13.une journée de repos

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PDV Alec :

Je me réveille brusquement en sentant un coude atterrir violement dans les côtes, ce qui me fait d'ailleurs pousser un grognement. Je regarde l'heure : 6h38.

Je tourne alors ma tête, et vois Magnus qui bouge dans son sommeil. D'où le coup de coude, donc. Il respire plus fort que normal. Trop fort. Il s'accroche comme il peut au drap. Je touche son cou et constate que sa peau est brûlante. Inutile de réfléchir très longtemps pour comprendre qu'il fait un cauchemar. A son tour. Sérieux on aura vraiment passé une nuit de merde. Et en même, ça va peut-être te paraître con, mais au moins on est ensemble, lui et moi. Tu sais, ce genre de relation où rien que la présence de l'être aimé suffit pour nous rendre de meilleure humeur. Heureux ?

Je m'assois en tailleur et secoue légèrement le bras de Magnus pour qu'il se réveille, mais rien. Je l'appelle et le secoue plus fort. Il ne se réveille pas, et semble encore plus paniqué. Merde. J'espère que ce n'est pas à cause de moi. Je ne sais pas comment il peut réagir. Je me mets à califourchon sur ses jambes puis prends son visage en coupe :

-Hey, Magnus !! Réveille toi, aller ! C'est qu'un cauchemar, Mag's. Réveille toi !!!

En lui criant ces mots, je ressers mon emprise pour exercer une pression sur sa peau, afin qu'il ressente quelque chose. Pour stimuler, tu vois ?

Et ça finit par payer. En effet, au bout de quelques minutes pendant lesquels Magnus continue de s'agiter, il finit par se réveiller en sursautant.

Il se relève en position assise et son regard trahi la terreur qu'il ressent.

-Hey, Mag's, mon cœur, c'est bon. Je suis là, maintenant. Ce n'était qu'un cauchemar. Hey, ça va ?

Il me répond que oui, mais je vois bien qu'il ment. Ça se voit : il tremble comme une feuille, sa peau est brûlante (d'ailleurs je lui ai fait retirer son t-shirt), il a un air égaré, terrifié et... énervé ? De plus, il évite clairement de me regarder. Je ne peux pas le laisser dans cet état.

Je lève donc son menton et le regarde droit dans ses yeux ambrés avant de lui dire sérieusement :

-Magnus, raconte moi ! Tu peux pas rester comme ça. Je suis là, d'accord ? Alors je t'en prie, raconte moi.

En finissant ma phrase je l'embrasse doucement et tendrement et il me le rend timidement.

Il essuie les quelques larmes qui ont coulées le long de ses joues, prend une grande inspiration puis commence à me parler de ce cauchemar. La visite à ma famille, mon père et son bureau, les menottes, et puis la psy... Elle le torturait, littéralement. En le fouettant, le frappant avec un bâton, en le gardant prisonnier dans une pièce lugubre et détraquée. Elle le terrorisait, lui rabâchant encore et encore des conneries homophobes. Les mêmes qu'elle m'a répété pendant cinq ans.

Il finit son récit en pleurant, et reposant son front dans le creux de mon cou. Je l'entoure alors de bras protecteurs et le réconforte. Je suis là pour lui. Je le serai toujours, puisque je l'aimerai toujours. Il m'a sauvé, en plus. Bon, je dis pas que j'assume complètement le fait que je suis gay, mais c'est quand même mieux depuis que Mags a fait son apparition. Je ne manque pas de lui rappeler mon soutien en lui murmurant à l'oreille, et ce que jusqu'à ce qu'il se calme enfin.

Puis je me rendis compte d'une chose...

-C'est de ma faute. Je suis désolé.

Il relève soudainement la tête et me demande de répéter, ce que je fais.

Il a ensuite un rire sans joie avant de prendre mon visage en coupe :

-Ecoute, Alexander. Ce n'est en rien ta faute. Toutes ces horreurs, ce sont des choses qu'on t'a infligé quand tu étais jeune, un ado sans défense qui découvrait sa sexualité. Ils t'ont maltraité. Et ça t'a suivi jusque là. Mais ce n'est pas de ta faute. Rien n'est de ta faute. Encore moins les cauchemars qu'on fait, toi et moi. C'est de leur faute à eux. La leur, tu m'entends !? Eux.

-Ouais, répondis-je simplement en baissant les yeux.

Mais il me relève immédiatement la tête et reprends son speech pendant plusieurs longues minutes jusqu'à ce que ça rentre. Je finis donc par digérer ce qu'il me dit. Il colle ensuite son front contre le mien, et l'ambiance s'apaise peu à peu.

-Et si on passait la journée rien que tous les deux, à faire ce qu'on aime, histoire de se remonter le moral et de se détendre un peu ? Me demande t-il sur un ton qui se veut plus jovial.

Je lui souris et acquiesce rapidement avant de nous relever tous les deux. Je l'emmène dans ma cuisine, et commence à préparer un petit-déjeuner.

Pour lui, un thé à la camomille, et pour moi un chocolat chaud. Sans oublier deux tartines de Nutella pour chacun d'entre nous.

Ensuite, je passe deux serviettes à Magnus et le laisse prendre sa douche, avant que je ne prenne la mienne. En m'habillant, ce cher Mag's s'attarde sur mon torse nu et esquisse un petit sourire en coin.

-Prépare toi au lieu de me mater, Bane !

-Comme si ça te dérangeait... répond t-il en ricanant et en levant les yeux au ciel.

-Bon, on y va ?

-Yep, je t'attends, Lightwood.

-Désolé, mais j'ai été retardé par un canon qui regardait mon corps d'apollon, répondis-je en lui donnant un coup de hanches en me baissant pour mettre mes chaussures.

PDV Magnus :

Nous passons le reste de la matinée main dans la main à se promener dans les rues de New York.

En fait, en y réfléchissant, c'est une de nos journées typiques. Mais putain ce que ça fait du bien. On pense tous les deux à autres choses, on prend du bon temps, on est ensemble.

A midi, nous mangeons dans notre resto chinois favori, puis l'après-midi, nous commençons par archer dans Central Park, puis nous allons au cinéma. Ensuite, ciné et pour finir la soirée, nous allons dans notre salle d'arcade habituelle et passons une bonne partie de la nuit dans cette salle à nous amuser à des jeux. Une vraie bonne journée.

Ça nous a fait du bien à tous les deux. Ça se voit à la tête d'Alec. Il arrive à oublier un peu sa situation pour le moins compliquée. Je suis avec lui, et il est avec moi.

Nous rentrons finalement chez lui, main dans la main, et de bonne humeur. Nous finissons par nous endormir collés l'un contre l'autres, sentant chacun le réconfort de l'autre.

je ne te laisserai pas ( en modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant