Lui ?!

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- Jay ! Dégage de là !

Il me regarda et traversa la route pour me rejoindre. Il me prit par les épaules et me poussa avec lui dans une ruelle où  l'hélico ne pourrait pas nous suivre. Mais le pilote n'était pas un imbécile  (Dommage) et tira dans la ruelle sans s'y engager. Nous slalomions aussi vite qu'on le pouvait pour ne pas être des cibles immobiles.  À la fin de la ruelle, l'hélico choisit de la survoler pour nous retrouver de l'autre côté. Lorsque nous sortions de la ruelle, nous nous retrouvâmes au milieu d'une foule en panique. Les gens courraient dans tous les sens, pensant être la cible d'une attaque terroriste. J'hurlai à Jay qu'on devait s'immiscer dans la foule et apparaître le moins possible pour semer l'hélico. Il hocha la tête avant d'entrer dans un groupe qui cherchait à se cacher. J'essayai de le rejoindre, sans succès, dans un mouvement de foule Je m'éloignai de lui. Les gens autour étaient un peu plus grand et je le perdis vite de vue, jusqu'à ne plus l'apercevoir du tout.

Mais l'hélico ne s'arrêta pas là. Il tira au hasard dans la foule et les gens se piétinaient dessus. C'était la première fois que je voyais les humains en panique. Des enfants furent séparés de leurs parents, certains disparaissaient sous les pieds des autres. D'autres tombaient et tentaient de se protéger. Je compris enfin ce que voulais dire 《Chacun pour sa peau》. Certains délaissaient les autres en difficultés pour se mettre  à l'abri. En même temps, c'est ce que tout le monde aurait fait. Même moi, si j'avais été humaine. En tout cas je m'étais réfugiée dans un bar, qui lui aussi protégeait des gens. Une vieille femme tomba alors que j'entrai et je me tournai vers elle. Mais quelqu'un me poussa et je me retrouvai projetée contre la porte en verre. Je ne la voyais plus, pourtant, j'avais deviné qu'elle n'étais plus vivante. La foule se degagea pour laisser entrevoir le corps de cette femme complètement piétinée. Les mains écrasées et en sang, son visage ensanglanté, ses vêtement salis par les pas des gens. Je vis alors une petite fille trébucher sur son corps. Les adultes ne la regardaient même pas, pourtant par moi-même qu'est ce qu'elle pleurait ! Alors je m'élançai vers elle et l'attrapai avec moi, pour l'amener dans le bar. Elle pleurait toutes les larmes de son petit corps en criant sa maman. Je la prit dans mes bras et portai. La petite s'accrocha à mon cou, elle ne devait pas avoir plus de huit ans. Une fois entrées dans le bar, elle me regarda de ses yeux verts. Elle s'appelait Catharina, et elle me fit promettre de retrouver sa maman. Je la posai au sol, et elle me tint la main. Je n'étais pas très à l'aise. Les enfants n'ont jamais été mon truc.

Elle sourit mais pâlit d'un coup, en fixant un point derrière mon dos. Je suivis son regard.

L'hélico s'était posé dans la grande rue désormais déserte. Un homme en sorti, d'une vingtaine d'années à peu près. Ses cheveux étaient bel et bien blonds cendrés mais son visage ne ressemblait pas à Raphaël. Ce n'était pas Raphaël. Je me crispai. Qu'est-ce qu'il nous voulait alors ? Son aura ne trompait pourtant pas, il était un Ange. Mais une sorte d'Ange noir, car son aura blanche et lumineuse était entourée d'une sorte de noirceur, presque démoniaque. Il est au bord du gouffre, il va devenir un Déchu, pensais-je. Malheureusement, je me doutais bien qu'il ne venait pas pour me le dire et déclarer qu'il allait en Enfer pour suivre et exécuter mes ordres. Il regarda aux alentours et son regard se posa sur moi et la gamine. Il sourit, pas chaleureusement. Il se dirigea vers nous. Catharina se mit à trembler et se cacha derrière moi. L'Ange ne prit pas la peine d'ouvrir la porte, il la brisa. Il écrasa les bouts de verre. Un humain soupira en disant que l'armée ne faisait que dalle pour sauver sa population. Hélas je me doutais que l'Ange ait usé d'un stratagème pour éloigner les autorités. Le blondinet ricana, et me détailla de la tête aux pieds, un sourire arrogant aux lèvres. Et provoquant en plus de ça puisque je grognais.

- Allons, range tes crocs ! Se moqua l'Ange.

- Et toi dégage d'ici le piaf ! Répliquais-je.

Plusieurs personnes sifflèrent d'admiration, d'autres firent des remarques du genre : 《elle veut mourir ou quoi ?》 《Putain ! Bien envoyé》... Vexé, l'Ange leva la main et une table se dirigea vers moi à une vitesse fulgurante. Je la déviai de son chemin d'un coup de pied. Il ose se servir de ses pouvoirs devant des Mortels ? Ceux-ci ne comprenaient rien et un cria : 《 C'est un Démon !》 Et tous s'affolèrent en disant que c'était la fin du monde. L'Ange hurla le silence, et les humains s'arrêtèrent, trop apeurés. Le blondinet me montra du doigt et cria :

- C'est elle le Démon !

- Au contraire ! Contredit Catharina, elle fait tout pour nous aider ! C'est un Ange !

Les humains l'écoutèrent et scandèrent la même chose. C'est troublant d'être comparée à un être du Bien lorsqu'on fait le Mal toute sa vie. Mais en tout cas, les gens s'armèrent de couteaux de cuisines trouvés je-ne-sais-où et s'avancèrent vers l'Ange en grognant et en le menaçant. Pourtant, le blondinet n'eut aucune émotion, me fixant intensément. Il leva les deux mains et les personnes qui s'étaient avancées furent éjectées au fond de la salle. Un concert d'hurlements de douleur, de pleurs et de gémissements s'ensuivit. Catharina pleurait contre mon jean en répétant qu'elle ne voulait pas mourir. Je serrai la mâchoire et regardai le blondinet.

- Tu es un monstre, crachais-je.

- Et toi ? Dis-moi ce que tu es Mayra.

Je grognai un peu plus, puis fit un pas dans sa direction, le regard flamboyant.

- Qui es-tu si tu n'es pas un monstre ? Demandais-je.

- Te souviens-tu de ce jour Mayra, où je t'avais demandé de m'aider ? Mais que finalement j'ai changé d'avis et ai menti ?

Oh bordel... Ce n'est pas vrai ! Non, non et non ! C'est pas lui ! Je me raidis et fixai son regard émeraude. Oh que oui je m'en souvenais ! Je voulais le faire en barbecue d'ailleurs.

Je me souviens de toi, crétin d'Ange novice !

 La Mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant