Chapitre six

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Il était plus de trois heures et le silence régnait dans le dortoir des filles, qui étaient plongées dans un sommeil réparateur suite à cette dernière journée de cours de la semaine. Mais moi, je n'arrivais pas à dormir. Ou plutôt, je n'y arrivais plus. Je m'étais réveillée en sursaut et en larme il y a presque deux heures, sans parvenir à oublier. Oublier l'horrible cauchemar, et les sensations plus que réelles.

Dans mon rêve, je me promenais sur la rive du lac noir une nuit, seulement guidée par la lumière de la lune. Tout était calme et une agréable brise ridait tout juste la surface de l'eau lorsque soudainement, le décor changea. J'étais maintenant au cœur de la forêt interdite, étouffée par le silence et la noirceur qui m'entourait. Un cri, un seul. Un hurlement animal long et déchirant qui me rappelait les évènements passés de ma troisième année avec Harry. J'avais peur. Mes muscles étaient tendus à l'extrême et mon cœur battait à la chamade. Prête à détaler en courant, j'attendais. Je ne savais pas qui, je ne savais même pas pourquoi. Mais j'attendais. Il y eut une brusque éclaircie dans le ciel, et je fus illuminée par la pleine lune. Ma marque me brulait, comme si on y avait jeté de l'acide. J'avais mal, je souffrais, c'était insupportable et je voulais crier toute ma douleur, mais je ne pouvais pas. Pas un son ne sorti de ma bouche.

C'est à ce moment-là que je me suis réveillée, mes cheveux humides de sueur collant à ma nuque, le souffle court, le visage inondé de larmes et la marque battante. Etrange, mais elle battait, comme si elle était placée au-dessus d'un petit cœur, ce qui n'était bien sûr pas le cas, mais la sensation était là.

J'étais allongée dans mon lit, n'osant pas bouger. J'avais peur de refermer les yeux, et de devoir revivre ce cauchemar.

Au bout d'une heure, je me décidais à me lever et descendre dans la salle Commune pour prendre une douche, dans l'espoir de me détendre un peu, ou au moins, de me calmer.

La lumière de la Salle d'Eau m'éblouis, mais elle se régla magiquement sur un éclairage plus tamisé. L'eau chaude sur mon corps noué me fit un bien fou, mais en contact avec ma marque, l'eau me faisait souffrir. Un peu comme si j'avais appliqué une bonne dose de sel sur une plaie encore à vive. Je ne sais pas combien de temps j'étais restée figée sous le jet de la douche, mais lorsque je sorti, le changement de température me fit frissonner.

Je traversais la salle Commune au pas de course, avant de remonter tranquillement dans ma chambre pour commencer à revêtir mes vêtements de sorcier.

_ OoOoOoOoOoO _

Aie... pourquoi est-ce que ça recommençait ! Mon omoplate me faisait souffrir le martyr, comme si on m'y avait donné plusieurs coups... Je jetais un coup d'œil au retro réveil, il affichait une heure du matin. Magnifique. Normalement, il faut que Remus me suspende dans les airs pour que je daigne ouvrir un œil, et là, non seulement je me lève seul, mais en plein milieu de la nuit ? Ce devait être le stress : cette semaine a beau être la première de l'année, les professeurs nous ont tous inondés de travail. Trop de travail tue le repos...

Je restais ainsi allongé sur le dos pendant plus de trois heures sans pour autant retrouver le sommeil qui avait réellement décidé de passer son chemin. Tout ça à cause de cette épaule. Cela ne m'était pas arrivé depuis la veille de la rentrée, où j'eus une horrible crampe au même endroit.

4 heures trente... Je n'allais décidément pas me rendormir. Je me levais donc en direction de la salle commune, pour m'assoir sur le fauteuil au bord de la fenêtre, et observer les constellations... c'est ce que je faisais toujours lorsque j'étais préoccupé, et ce depuis ma première année. J'étais plongé dans le noir baignant dans une semi béatitude lorsque j'entendis une porte s'ouvrir.

C'était celle de la Salle d'eau des filles.

Son occupante sorti, seulement vêtue d'une serviette rouge qu'elle avait enroulé autour d'elle, la coulant sous ses bras pour qu'elle ne tombe pas. L'eau ruisselait encore de ses longs cheveux qui tombaient sur son visage, m'empêchant ainsi de l'identifier. J'étais gêné de l'observer ainsi, j'avais l'impression qu'elle allait se retourner et crier au voyeur.

Le pouvoir des 5 de KenzazouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant