10. Et les ennuis commencent...

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*Paolo*

La voiture prends le virage pour rejoindre la rue parsemée de villas. Évidemment mon manoir est en tête des maisons les plus luxueuses de ce quartier huppé. J'aime imposer mon pouvoir partout où je vais, bien que toutefois je sois un homme discret. Mais c'est difficile d'être discret avec une maison aussi tape à l'oeil que celle ci. En la construisant, je voulais un endroit qui puisse exister encore après des siècles, un endroit où je me sentirais chez moi et où je finirais posément mes jours. Je ne suis pas du genre à avoir des milliers de propriétés. Une seule me suffit, mais je mentirais en disant que je n'ai qu'une seule. J'ai également une petite villa dans le Sud de l'Italie. Mais c'est tout. Mes actions dans différents hôtels me suffisent quand je voyage, pour affaire, un peu partout dans le monde.

Mais Ella insiste pour en avoir plus, pourtant je n'en trouve pas l'utilité. Il y a des gens dans le monde qui n'ont même pas 10m carré où se reposer le soir venu.

Pour ne pas s'égarer trop longtemps, mon esprit revient à ma visite de tout à l'heure. Je repense encore à la déception affichée sur le visage de Kono alors que je lui avais annoncé que je m'en allais.

Cette Kono était si différente de la Kono que je connais depuis plusieurs mois. Elle me semblait plus...libre. Et plus jolie encore avec ses cheveux en bataille. D'ailleurs je me rends compte que je ne l'avais jamais vu auparavant avec les cheveux lâchés. Elle avait toujours un chignon ou une queue de cheval bien serrée.

Je me remémore son expression gênée. Bizarrement, ça m'a fait ressentir quelque chose d'étrange. Quelque chose que je n'avais pas ressenti auparavant...

Je secoue la tête pour refouler ces idées sans sens et non fondées.

Phill venait juste de garer devant le manoir.

- Bonne soirée monsieur.

- A demain Phill.

Morgan m'ouvre la porte et je le salue avant de monter l'escalier et de rejoindre ma chambre.

Ella est assise sur le fauteuil en face de la grande fenêtre. Elle se retourne lorsque j'entre dans la pièce.

- Où étais-tu?

- Bonsoir Ella.

- Je n'ai que faire de ça. Ton assistante m'a dit qu'il était à peine 19h lorsque tu as quitté ton bureau. Et là il est pratiquement 21h45.

- Maintenant tu me surveilles. N'ai-je donc plus le droit de faire des détours comme ça me chante?

- Sauf que ces détours là tu ne les fais pas très souvent. Alors je le répète où étais-tu?

- Je n'ai rien à te dire. Je suis ton mari et non ton prisonnier. Maintenant si tu veux bien me laisser je dois prendre une douche, la journée a été longue.

Je n'attends pas une réponse de sa part et me dirige vers la salle de bain. Je me déshabille et rejoins la cabine de douche. L'eau chaude se mets à ruisseler sur ma peau, me soulageant ainsi et détendant mes muscles.

Ella est devenue complètement parano. Depuis la dernière dispute elle pense certainement que je la trompe. Mais pourtant je ne lui avais dis ça que pour la secouer un peu et la forcer à nous faire un enfant. C'est une maniaque du travail et elle ne se repose jamais. Pour une femme mariée, elle n'est à la maison que 4 mois sur 12 et encore ce n'est pas 4 mois d'affilée.

Moi aussi je voyage beaucoup, mais je voulais une femme qui ne soit pas comme moi et qui aime s'occuper de sa maison, rester de temps en temps chez elle à siroter du café et en lisant un livre. Une femme qui cuisinerait de temps en temps juste pour faire plaisir à son mari. Une femme qui me reprocherait d'être toujours en voyage sans toutefois être en colère, mais parce que je lui manque.

KonoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant