Kono

13. Un retour attendu

*Kono*

- S'il croit qu'il va se permettre de prendre des décisions comme ça lui chante sur ses employés il se met le doigt dans l'oeil. Mais quel con!

Je ferme la porte et jette mon sac sur le fauteuil. Ma mère qui est dans le coin cuisine m'observe surprise de mon agissement.

- Qu'est ce qui ne va pas Mi Corazon?

- C'est ce crétin de patron beau comme un Dieu qui se croit tout permis. Tu te rends compte qu'il m'a demandée d'aller vivre là bas?

- Calme-toi je ne comprends rien de ce que tu dis. Qu'a-t-il fait?

- Figure toi que Monsieur Santana a donné un congé d'un mois à Maria et non seulement il me demande de prendre sa place en plus de la mienne, mais aussi monsieur se permet de me demander de quitter mon appart et ma petite vie pour aller rester enfermée dans cette prison dorée.

- Mais pourquoi?

- Parce qu'étant là bas, plutôt ce sera fait, mieux ce sera.

- Ma chérie calme toi. Tu risques de prendre une décision grave sous le coup de la colère.

- Trop tard! De toutes les façons j'ai démissionné.

- Kono! Mais qu'est ce que tu as fais?

- Oui! Et je ne regrette pas du tout.

- Ne dis pas de bêtises. Tu sais très bien que tu as besoin de ton travail. Et tu as vu comment cet homme est bon avec toi.

- Bon mon oeil! Un arrogant et prétentieux oui. Je me tais et ma mère me regarde avec un oeil sceptique.

- Tu ne me dis pas tout.

- Bien sûr que si.

- Non! Menteuse. Tu viens de faire ta mine que d'habitude tu fais quand tu as commis une bêtise et ce n'est certainement pas à cause de ta démission. N'essaie même pas de le nier.

- Oui c'est bon j'avoue. Je soupire en détournant le regard. On s'est embrassé.

- Quoi? Kono ne me dis pas que tu as fais ça?

- C'était plus fort que moi, il m'a embrassé et je n'ai pas pu le repousser.

- Santa Maria!

- Je suis désolée, maman! Je n'aurais pas dû...

- Ce n'est pas pour moi que tu dois être désolée. Il suffit d'un seul baiser, peu importe l'intensité de celui ci, pour tout changer. J'aurais fais de mon mieux.

Elle me regarde avec déception et pitié et retourne cuisiner. Je reste là debout, en train de penser à ce qu'elle vient de dire. J'ai merdé en quelque sorte.

*Paolo*

Il s'est passé le week-end depuis que Kono a potentiellement démissionné. Elle n'est pas repassée depuis, mais j'aurais espéré qu'elle le fasse. Qu'elle revienne d'elle même. Elle est comme moi, orgueilleuse et égoïste. Elle ne reviendra jamais de son plein gré, parce qu'elle a trop de fierté. Alors il faut que je lui donne un petit coup de pousse.

La personne décroche à la deuxième sonnerie.

- Bonjour, madame Sanchez. C'est Paolo à l'appareil.

- Paolo! Mais comment vous allez?

- Je me porte bien et vous même? La fièvre est passée on dirait bien.

- Oui, en effet.

- Ça me rassure.

- Alors? Vous avez un souci? Je sais que vous ne m'appelez pas juste pour prendre des nouvelles d'une vieille dame.