7.Des sentiments naissants.

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PDV Alec :

Ça fait un mois et demi que Magnus et moi sommes amis. Peut-être meilleurs amis. On passe le plus clair de notre temps ensemble. On est très proche. Mais ça reste purement de l'amitié. Ça a l'air de lui convenir, donc c'est cool.

Il m'arrive parfois, en sa présence, de ressentir quelque chose que je n'ai jamais ressenti. Quand ça arrive, j'ai des moments d'absence et il doit me sortir de mes pensées en claquant des doigts.

Je me doute de ce que tu penses, mais ce n'est pas vrai. Je ne suis pas amoureux de Magnus. Elle m'a dit que je ne pouvais pas avoir ce genre de sentiments, que c'était mal. J'ai mis cinq ans à comprendre ça. Je ne peux pas aimer Magnus. Alors je renie toute forme de sentiments plus forts que ceux de l'amitié.

Aujourd'hui, je vois ma famille, pour le déjeuner. C'est assez rare qu'on soit tous réunis, alors je profite de ces occasions.

Izzy et Jace sont arrivés ce matin. Ils pètent la forme. Izzy a rencontré un mec qui s'appelle Simon. Il est châtain, a les yeux marrons, et il a des lunettes. Dit comme ça, j'ai l'impression que ce Simon ressemble a un geek. Mais, tout ce qui compte, c'est qu'il rende ma sœur heureuse, et ça en a l'air, donc tout va bien.

D'autant plus que ses études de modes se passent super bien. Elle est major de sa promotion ! Je suis vraiment content pour elle. En même temps, ce côté génie, on l'a dans le sang. Sans me vanter, bien sûr.

Jace est aussi content, son école d'art lui apporte beaucoup de bien. Notamment sa rencontre avec Clary, sa nouvelle petite-amie. Elle est plus petite que lui, ses cheveux sont roux et ses yeux sont verts. Elle ne pouvait pas être là aujourd'hui non plus, et Jace en a profité pour m'en parler, ou plutôt me bassiner avec toute la matinée. Ma tête va exploser. Bon, l'essentiel c'est que ça marche entre eux, et par la même occasion Jace se casera enfin avec quelqu'un. Je suis content que mon frère et ma sœur se soient enfin casés.

En ce qui concerne Max, et bien, il continue l'école, et il est premier de sa classe. Et lui, pas de copine. Tu me diras, il est encore jeune.

Vient ensuite mon père, qui est rentré plus tôt exprès pour venir nous voir.

Il est le patron d'une grande entreprise de commerce, ce qui l'oblige à travailler énormément dur pour nous. Il est arrivé en costard mais s'est vite changé pour arborer un simple jean et une chemise rouge bordeaux. Cette couleur lui fait ressortir ses yeux bleu gris.

Il est serein, content d'être en famille. Notre mère est partie quand j'avais huit ans. On n'a jamais eu de nouvelles, ni d'explication. Papa nous a raconté qu'elle était dépressive au moment de s'enfuir, et qu'elle ne voulait plus élever ses enfants. En douze ans, on s'en est remis, et on est très bien sans elle.

Après manger, mon père m'attire dans son bureau, pour discuter. Il m'offre un thé que j'accepte volontiers.

-Alors, fiston, comment se passe la fac ? On n'a pas vraiment pu en parler à table.

-Les cours se passent super bien, je suis toujours le premier de ma promo. Je ne lâche rien. Monsieur Dupli est assez exigeant mais il m'aide aussi à être le plus performant possible, surtout que j'avais un peu de mal dans sa matière en début d'année. Et puis aussi, je me suis enfin fait un ami !

-Un ami ? Rien de plus ? Me demande t-il sur un ton que je devine inquiet. Je sais pourquoi il l'est.

-Oui, c'est seulement un ami, ne t'en fais pas. C'est une des rares personnes à ne pas vouloir m'utiliser. Je lui fais confiance. On est juste deux très bons amis, papa. Et ça me fait du bien, d'avoir enfin un ami.

Je le sens se détendre et il me sourit tendrement.

-Bien, dans ce cas, je suis heureux pour toi si tu l'es, mon fils. Mais s'il veut qu'il y ait plus que de l'amitié entre vous, s'il t'approche trop, tu sais ce que tu devras faire, n'est-ce pas ?

-Oui, je m'en éloignerai le plus possible, éviterai tout contact, et le laisserai tomber.

-Parfait. Je suis fier de toi, fiston.

Il est fier de moi...

-Merci, papa.

Il me donne une tape amicale sur l'épaule puis nous ressortons de son bureau, le sourire aux lèvres.

J'aime mon père. Quand j'avais treize ans, notre relation était mauvaise, je le détestais. Mais il m'a emmené voir une psy. La fameuse « elle » dont je te parle. Elle et mon père m'ont aidé, en cinq de travail, à être normal.

Mais il faut que je t'avoue un truc, quelque chose que je ne dirai jamais à mon père, et encore moins à elle, que je vois encore régulièrement puisqu'elle est une amie de la famille.

Depuis que Magnus a débarqué dans ma vie, je suis perdu. Je ressens quelque chose de fort pour lui. J'ai même rêvé de lui. Et pas des rêves de bisounours, si tu vois ce que je veux dire...

Et ça me plaisait. Je rêvais de lui en train de me faire des...trucs. Il disait qu'il m'aimait, et je frissonnais en sentant son souffle chaud sur ma peau nue. Et mon cœur, mon corps, s'emballait à chaque fois que ses lèvres douces et chaudes se posaient délicatement et longuement sur les miennes. Et je lui murmurais, avant de me réveiller, ces trois petits mots : je t'aime.

Car oui. Je crois que je l'aime. En me réveillant, je ne me sentais pas malade. Juste bien d'avoir rêvé de lui. Mais ce sentiment de bien-être et de sécurité s'efface à chaque fois bien vite, et je me sens soudain paniqué. Paniqué d'avoir des pensées malsaines, comme elle le dit. Je suis perdu.

Qui dois-je croire ? Qu'est-ce que je dois faire ?

Je sors de ma réflexion en entendant mon portable sonner.

-Allo ?

-Salut, c'est Magnus.

-Euh, Magnus le magnifique tu veux dire ? Rectifais-je en ricanant et en faisant allusion au surnom qu'il s'est donné dans mes contacts.

-En effet, c'est moi. Répond t-il avec un ton majestueux avant de répondre plus sérieusement. Ça te dit, un ciné puis un dîner chez moi, ce soir ?

-Ouais, ok. A 18h devant le ciné, ça te va ?

-C'est parfait, Alexander. A tout à l'heure mon chou.

Je raccroche en souriant. Oui. Je crois bien que je suis en train de dépraver toutes les valeurs qu'on m'a inculquées. Tout est ébranlé depuis l'arrivée de Magnus. Magnus et ses yeux à tomber par terre. Magnus et ses attentions. Magnus, tout simplement.

je ne te laisserai pas ( en modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant