Kono

27. Coups de feu

*Kono*

- Où tu vas comme ça? Demandai-je en voyant ma mère se diriger vers la porte.

- Je vais marcher un peu avec Craig.

- Craig? Le type de l'épicerie?

- Oui.

- Hmm maman tu ne m'avais pas dis que tu voyais Craig. Dis-je avec un sourire complice.

- C'est juste un bon ami.

- D'accord...Passe lui le bonjour de ma part.

- D'accord! A plus tard Mi Corazon. Elle ferme la porte et je reste allongée en regardant ma série. Et finalement le sommeil a raison de moi.

Je me réveille en sursaut lorsque j'entends quelqu'un cogner à ma porte. Je me lève et marche jusqu'à la porte. C'est certainement Henrique, il devait passer me voir aujourd'hui. J'ouvre la porte et surprise:

- Maintenant je vois pourquoi il veut divorcer.

Je reste stupéfaite de la voir ici.

- Que faites-vous ici? Comment avez vous eu mon adresse?

- J'ai fais quelques petites recherches. Tu n'es pas contente de me voir on dirait.

- Et encore le mot est faible. Partez d'ici avant que je n'appelle la police.

- Je veux juste parler.

- Et bien moi je ne veux pas parler avec vous.

- Bien sûr que si. Elle sort quelque chose de sa poche et je recule d'un pas. Elle entre dans l'appartement en me pointant le pistolet.

- Ferme la porte. Je m'exécute et ferme la porte d'une main.

- Qu'est ce que vous me voulez?

- Je suis venue chercher des réponses à mes questions. Allez vous asseoir sur le divan.

Je marche vers le divan et m'assois. Je pose mes mains sur mon ventre comme pour rassurer mon enfant. Elle s'assoit non loin de moi, le pistolet toujours braqué sur moi.

Mon téléphone se met à vibrer sur la table et je vois le numéro de Paolo qui s'affiche.

- Je te déconseille de le prendre. Il veut certainement avertir sa chérie pour lui dire qu'elle est en danger. Quel Amour!

Elle prend mon téléphone et le casse. Ensuite reporte son attention sur moi.

- Quand j'ai rencontré Paolo, j'étais aux anges. Je suis tombée très vite amoureuse de lui et j'ai tout fais pour le garder. Nous nous sommes mariés et tout allait pour le mieux. Mais il a fallu que tu sois embauchée dans notre maison. Avec ton innocence et ta maladresse tu as attiré mon mari dans tes filets. Tu as réussi à le séduire en aussi peu de temps, alors que moi il m'a fallu un temps fou et des efforts surhumains.

Je respire lentement en essayant de me calmer pour ne pas mettre le bébé en danger.

- Et maintenant, après tout ce que j'ai fais pour lui, pour être la femme qu'il voulait, pour le garder, comment il me remercie? En me trompant et en mettant en cloque une profiteuse. Et la cerise sur le gâteau, il demande le divorce.

- Tu t'es enfoncée toute seule Ella, il ne t'a jamais aimée et il ne t'aimera jamais. Ce n'est pas pour moi qu'il a décidé de divorcer, mais pour se débarrasser de la folle que tu es.

- La ferme! Tais-toi sale garce!

Je sursaute.

- Vu qu'il a gâché ma vie, je ne vois aucune autre solution que de gâcher la sienne aussi. Et quoi de mieux que de lui enlever la femme qu'il aime et oh... le petit héritier qu'il attend tant. Je sens les larmes qui commencent à couler sur mon visage.

- Je t'en supplie ne t'en prends pas à mon bébé. Je te laisse Paolo si tu veux, il est à toi.

- Non, j'ai fini par comprendre que Paolo ne sera jamais à moi. Et il ne sera pas à toi non plus.

Elle soulève le pistolet vers moi, ma respiration s'accélère alors que les larmes brouillent ma vision. Je ne pleure pas pour moi, mais pour mon bébé.

- Je t'en supplie Ella. Ne fais pas ça.

- Trop tard. Elle arrête l'arme de ses deux mains et s'apprête à tirer quand soudain on cogne à la porte.

- Tu attendais quelqu'un?

Je secoue la tête. Je ne veux pas mêler Henrique à cette histoire. Je prie pour qu'il s'en aille au plus vite. Mais il n'arrête pas de cogner.

- Kono, c'est moi. Je t'ai ramené ta soupe comme promis. Je pleure davantage alors que Ella sourit.

- Petite menteuse. Allons donc ouvrir à mon cher beau frère.

Elle me fait signe de me lever et me fait avancer jusqu'à la porte. J'ouvre la porte légèrement et je secoue la tête, les larmes aux yeux.

- Qu'y a-t-il Kono? Ella me fait signe d'ouvrir la porte, alors qu'elle est cachée derrière moi, pointant l'arme sur ma tête. Je m'exécute et Henrique entre. Son inquiétude se transforme en surprise.

- Bonjour beau-frère. Quelle surprise!

- Ella lâche cette arme! On peut parler comme des personnes civilisées.

- On peut parler comme des personnes civilisées. Oh comme c'est mignon.

- Ne lui fais pas de mal je t'en prie Ella, c'est moi que tu veux, pas lui.

- Oh, je peux faire d'une pierre deux coups, la cerise sur le gâteau serait que Paolo se pointe ici. Comme ça la réunion de famille pourra commencer.

- Tu ne tueras personne Ella, donne moi ce pistolet.

- Tu crois vraiment que tu parles à une gamine de 7ans? Je sais très bien ce que je fais. Allez tout le monde sur le divan.

Henrique et moi avançons et nous asseyons sur le canapé.

- Tout va bien se passer Kono. Chuchote-t-il essayant de me calmer. Pourquoi tu fais tout ça? Qu'est ce que tu y gagnes?

- Rien. Mais au moins je serai sûre qu'aucune de nous deux ne gagneras Paolo.

- Tu es folle.

- Non, je ne suis pas folle. Je suis une femme amoureuse brisée. Et cette salope m'a prise tout ce que j'avais. C'est à cause de toi Kono, sinon on ne serait jamais arrivé à ce niveau. C'est à cause de toi.

Soudain Henrique pris la soupe qu'il tenait et lui lança. L'instant d'après, un bruit sourd se faisait entendre dans la pièce et Henrique était allongé sur le sol. Je n'en crois pas mes yeux! Ella non plus. Je profite de son état d'inattention pour bondir sur elle.

Nous tombons toutes les deux sur le fauteuil, j'essaie d'arracher le pistolet de ses mains mais elle résiste. Je lui donne un coup de tête alors que le pistolet est projeté de l'autre côté de la pièce. Je me relève rapidement et cours pour le récupérer. Je me retrouve propulsée au sol. Elle se jette sur moi et me donne des coups de poings. Machinalement je protège mon bébé tout en essayant de me défendre. Je nous balance sur le côté et me retrouve au dessus d'elle. Je ramasse le bibelot qui est tombé pendant la bagarre et l'assaume avec.

Je me relève rapidement et cherche le pistolet.

- Où es-tu bon sang?

- C'est ça que tu cherches? Je me retourne et la vois debout, le pistolet à la main, braqué sur moi. Je lève les mains et reste sur mes gardes.

- Ella! Ouvre cette porte! La voix de Paolo nous fait sursauter et sans savoir comment, je me retrouve de nouveau sur elle, le pistolet entre nous. Me débattant comme je peux pour le lui retirer des mains, j'entends un autre bruit sourd. J'ouvre grand les yeux et la regarde, une larme à l'oeil.

- Kono! J'entends vaguement la porte s'ouvrir et je vois Paolo se précipiter vers moi. Je regarde à côté et vois Phill qui s'occupe de Henrique.

Je souris et laisse mes yeux se fermer peu à peu avant qu'une lumière blanche ne m'envahisse.