11. A nightmare...

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PDV Alec :

J'ouvre lentement les yeux, mais je ne suis plus dans mon lit. Je suis allongé sur un divan.

Je me demande ce qui s'est passé, jusqu'à ce que je me relève en position assise. Je reconnais petit à petit l'endroit. Non. Pitié, non. Pas cet endroit. Je ne veux pas y être. Pitié. Je commence à pleurer silencieusement. Je ne veux vraiment pas être là. Il faut que je quitte cette salle de thérapie tout de suite. Mais je ne peux pas. Je ne peux maintenant plus bouger.

-Putain, arrêtez ça !

Soudain, je sens une présence derrière moi. Magnus. Soulagé, je lui souris, mais il ne me le rend pas et vient s'asseoir dans le fauteuil en face de moi. Son fauteuil.

Le regard de Magnus est froid. Il me fixe avec effroi et dégoût. Comme si je n'étais qu'un déchet. Je ne comprend pas pourquoi il réagit de cette manière, lui qui hier soir encore me disait qu'il m'aimait et m'embrasser en me réconfortant chez moi, je ne semble être plus rien pour lui.

-Mags, pourquoi tu me regardes comme ça ? S'il te plaît, dis quelque chose.

Mais Magnus ne répond pas. Il reste figé pendant quelques minutes encore. Ou quelques heures ? Mais bordel, quand est-ce que ce sera finit ?

Et au moment ou je commence à être convaincu que ce cauchemar ne peut pas être pire, voilà que Magnus se lève finalement et se rapproche de moi. Il s'assoit à califourchon sur moi, et alors j'oublie tout ce qu'il y a atour de moi, hypnotisé par son regard de chat qui absorbe la moindre parcelle de défense en moi. Il sait y faire, pour me distraire, lui. Mais je l'aime tellement.

Je ferme les yeux pour l'embrasser, mais il me stop alors que je m'apprêtais à combler le dernier espace nous séparant.

Il se met à ricaner diaboliquement, puis me regarde droit dans les yeux puis me déclare :

-Tu me dégoûtes ! Comment tu peux oser croire qu'un mec comme moi t'aime ? Sérieux, regarde toi un peu, Lightwood ! Le mec fragile, pâle, maigre, grand, des yeux bleus hideux, un sourire qui donne envie de gerber. T'es qu'un nul. Une grosse merde qui mérite de crever. Une pourriture égoïste qui en est, en plus, lâche et débile. Franchement, tu devrais crever dans un coin, seul, Alec. Je te hais. Tout le monde te hait. Alors rends nous tous service et disparaît de nos vies. Surtout de la mienne. Puis t'as pensé à ton père ? Et à ta mère ? Tes parents auraient honte de toi s'ils savaient.

J'essaie de dire quelque chose, mais la boule coincée au fond de ma gorge empêche le moindre son, et le moindre sanglot de sortir. Je m'étouffe. Je veux courir le plus loin possible de cette salle, mais mes poings sont maintenant attachés. Je suis paralysé. Et Magnus est toujours là, à me regarder avec son air de dégoût et de diable sur la figure.

-Alec ! Alexander !! Réville-toi !!!

Je sursaute et finis donc par me réveiller, sauvé par Magnus, qui est assit juste à côté de moi, en tailleur. J'évite tout de suite son regard, me rappelant encore mon cauchemar. Je préfère constater les dégâts :

Des tremblements violents, trempé de sueur, les draps aussi. Je pue la transpiration, normal, tu me diras. Mais le pire ce sont les larmes qui n'arrêtent pas de s'écouler à cause de ce que je ressens encore. Cette peine, cette haine envers ce que je suis. Je l'ai déjà vécu. Mon père... il m'a dit ces choses quand j'avais treize ans. Quand il a découvert que j'étais tombé amoureux de Jace. Et j'avais voulu mourir. Faire ce qu'il m'avait dit. Mais mon père m'a retrouvé à temps. Une fois réveillé, il m'avait embobiné en disant qu'il ferait tout pour m'aider. Qu'on allait arranger ça. Et enfant perdu et déboussolé que j'étais, je l'ai cru. Je lui faisais confiance. L'erreur du siècle, hein ? Putain, mais pourquoi je l'ai écouté. Je le déteste de m'avoir fait ça. Et de l'autre côté, j'ai l'amour d'un fils pour son père que je ressens. Je ne peux pas nier les moments heureux qu'on a eu, lui et moi, après ces cinq ans infernaux. Tu comprends ? S'il te plaît, comprends. Je suis partagé entre deux sentiments totalement contradictoires. Je ne veux pas le perdre, mais je lui en veux d'avoir laisser cette part d'ombre.

Donc à la tristesse vient s'ajouter peu à peu la colère. La colère envers mon père, de m'avoir embobiné. De la colère envers ma psy, qui m'a torturé, littéralement, pour faire de moi un robot incapable d'écouter son propre cœur, ses propres sentiments. Et enfin de la colère envers moi. Qui me suis laissé faire.

Un nouveau flot de violents sanglot vient m'interrompre dans mes souvenirs horribles, et je m'effondre. Je me recroqueville, mais Magnus me force à le regarder, ce que je peine grandement à faire, avant de re-détourner le regard. Il le remarque et recommence, mais cette fois m'empêche de renoncer.

Je plonge alors dans ces yeux de chats, qui affichent de la tendresse, de l'amour, de l'attention, de l'inquiétude. Des yeux ambrés qui lancent des 'je suis là pour toi' ou des 'tu peux me faire confiance'. Putain que ça fait du bien, de l'avoir. Je ne retiens pas la nouvelle vague de larmes et il me prend dans ses bras, jusqu'à ce que j'arrête de pleurer, ce qui prend un long moment. On réinstalle ensuite le lit en mettant des draps propres, et on se recouche, serrés l'un contre l'autre. Magnus finit par me demander ce qu'était ce cauchemar, et je lui raconte en détails. Je prends mon temps, afin de ne pas pleurer à nouveau. Et quand j'ai du mal, je sens Magnus me caresser tendrement le dos pour m'encourager à continuer et me rappeler par la même occasion qu'il est là.

Quand je termine mon récit, Magnus s'installe au dessus de moi, me regarde droit dans les yeux, et me déclare :

-Alexander ! Ne crois jamais ce que te dit ce cauchemar. Ton père, et c'est peu de le dire, est un sombre connard...

-Mais..., commençais-je, prêt à lui expliquer les sentiments ambigus dont je t'ai parlé tout à l'heure.

-Il n'y a pas de mais, chéri. Un père digne de ce nom, ne dirait jamais ces atrocités homophobes à son fils, et ne l'enverrai jamais chez une psy qui le torture pendant cinq ans. Ton père est un psychopathe. Peu importe le nombre de bons moments que tu passes avec lui, ça reste dégueulasse de faire ça à son propre gosse. Je t'aime, Alexander, et je vais te montrer, te prouver à quel point tu es la meilleure personne au monde. Je te ferai tourner la page. Je vais te faire ressortir ta vraie valeur ! Finit-il en m'embrassant doucement.

J'approfondis le baiser et nos langues se retrouvent vite enlacées. Je souffle de bonheur en ressentant le bien-être que me procure Mag's. Je l'aime. C'est dingue. Qui l'aurait cru, hein ?

Mais bon, ce n'est pas terminé, il y a au moins cette histoire avec mon père à régler. Puis je devrais peut-être avouer mon homosexualité à Jace, Izzy et à Max.

En attendant, je profite de ce moment avec l'homme parfait.

Demain est un autre jour. 

je ne te laisserai pas ( en modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant