétitif résonna dans le silence de la chambre. Un connard de réveil.

« ON EST DIMANCHE ! »

Je sursautai et au moment où j'ouvris les yeux, je fus écrasée par un poids énorme. Cela me coupa la respiration mais j'eus quand même la force de hurler. Athénaïs se redressa, un sourire jusqu'aux oreilles et me scrutait avec un air fou. Depuis quand étions-nous proches au point qu'elle ose me réveiller de la sorte ?

Cela ne sembla pas la déranger plus que ça puisqu'elle se releva en chantant la chanson de Disneyland à tue-tête et se précipita vers sa penderie pour en sortir... une grenouillère licorne. J'arquai les sourcils et je craignais pendant quelques secondes qu'elle en ait également une pour moi jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le couloir en chantant. Quelques minutes plus tard, la chanson horriblement entêtante doubla de volume sans explication.

Est-ce qu'Athénaïs était vraiment une sorcière ?

Je décidai de piocher dans ses affaires pour me vêtir puis descendis avec précaution dans le salon où je découvris avec stupéfaction un Olaf géant qui dansait avec la licorne sur "It's a small world" en fond sonore. Interdite et immobile dans les escaliers, je mis un temps fou avant de comprendre que ces gens étaient encore plus timbrés que moi. Leur danse fut interrompue - soulagement - par une Danae enragée qui me bouscula dans les marches pour quitter la résidence en claquant violemment la porte derrière elle.

La licorne et Olaf se firent un check en hurlant le mot « Pizney » avant de se diriger l'un derrière l'autre vers la bibliothèque me laissant dubitative.

Et j'allais devoir rester avec eux toute la journée ?

Je les suivis non sans appréhension et les retrouvai au fond de l'immense salle où était désormais installé un nombre incalculable de coussins et de poufs ainsi que les peluches que j'avais aperçues dans les sacs de courses. Sur une petite table en bois reposaient tout un tas de cochonneries, en particulier tout ce qu'avait acheté Athénaïs. Ce cocon étrange entourait une énorme télévision sur laquelle patientait le menu d'un dessin animé, prêt à être mis en route.

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