Le pouvoir des 5 de Kenzazou

Chapitre onze

Les chiffres fluorescents de mon horloge affichaient deux heures quarante et je n'arrivais toujours pas à dormir...

Depuis l'épisode qui avait eu lieu un peu plus tôt dans la soirée, je n'avais voulu parler à personne, pas même Marlène ou Lily, de qui je m'étais considérablement rapprochée ces dernières semaines. Elles avaient essayé de me parler, mais je m'étais enfermé magiquement dans mon lit à baldaquin et avait insonorisé les rideaux pour que personne ne m'entende et réciproquement. Je savais que demain je n'allais pas pouvoir esquiver plus longtemps mes amies, mais pour l'heure je ne voulais pas m'en préoccuper.

En parlant d'heure, il est bientôt celle de rejoindre Sirius dans la salle commune...

Je tachais d'enfiler une robe de chambre par-dessus mon pyjama avant de sortir du cocon que je m'étais construit. Le plus grand des silences régnait dans le dortoir, et le moindre bruit risquait de réveiller la rousse qui, contrairement à son fils, avait le sommeil très léger.

Avant de descendre, je prenais cependant le temps de me ramasser rapidement les cheveux dans un chignon assez lâche, histoire qu'ils ne ressemblent pas d'avantage à une crinière...

La salle commune était plongée dans une semi-pénombre, et le feu crépitait toujours, dans l'antre de la cheminée. Il était déjà là bien sûr, assis sur le même fauteuil tourné vers la seule fenêtre offrant une vue imprenable sur le ciel et ses constellations.

Sirius ne prit même pas la peine de se retourner en m'entendant toussoter. Il continuait inlassablement à regarder la voie lactée, jusqu'à ce que, à mon tour, je m'approche de lui et plonge mes pensées dans le ciel.

- Sirius est magnifique ce soir... murmurai-je plus pour moi que pour lui.

Il leva la tête vers moi et me fis un clin d'œil assez équivoque

-Merci pour le compliment, je ne savais pas que je te faisais cet effet susurra-t-il.

-Ca va les chevilles ? Tu pourras toujours te lever pour monter dans ta chambre ? Je parlais de la constellation, juste au cas où ton esprit mal tourné se fasse une fausse idée de mes dires, répliquai-je, tentant tant bien que mal de ne pas rougir.

Il resta ainsi à me fixer pendant un certain temps, avant de lâcher dans un souffle :

-Je te présente mes excuses Hermione...

-Pourquoi tu t'excuses ? Questionnai-je, surprise.

-Je ne sais pas trop comment expliquer, mais je dois me faire pardonner mon comportement un peu bizarre ces derniers temps. Surtout hier.

A ces mots, je sentis tous mes muscles se raidir, et reculais instinctivement, rompant la proximité physique que nous avions.

-Ne t'inquiète pas je ne le défends pas et je ne cherche même pas à l'expliquer. Peter n'avait pas à t'embrasser

-J'ai vu... tu ne l'as pas raté, marmonnai-je, quand même rassurée.

-Pour le moment, James, Remus et moi ne lui parlons même plus. Il n'est pas rentré au dortoir cette nuit, il doit surement être dans la forêt sous sa forme d'an...

Il s'interrompit en plein milieu de sa phrase, et blêmit. Je le vis me jeter un coup d'œil discret, pour voir si j'avais tout entendu, s'il s'était trahi sans s'en rendre compte. Je fis comme si de rien n'était, avant de me rendre compte de quelque chose de très important. De capital même. Une sorte d'effet papillon à long terme. Le futur s'en retrouvera bouleversé.

Si Peter était évincé du groupe des Maraudeurs, il ne deviendrait jamais le gardien des secrets des Potter, donc ces-derniers ne seraient pas trahis, et ils ne mourront pas. Parallèlement, Sirius ne serait jamais accusé de trahison et échapperait à l'emprisonnement à Azkaban, le Mage Noir ne renaitra pas en 4ème et donc il n'y aurait pas de bataille dans le département des Mystères DONC Sirius ne mourra pas ! Magnifique ! Tout cela à cause (ou grâce à) d'un baiser.