Le pouvoir des 5 de Kenzazou

Chapitre sept

Mal...

J'ai tellement mal à la tête...

Lorsque j'ouvris les yeux, je fus dans un premier temps éblouie par la lumière vive ambiante du lieu où j'étais. Où étais-je d'ailleurs ?

En redressant la tête, je pu observer une rangée de lits vides parfaitement faits.

J'étais donc à l'infirmerie... Mais comment étais-je arrivée là ?

Les souvenirs de la veille étaient assez confus, et je ne me souvenais de rien.

*hum hum*

Je me retournais vivement en direction de la source du raclement de gorge que je venais d'entendre, me tordant le cou au passage.

Dumbledore était assis au fond de la salle, la main titillant doucement sa longue barbe brune-argentée.

Il se leva lentement, et vint à ma rencontre, puis s'assis délicatement sur le bord de mon lit, plongeant dans le mien son regard bleu azur.

Il était resté à me fixer ainsi près de dix minutes, puis se décida enfin à prendre la parole :

-Miss Granger...Il semblerait que vous ayez eu de la chance, hier, débuta-t-il. Peut-être même plus que de la chance. Vous savez peut-être de quoi je veux parler ?

Pour la première fois de ma scolarité, je ne savais que répondre à la question d'un professeur.

-Je pense que ce n'est pas un hasard si Mr Black est celui qui vous a retrouvé dans la Salle d'Eau, tard cette nuit.

Salle d'Eau ? Cette nuit ? Tout me revint brusquement en mémoire : le cauchemar, la douche, la chute, la douleur... Mais je ne savais pas que c'était Sirius qui m'avait retrouvée.

Après quelques instants de silence, il reprit :

-J'ai moi-même une théorie qui me parait plausible. Voulez-vous que je vous l'expose ?

J'hochais frénétiquement de la tête.

-Je pense que le lien de douleur qui vous uni n'est pas à sens unique. Je veux dire par là que lorsque vous souffrez, il le sentira. Je suppose que lorsque vous avez glissé en sortant de la douche, il a dû percevoir le choc, ainsi la douleur. Mais ce que je ne sais pas, c'est quelles sont les raisons qui l'ont poussés à descendre et chercher dans la Salle d'Eau des filles, sachant qu'il n'est pas au courant du lien qui vous uni, n'est-ce pas ?

-Non professeur, il ne sait rien, approuvais-je.

-Il y a autre chose que je voulais vous dire Miss, déclara le vieil homme en replongeant ses yeux dans les miens. Il n'y a pas qu'un lien de douleur qui vous uni.

Quoi ? Quel lien pouvait-il y avoir en plus ? Comme si ce n'était pas assez !

-Mais... de quel lien peut-il s'agir ? Bafouillais-je.

-Un lien d'énergie.

Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire ? Quelle énergie est concernée par le lien, car il en existe plusieurs !

Le directeur parut lire dans mes pensées car il répondit aussitôt :

-Ce lien concerne l'énergie vitale.

Je devais avoir l'air plus qu'abasourdie, puisque Dumbledore m'adressa un regard d'excuse, avant d'enchainer :

-Je ne puis vous apporter d'excellentes nouvelles aujourd'hui Miss Granger. Laissez-moi vous expliquer comment je suis arrivé à cette conclusion, sans m'interrompre si vous le voulez bien. C'est Mr Black qui vous a découvert dans la Salle d'Eau, il a commencé à vous emmener vers l'infirmerie, lorsqu'il s'est à son tour senti mal, d'après les dires de Mr Lupin. Il semblerait que vous ayez perdu énormément de sang, et que lorsque vous n'aviez plus assez d'énergie pour vous garder en vie, vous en avez puisé là où vous pouviez, à savoir chez Monsieur Black. Ce qui explique son malaise à mes yeux. De plus, PomPom a fait des analyses complémentaires sur vous et lui. Il semblerait que vous lui avez « emprunté » l'équivalent de plus d'un litre de sang en énergie. Heureusement que son amie Mr Lupin se trouvait là lui aussi, sinon aucun de vous n'auriez pu survivre.