8.Que m'as-tu fait?

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PDV Magnus :

J'arrive devant le cinéma avec cinq minutes d'avances. Evidemment, Alexander m'attend déjà. J'essaie de le faire arriver plus en retard, mais il arrive toujours avant moi. Mais bon, ça le rend mignon. Tu sais, ces petits défauts, si l'avance en est un, qu'on trouve mignon chez la personne qu'on aime.

Parce que oui, il y a ce détail. Depuis quelques semaines, les sentiments que j'éprouve envers Alec se sont développés. Ils sont devenus de plus en plus forts, jusqu'au jour où je ne peux plus les nier. Je vais lui dire. Il faut bien qu'on en parle. Sinon, notre amitié pourrait en payer le prix. Le silence n'apporte jamais rien de bon. Pas sur le long terme, en tout cas.

Mais je ne vais pas non plus lui forcer la main. Non, je profiterai juste de cette soirée passée à ses côtés pour aborder le sujet. Je sais qu'il est gêné, vu la façon dont il rougit, ce qui est adorable soit dit en passant, à chaque fois que je fais une blague en allusion aux relations amoureuses, ou quand je fais une remarque sur les couples mignons qu'on croise dans la rue.

je m'avance vers lui en l'appelant et en plus souriant, sourire qu'il me rend dès qu'il lève la tête à l'entente de son prénom. Il a l'air de bonne humeur, et en même temps quelque chose semble le tracasser, comme à chaque fois qu'on se voit depuis deux semaines. C'est d'ailleurs ce qui m'a encouragé à lui parler de sentiments amoureux ce soir. Peut-être qu'il ressent la même chose. Et puis qu'est-ce que je risque, au pire ? Ce sera bizarre entre nous quelques temps et puis ça redeviendra normal. Non ?

Oh puis merde Mags, c'est Alec, là. L'homme avec qui on voudrait passer le reste de notre vie. Donc je vais lui en parler. Je ne vais pas me dégonfler et garder ce que je ressens secret. Aller, arrêtes un peu de flipper, et passe du bon temps avec celui qui est pour l'instant ton meilleur ami !

-Salut, toi ! Me lance t-il.

-Hello, petit ange. Ça a l'air d'aller, dis donc.

-Ouais, ça va super, j'ai revu ma famille aujourd'hui.

-Ah cool... Bon, on y va ?

-Ouais, bien sûr. Amène toi, Bane, tu vas être en retard. Me taquine t-il en me donnant un coupe de hanches dans la cuisse (le très haut de la cuisse) avant de rentrer dans le bâtiment.

Je ricane à cet enfant qui me sert de compagnie avant de rentrer à mon tour. Faudrait pas qu'il ait raison, en plus.

On ressort du cinéma deux heures et demie plus tard, content d'avoir vu notre film. Ça parlait d'un jeune garçon qui voulait danser au lieu de faire de la boxe. C'était une rediffusion, parce que ce film est sorti dans les années 90.

Je me tourne vers Alec et lui demande :

-Ca te va, si on se commande du Mcdo pour ce soir ?

-Ouais, carrément. Ça fait longtemps que j'en ai pas mangé, en plus. On va quand même chez toi, hein ? Me demande t-il avec une pointe d'inquiétude dans la voix à la fin de sa phrase.

Ce ton me fait sourire, et j'acquiesce dans la seconde.

PDV Alec :

On a mangé chez Magnus. C'est top, comme à chaque fois qu'on se voit. Je me suis découvert plus entreprenant, ces derniers temps. Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais sur le moment, ça ne me dérange pas. Jusqu'à ce que je me rende compte de ce que j'ai fait. Où là je me mets à cogiter, encore. Comme cet après-midi. Comme maintenant.

Et c'est la culpabilité de ressentir plus que de l'amitié pour Magnus qui est en train de reprendre du pouvoir.

Tout au fond, ma conscience me supplie d'écouter mon cœur et de lui avouer, mais ces cinq ans refont surface et détruisent tout courage de rébellion.

je ne te laisserai pas ( en modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant