Duel

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J'étais allée trouver le chef suprême (notez l'ironie) du groupe de rebelles pour leur parler de notre logement plus qu'inadéquat. En arrivant sur une sorte de place, je vis un bâtiment plus imposant et mieux entretenu que le reste. C'était une sorte de maison abandonnée qui a été réhabilitée avec le nécessaire. Je m'y engouffrai, ignorant les Anges autour. Je vis ensuite un groupe d'hommes penchés sur une table avec une sorte de vieille carte posée dessus. Je me raclai la gorge indiquant ma présence et immédiatement toutes les têtes de tournèrent vers moi. Toutes exprimaient soit la surprise, soit la colère.

- Bonjour l'accueil, fis-je avec arrogance, je me présente ou pas ? (Ils me fusillèrent du regard et je souris)

- Que fait cette chienne ici ? Cracha un costaud.

Mon sourire tomba immédiatement et en une enjambée je me trouvais face à lui, l'étranglant contre le mur. Je m'approchai de son oreille, et chuchotai d'une voix suave en passant ma main sur son visage rougit.

- Tourne sept fois ta langue dans ta bouche mon beau, sinon tu risque de la perdre, dis-je froidement, ce serait dommage, nous n'aurions pas pu nous amuser...

- Laissez Dylan, votre Altesse, entendis-je.

Je lâchai ma proie et l'Ange tomba au sol, respirant si rapidement, que je croyais qu'il allait en mourir. Je me tournai, tout sourire vers mon interlocuteur, lorsque je sentis qu'on m'attrapa la cheville. Je me tournai vers l'Ange qui m'avait importunée. Toujours haletant et au sol, il me tenait la cheville pour me faire tomber. Je lui donnai un violent coup de pied dans le visage et il me lâcha instantanément.

Pathétique.

Je m'éloignai tranquillement de ma victime pour me rapprocher de la table.

- Qui m'a parlé ? Demandais-je comme si de rien n'était.

- Moi, fit Matt, le soldat qui nous avait proposé une décision, que voulez-vous ?

- Les logements ne sont pas trop... confortable, nous demandons de pouvoir dormir dans notre voiture.

Ouais, j'avais décidé ça, sur l'instant. Mais c'était toujours mieux que de dormir dans la vieille cabane sur le point de s'effondrer.

- Perm...

- Duel ! Hurla un Ange coupant la parole à Matt, je te défie en duel sale chienne !

- Dylan ! Hurla Matt, putain ! Tu ne peux pas fermer ta grande gueule pour une fois ?

- J'accepte volontiers, fis-je en me tournant vers ma victime prénommée Dylan, ou en étions-nous Matt déjà ?

- Maintenant ! Hurla Dylan.

- Sérieusement ? Chouette ! (J'applaudis devant les regards choqués de ses comparses) il y aura de l'animation !

Et je sors en sautillant. Enfin quelque chose qui me plaît.

****

Dylan souffrait le martyr depuis une bonne heure, mangeant la poussière a chacune de ses attaques. Il se fatiguait de plus en plus, tandis que je ne bougeais pas vraiment. Depuis le début, je ne faisait qu'esquiver ses attaques -dignes d'un taureau face au drapeau rouge-, et c'était tout.

- Bah alors ? T'attaques pas ? T'as peur ? Me lança-t-il le visage en sang.

Ah oui, depuis une bonne heure déjà, il tentait de me provoquer. Sans réel succès. Je savais que j'étais supérieure et celui qui répond à ses provocations ne se sent en rien supérieur et pense qu'il remet sa confiance en lui en jeu. Et je suis plus maligne que ça je pense.

- Dylan ! Laisse tomber ! Hurla son camarade Matt, tu vas y laisser ta peau !

- Je ne lâcherais pas ! Contredit l'intéressé.

Alors que Dylan était encore au sol, en train de cracher son sang, je m'approchai de lui, attrapai ses cheveux et lui tirai la tête en arrière, tout en m'asseyant confortablement sur son dos. Je le voyais a ses yeux, qu'il était en train de se retenir d'hurler de douleur. Ses yeux justement, étaient injectés de sang, ses pupilles focalisées sur moi. Je pouvais même y voir mon visage se refléter. Je souris méchamment et lui éclata la tête contre le sol. J'entendis un beau craquement, signe que son nez avait bien reniflé la poussière. Lorsque je lui relevai la tête, il s'était évanouit et une grande quantité de sang s'écoulait sur tout son visage.

Je me relevai, dévisageant tous les regards consternés, ou avide de vengeance, les provocants un à un. Mais finalement, mon regard s'attarda sur celui de Matt, qui murmura un merci, que je lisais sur ses lèvres. Mais un merci pour quoi ? Pour ne pas l'avoir tué ? Je lui souris en retour, puis lui tournai les talons pour faire face à la foule énervée. Je fis apparaître ma Faux d'une gerbe de flammes noires sortant du sol, et la posa sur mon épaule, la lame noire était  tâchée de quelques particules de sang séché. Il faudrait que je la nettoie. Mais ce qui fit le plus peur aux Anges rebelles, ce sont les hurlement de plaintes des âmes emprisonnées dans mon arme fétiche. A chaque fois que je les entends ça me donne une satisfaction immense. La foule se disperse, ne voulant peut être plus me défier  (dommage, je m'amusais beaucoup), ne laissant que mes compagnons de voyage et Matt, Dylan étant évacué rapidement vers ce qui semble être une infirmerie. Matt s'avança vers moi et tout en me regardant  droit dans les yeux,  déclara :

- Merci, merci beaucoup pour l'avoir laissé en vie, je m'excuse pour...

- Ce n'est pas à toi de t'excuser, le coupais-je d'une voix forte tout en faisant disparaître mon arme dans une gerbe de flammes.

- Je sais mais...

- Est-ce toi qui m'a importunée ? qui m'a insultée ? Qui m'a provoquée en duel ?

- Non m...

- Donc ce n'est pas de toi que j'attends des excuses.

Il me regarda avec perplexité, comme s'il ne croyait pas un seul mot de ce que je venais de dire.

- Vous savez, on dit bien des choses sur vous, mais personne n'a dit que vous étiez droite, juste et fière.

Puis il s'éloigna sans un mot. Je me tournais vers Jay et Sam pour leur faire part de mes commentaires lorsqu'une douleur atroce me frappa la tête. Une douleur si intense que je faiblissais rapidement et me laissa tomber au sol en moins de deux.

Je m'arrivait-il ? Je ne devrais pas ressentir la douleur !  Est-ce une attaque magique ? Si c'était le cas, alors elle était surpuissante pour m'affaiblir de la sorte. Puis d'un coup cette douleur se propagea dans tout mon corps, me paralysant. Je n'entendais que de vagues appels au loin, et je me sentais lourde. Très lourde. Puis je sombrai dans le néant, le noir engloutit mon esprit et je me perdis, sans aucun repère.

 La Mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant