Kono

29. On ne peut pas rêver mieux

Six mois plus tard...

*Kono*

Je contemple la vue magnifique qui s'offre à moi, assise sur ce balançoire. Je ferme les yeux et inspire. Comme je me sens bien. C'est la première depuis ce qui me semble être une éternité que je me sens aussi bien. Libre.

- J'ai fais construire ce jardin dans l'espoir de voir un jour mes enfants s'y balader. Je me tourne et vois Paolo qui s'avance vers moi, notre petite poupée à la main.

- Eh bien, donnons juste quelques années à Renée et elle fera un carnage. Il sourit et vient s'asseoir près de moi.

- Elle a de beaux cheveux, comme sa maman. J'espère qu'elle ne sera pas têtue comme toi.

Je rigole pose ma tête sur son épaule, en observant tout comme lui la petite Renée. Comme Carlos René Sanchez, mon frère. Elle sera courageuse comme lui, je l'espère.

Je me souviens de comment ma mère a pleuré quand je lui ai donné le nom de ma fille. Elle l'a même appelé "Oh mon p'tit garçon" lorsqu'elle l'a prise dans ses bras. Là, je sais que ma fille a un ange gardien un peu rebelle qui veille sur elle.

- Tu as gagné le pari. Tu ne m'as toujours pas dis ce que tu voulais.

- Ah oui, ce pari...

Ce jour à l'hôpital, il m'avait prise de côté alors que Amy et ma mère parlait avec Henrique et il m'a dit :

"- Si c'est un garçon, tu deviens ma femme et Henrique sera mon témoin

- Et si c'est une fille?

- Tu as le droit de me demander ce que tu veux."

- Alors dis moi, qu'est ce que tu veux? Demande t-il en regardant tendrement Renée qui gesticulait de temps en temps.

- Je veux répondre oui à la première proposition du pari.

Il tourne la tête vers moi, surpris et heureux.

- Oui? Reprit-il un large sourire sur le visage.

- Oui.

Je me lève et lui de même.

- Juste toi, moi, Renée, ta famille et la mienne. Ici dans ce jardin.

- D'accord.

- Tony s'occupera du gâteau.

- Tony?

- Ah oui, j'oubliais. Tu le rencontreras bien assez tôt, il fait des merveilles.

Il sourit et m'embrasse.

- Je t'aime, Kono.

- Moi aussi...

Quelques jours plus tard...

Nous marchons jusqu'à la voiture alors que les autres nous suivent. Il tient ma main fermement comme si sa vie en dépendait. Nous nous retournons vers nos invités. Je lâche la main de Paolo et me précipite vers ma mère. Je l'embrasse pour la dernière fois cette soirée.

- Tu es sûre que je peux la laisser? Et si elle a besoin de moi? Je pense que je devrais partir avec elle.

Je regarde ma fille qui dort paisiblement dans les bras de sa grand-mère.

- Renée va bien, Mi Corazon. Vas donc profiter de ta lune de miel, tu l'as bien mérité.

- Ta mère a raison. Nous allons très bien nous occuper de la petite princesse. Répond Henrique.

- Vous êtes sûrs?

- Argh est-ce que tu peux lâcher prise pour une fois Konoa! Amy m'enlace en m'éloignant de mon bébé. Tu as un homme hyper fou de toi qui est impatient de passer un bon moment juste avec sa femme. Laisse-nous gérer et va me faire un notre neveux ou une nièce.

- Merci Amy. Mais je pense que je vais me contenter d'une mini Kono pour l'instant. Dit Paolo en me prenant par la taille. On y va?

- Oui. Fis-je d'une petite voix. Nous montons dans la voiture et faisons un dernier signe de la main avant que Paolo ne démarre le moteur et que nous entamons le chemin vers notre lune de miel.

- Tu ne m'as toujours pas dis où nous allons.

Il pose sa main sur ma cuisse et la caresse légèrement.

- C'est une surprise madame Santana.

Je souris à l'appellation qu'il vient d'utiliser. Ça me fait encore drôle mais je finirai bien par m'habituer. Je le regarde et dépose un baiser doux sur sa joue. Je peux dire enfin que je suis une femme comblée. J'ai épousé l'homme dont je suis folle amoureuse, nous avons eu une petite fille magnifique et nous sommes heureux. Rien de mieux pour commencer une nouvelle vie.

...

- Kono! Je vois Maria qui vient derrière moi, alertée. Mais qu'y a t-il?

- Kono! Kono! Réveille-toi.

Je sursaute et manque presque de tomber du lit. Je regarde autour de moi et reconnais une des chambres du manoir. Maria me regarde intriguée.

- Qu'est ce qui se passe?

- Il se passe que tu t'es endormie depuis plus d'une heure et que je te cherchais comme une folle.

- Endormie?

- Oui. Monsieur Santana m'a donnée ton balladeur, il m'a dit que tu l'as oublié dans leur chambre tout à l'heure.

Attends, mais il ne me l'avait pas donné déjà? Oh... soudain les pensées se font plus nombreuses et je me redresse, intriguée.

- Tu vas bien Kono? Parce que tu as légèrement l'air dans les nuages là.

- Je vais bien, enfin, je crois...

Je la regarde et elle fait de même avec une drôle d'expression. Je regarde de nouveau autour de moi quand soudain une question me vient en tête.

- Dis-moi? Monsieur Santana a-t-il un frère?

- Non, seulement une soeur. Tu as vraiment dormi longtemps toi. Dépêche-toi de te lever avant que Morgan ne vienne te trouver ici. Je retourne en bas. Elle sort de la chambre et me laisse seule. Je me lève du lit et m'étire.

Le moteur d'une voiture qui bourdonne attire mon attention. Je marche jusqu'à la fenêtre et vois Ella qui monte dans la voiture en embrassant tendrement son mari. Paolo.

- A plus tard! Lui dis-t'elle.

- Je t'aime chérie.

- Moi encore plus.

Il sourit et secoue la tête.

Elle est vivante! Je pose une main sur le mur et passe l'autre libre sur ma tempe. Ça alors! J'y crois pas. Les idées me reviennent tout doucement et très clairement. Bon sang! Je retourne m'asseoir sur le lit et souffle...

Comme quoi, nos rêves peuvent parfois nous mener très loin. Gardons les pieds sur terre!

Fin!