Le Camp

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Soudain, j'entendis hurler mon nom. Sans attendre, je déployai mes ailes et m'envolai en haut de la pente, sur la chaussée. Je vis Sam cloué au sol par deux Anges et Jay était mis en joue par d'autres Anges autour de lui. Le Démon n'était pas transformé et une lance était plantée profondément dans sa jambe. Le soldat m'avait suivie et ordonna sur le champ le relâcher mes deux compagnons de route.

- Matt ! Pourquoi les relâcher ? Demanda un Ange.

Le soldat, répondant au nom de Matt je suppose, se retourna vivement vers lui, mais ne répondit rien. Il me demanda si Sam avait besoin de soins. Je lui répliquai sèchement qu'on n'avait pas besoin d'Anges pour nous soigner.

- Vous avez eu de la chance qu'il ne se soit pas transformé sinon vous seriez tous mort, lui declarais-je d'un ton cinglant, maintenant vous vous reculez ou je le laisse déverser sa haine sur vous ?

Il recula instantanément et je me retournai vers Sam. J'empoignai la lance à deux mains et planta mon regard dans celui de Sam.

- Serre les dents, ça va piquer un peu, le prévins-je.

- À 3 ! Répliqua-t-il avant que je tire.

- Sérieusement ? Tu es si faible ? Lui lançais-je pour qu'il se concentre sur ce que je dis.

Il voulu me répondre mais j'arrachai la lance d'un coup sec. Sam hurla de douleur et se tortilla au sol. Il était complètement en sueur et tenait fermement sa jambe blessée. Je pris son visage entre mes mains et tentai de le calmer. Ses yeux étaient injectés de sang, s'il ne se calmait pas, il se transformerait et les Anges passeront à l'attaque.

- Sam ! Calmes-toi... tout va bien, c'est fini... Les crétins emplumés sont trop faibles contre toi, ils n'en valent pas la peine. (J'entendis un grognement derrière moi et je souris de satisfaction) Allez, tout va bien...

Du sang noir dégoulinait de la plaie, tâchant et traversant son jean. Mais le Démon finit par se calmer et desserra la mâchoire. Ses muscles se décrispèrent et il se laissa retomber au sol. Il soufflait bruyamment, tentant de retrouver une respiration régulière. Après quelques minutes, il se redressa et me regarda, en ignorant les Anges autour de nous, qui commencèrent à partir. Il posa sa main tremblante a mon cou, sur la plaie encore ouverte du verre brisée. Je grimaçai en le sentant au travers de ma peau.

- Tu es blessée...

- Ce n'est rien tu sais, j'ai connu pire...

- Ta jambe aussi.

Effectivement, la flèche qui m'avait traversée avait fait couler beaucoup de sang et ma jambe était striée de sillons noirs. Je le l'aidai à le relever et il se reposa en boitant contre le capot de la McLaren. Jay n'avait rien et tant mieux pour lui. Je voyais Sam me regarder avec un air de "Pourquoi on ne les tue pas ?"

- Ce sont des rebelles, lui dis-je.

- Ce n'est pas une raison pour leur faire confiance, répliqua-t'il.

- Je ne leur fait aucunement confiance.

Sam hocha la tête mais ne dit rien.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda Jay aux Anges restants.

- Qu'on arrête Raphaël, répondis-je a leur place.

- Ensemble, rajouta Matt (Nous lui jetâmes tous un regard qui l'aurait tué si ça pouvait tuer) enfin, si c'est possible, rectifia l'Ange.

Je regardai mes compagnons, attendant une réaction. Aucune expression ne s'affichait sur le visage de Jay et Dam ne semblait pas convaincu. En même temps, je ne pas lui en vouloir, il a horreur des plumes blanches, donc cohabiter avec eux...
Je soupirai et annonçai :

- Nous devons réfléchir.

- Deux jours, décida le soldat, vous avez deux jours pour décider, le matin du troisième, vous nous direz votre réponse.

- Hmmm, ça vous va ? Demandais-je aux autres. (Ils hochèrent la tête) Deux jours, affirmais-je en me retournant vers mon interlocuteur.

Il nous invita ensuite a le suivre en voiture jusqu'à leur camp.

****


Ça faisait quelques minutes que nous étions entrés dans leur camp et le chef du groupe nous avait abandonné pour aller voir ses collègues. Un autre Ange nous avait alors fait visiter le camp. Nous avions essuyé des regards diverses et variés. Certains ne comprenaient pas, d'autres avaient peur, et le reste voulait clairement notre mort. Ce qui est impossible soit dit en passant. Ils n'étaient pas nombreux, une centaine. Facile à abattre en cas de retournement de veste.

- J'ai envie de tous les décapiter avec ma hache, grogna Sam

- Plus tard, reste dans ton personnage avec des mèches bleues, lui fis-je, ce qui ne rassura pas du tout le petit guide.

Très peu avaient tenté de croiser mon regard alors que je marchais droit, fixant l'horizon. Et les seuls qui osaient le faire, je leur ai adressé un regard si noir et un sourire peut être un peu psychopathe. Bizarrement, ils detournaient le regard rapidement. Jay n'avait toujours rien dit ni fait, ça nous fera des vacances.

Après ça, l'Ange guide nous laissa devant notre logement qui se limitait à une misérable cabane où nous étions réduits a nous entasser.

- C'est légèrement plus petit que le palais en Enfer, déclara Sam avec une pointe d'ironie.

- Nous devons réduire au minimum notre trace magique si nous voulons rester cachés, donc je vous prierez de vous plier à cette règle et de vous...

- Je ne dors pas la dedans, le coupais-je soudainement.

- Dormir à la belle étoile semble même être plus confortable que ce taudis, rajouta Jay en croisant les bras.

- C'est bien, c'est la première fois que tu parles depuis qu'on est rentré dans le camp, et tu dis quelque chose d'intéressant, le cinglais-je, c'est bien tu fais des efforts.

- Si vous avez des problèmes allez a la Grande Maison, tous les chefs y seront, fit l'Angelot d'un ton las, il y en a bien un qui vous écoutera.

- Y'a plutôt intérêt, fis-je en partant vers l'allée principale.




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